Créer un site internet

Analyse de livres

  • Danser hip hop / Rosita Boisseau / Laurent Philippe

    Img 5

    Danser hip hoppar Rosita Boisseau & Laurent Philippe, 144 pages, 130 photos en couleurs, 23x 30 cm, broché, Nouvelles éditions Scala, Paris, novembre 2021, 29 €.

    ISBN : 978-2-35988-265-0.

    Voilà un ouvrage qui attire l’œil, tant par son titre que par la beauté de sa couverture : Ne l’ouvrez surtout pas, vous risqueriez de ne jamais le refermer,  tant font rêver les photographies qui l’illustrent ! Or, s’il existe déjà plusieurs écrits sur cette discipline, le hip-hop est encore et toujours en constante évolution, et son histoire se complète tous les jours : parti de la rue en 1983, il a investi aussi bien la télévision, le cinéma que les théâtres, au point que, dans certains d’entre eux, il soit devenu prédominant. Il sera inscrit d’ailleurs comme discipline à part entière aux J.O. de 2024, au même titre que les épreuves sportives. C’est l’histoire de ce mouvement, né au début des années 1980 et qui, petit à petit, a conquis notre pays, soutenu par les pouvoirs publics, que Rosita Boisseau, critique de danse, journaliste au Monde et à Télérama, a cherché à nous faire partager en retraçant, en cinq chapitres, le parcours de quelques uns des artistes qui ont contribué à son développement en France : des précurseurs comme Frank II Louise, Hamid Ben Mahi, Corinne Lanselle, Christine Coudun, Amala Dianor ou les Pockemon Crew, et les suiveurs actuels, Farid Berki, Kader Attou, Fouad Boussouf, Jann Gallois, Anne Nguyen, Sébastien Lefrançois, Khalil , Bboy junior, Ousmane Sy, R.A.F. Crew, Soria Rem, Anthony Égéa , sans oublier Mourad Merzouki, pour ne citer que les plus célèbres…

     

    Img 7Img 6Img 8

     

     

     

    Les compositeurs, musiciens et DJ, sans lesquels toutes ces danses, d’une extrême diversité, break, rap , smurf, graf, waacking, locking, popping, voguing, krump, electric boogie… et ces battles sont emportés par les musiques funk, soul, disco, rap et RnB, ne sont pas en reste non plus dans cet ouvrage, tant la musique a son importance dans ces spectacles. Bref, un travail aussi précis que concis, qui n’est pas sans oublier l’influence de ces danses sur la mode et qui ouvre la porte sur un monde qui ne pourra que se développer dans les années futures.

    J.M.G.

  • Les danseurs de hip-hop / Aurélien Djakouane & Louis Jésu / CND

    Les danseurs de hip hop

    Les danseurs de Hip-hop : trajectoires, carrières et formations, par Aurélien Djakouane & Louis Jésu, 96 pages, 15 illustrations en couleurs et 5 en N et B., broché, 25x20,5 cm, CND, Pantin, Sept. 2021. Ouvrage gratuit pouvant être déchargé sur https://www.cnd.fr/fr/page/3015-etude-les-danseurs-de-hip-hop-trajectoires-carrieres-et-formations.

    Apparu il y a maintenant plus de 40 ans en France, le hip-hop est désormais reconnu dans le monde entier comme discipline artistique à part entière. Mais il n’est pas encore inscrit partout dans le champ de l’enseignement supérieur, dans notre pays notamment. De nombreux établissements privés pallient toute fois cette carence, d’autant que les demandes sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses. Conscient de ce fait, le Ministère de la Culture a mandaté deux sociologues, Aurélien Djakouane & Louis Jésu, pour réaliser une étude sur la danse hip-hop en France et les formations  professionnelles existantes dans ce secteur. Cet ouvrage, fruit de plusieurs années de travail, répond à quelques questions fondamentales qui ont guidé les auteurs dans leur recherche : Quelles sont les grandes orientations professionnelles possibles pour les danseurs de chaque génération ? Comment se déroulent l’insertion et l’évolution professionnelles ? Quels sont les rites de passage et les grandes étapes des parcours ? Et, concernant les formations, qui en sont les opérateurs ? Quels sont leurs objectifs et les difficultés qu’ils rencontrent ? Quelle vision de la création dans cette discipline défendent-ils ? Enfin, quels sont les débouchés et perspectives professionnelles ouvertes ?

    L’analyse en détail des trajectoires éclectiques de 15 danseurs révèle 4 enjeux centraux pour l’avenir de la profession : 1 : l’autonomisation des carrières vis-à-vis des institutions publiques ; 2 : la part importante de travail informel parmi les emplois disponibles ; 3 : l’importance des logiques de réseaux sur le devenir des carrières professionnelles ; 4 : la proximité entre les secteurs privé et public. Quant aux formations, elles doivent pouvoir intégrer des réseaux professionnels divers ainsi que la logique individuelle des carrières artistiques et, enfin, réaliser l’intégration d’une certaine pluriactivité et la formalisation de la transmission.

    J.-M. G.

  • Danse et érotisme / Philippe Verrièle / Editions La Muscardine, Avril 2021

    Img 4

    Danse et érotisme. La muse de mauvaise réputation, par philippe Verrièle, 304 pages, broché, 13x18,5 cm, éditions la Musardine, Paris, Avril 2021, 18€.

    ISBN : 9782364905481

    Danse et érotisme sont indissociables. Ce, depuis la nuit des temps. C’est ce que nous démontre, sans ambigüité aucune, le critique de danse Philippe Verrièle au travers de cet ouvrage d’une très grande richesse dont la première édition date déjà d’une quinzaine d’années. Mais l’art évolue au cours du temps, les mentalités également, tant et si bien qu’il s’avérait nécessaire de faire état de cette évolution, en s’appuyant autant sur les créations chorégraphiques de ces deux dernières décennies que sur l’évolution de l’état d’esprit de leur public.

    Pourquoi donc sommes nous tant attirés, fascinés par la danse ? Pour sa seule esthétique, la beauté envoûtante des mouvements éphémères qu’elle crée, la transe qu’elle nous suggère et qui nous emporte ? Certes, mais pas seulement : il y a en effet en elle quelque chose de plus profond, d’un peu mystérieux, que nous ne décryptons pas consciemment au premier abord, que nous avons du mal à évoquer et, finalement, que nous n’osons dévoiler : sa dimension érotique. En vérité, l’art de Terpsichore, quel qu’il soit, a toujours eu et a, aujourd’hui encore, une dimension érotique considérable, laquelle nous questionne, nous nourrit et nous pousse, consciemment ou non, à souvent le considérer avec un intérêt particulier non dissimulé.

    C’est en fait une facette particulière de l’histoire de la danse à travers le monde que l’auteur revisite par le truchement de nombreux exemples judicieusement choisis, une analyse philosophique fine et pertinente de cet art sous toutes ses formes et dans tous ses états, une œuvre qui a le mérite d’expliciter ouvertement une partie de l’inconscient tabou qui nous habite lorsque l’on a l’heur de goûter à un spectacle chorégraphique qui nous fait vibrer. En mettant ainsi au grand jour une face cachée de nous-mêmes que nous ne cherchions pas nécessairement à voir sortir de l’ombre, cette étude critique a le mérite de nous aider à mieux nous analyser et nous comprendre, tout en nous contraignant à se remettre en question.

    J-M. G.

  • Analyser les œuvres en danse / Isabelle Ginot / Philippe Guisgand / C.N.D.

    Img 3

    Analyser les œuvres en danse, Partitions pour le regard,

    par Isabelle Ginot et Philippe Guisgand, 272 pages, 16 illustrations, 16x24 cm., éd. Centre national de la danse, Coll. Recherches, janvier 2021, 25 €.

    ISBN : 979-10-97388-08-9.

    Comment analyser objectivement le spectacle que l’on vient de voir ? Comment disserter à bon escient sur sa valeur ? C’est là tout l’art du critique, bien évidemment, mais aussi la question que tout spectateur et tout artiste quel qu’il soit se pose et doit se poser à l’issue d’un spectacle, chorégraphique en l’occurrence, dans un but de partage notamment. Un art complexe et bien difficile qu’Isabelle Ginot et Philippe Guisgand évoquent pour nous par le truchement de cet ouvrage en trois parties, la première étant consacrée à nos repères éthiques et théoriques, la seconde, aux outils et pratiques de l’analyse, et la troisième, aux usages sociaux, à savoir la raison et la manière de débattre ou écrire sur une œuvre donnée. Sans passer par l’acquisition préalable d’un vocabulaire technique ou analytique, les auteurs cherchent à rendre le regard analytique du spectateur plus aiguisé tout en tenant compte de l’importance et des dimensions poétiques et artistiques de l’œuvre.

    Pour Guisgand, analyser n’est pas expliquer un spectacle mais plutôt rendre notre réception accessible à l’Autre, dans l’espoir de conférer, ne fût-ce que temporairement, une unité au monde. Et pour Isabelle Ginot, les œuvres importent parce qu’elles font problème, qu’elles mettent nos façons usuelles de sentir et de comprendre en échec, (…) qu’elles n’obéissent pas à ce que l’on sait déjà, et parce qu’aucune analyse ne permet de dissoudre cette opacité ou de la résoudre. (...) Or le travail de l’analyste n’est pas d’illuminer les œuvres de son savoir mais de s’engager dans une relation avec elles, dominée par une dynamique d’intuition, d’invention, de poésie, loin de tout contrôle ou autorité. Une démarche qui se place du côté d’une approche subjective et réceptive.

    Au travers de cette boîte à outils, les auteurs cherchent à rendre explicites et visibles les processus de l’analyse d’œuvres habituellement invisibles afin, notamment, de faire durer le plaisir. Ils aboutissent cependant à la conclusion qu’il n’existe en fait ni regard idéal, ni méthode pour analyser les œuvres en danse. Chacun est invité à sortir du jugement, du goût personnel ou du sentiment d’ineffable pour explorer différentes modalités de regard, entre le temps de la contemplation d’une œuvre et la formulation d’une pensée construite à son sujet.

    J.M.G.

  • La fureur du beau, Akram Khan Company / éd. Actes Sud

    Akram khan 01Akram khan 03Akram khan 02

                             Kaash                                                                                         Itmoi                                                                                    Torobaka

    Shidoa koni19121812290 0001

    La fureur du beau,  Akram Khan Company,

    256 pages, 88 photos en N & B et 75 en couleurs sur une double page, 24 x 25,5 cm, cartonné, Actes Sud éd., Arles, décembre 2019, 59€.

    ISBN : 978-2-330-12754-1

    Un bref texte d’une dizaine de pages signé d’Akram Khan et de Farook Chaudhry, producteur et cofondateur historique de L’Akram Khan Company, accompagne les deux volets de photos - le premier en noir et blanc, le second en couleurs - dont cet ouvrage est composé, clichés réalisés par plus d’une vingtaine de photographes. De magnifiques images accompagnées de quelques maquettes de costumes qui permettent une plongée rétrospective au cœur des quelque 26 pièces créées ces vingt dernières années par cet étonnant artiste contemporain qui a su donner un nouveau visage à l’art de Terpsichore, en alliant, avec beaucoup de bonheur, certaines danses orientales comme le kathak, aux danses occidentales contemporaines. Les textes qui accompagnent cette monographie, la toute première consacrée à ce chorégraphe né en 1974 à Londres de parents originaires du Bengladesh, relatent, sous forme d’autobiographie, divers souvenirs, pensées, réflexions et faits divers qui ont jalonné la vie de ces deux complices de toujours. Une liste détaillée des œuvres du chorégraphe termine cet ouvrage.

    J.M.G.

    Shidoa koni19121812290 0003Shidoa koni19121812290 0002

     

     

     

     

     

     

                     

                                        Vertical Road                                                                                                                                    Xenos

     

  • Regardez la danse ! / Philippe verrièle / Nouvelles éditions Scala

    Verriele 01Verriele 03Verriele 02

    Verriele 04Verriele 05

     

     

     

     

     

     

     

     

    Regardez la danse, par Philippe Verrièle, 5 volumes de 80 pages chacun, 12 x 17,5 cm, brochés, 57 photos en N. & B. et en couleurs, Nouvelles éditions Scala éd., Paris, Juin 2019, 8 € chaque.

    ISBN : 978-235988-216-2 ; 978-2-35988-217-9 ; 978-2-35988-218-6 ; 978-2-35988-219-3 ; 978-2-35988-220-9.

    Il est rare de pouvoir disposer d’une réflexion philosophique générale approfondie sur l’art de Terpsichore, sous toutes ses formes et tous ses aspects, tant le sujet parait vaste. C’est pourtant la tâche que Philippe Verrièle, critique de danse dans différents médias, est parvenu à réaliser avec beaucoup de bonheur au travers d’une série de cinq petits ouvrages judicieusement illustrés, lesquels répondent à la quasi-totalité des questions que peut se poser un public, qu’il soit amateur ou professionnel. Qu’est-ce que la danse ? Qu’est-ce qu’un chorégraphe ? Qu’est-ce qu’un danseur ? Quel sens a la danse ?  Ou, encore, Peut-on écrire la danse ? Telles sont en effet les questions qu’il s’est posé et auxquelles il répond avec beaucoup de pertinence « afin, dit-il, de partager un ensemble d’outils qui me servent en permanence pour regarder la danse et mieux apprécier les œuvres qui appartiennent à ce domaine du spectacle ». Points de vue certes personnels mais qui résultent de la fréquentation durant près de 30 ans de nombre de spectacles chorégraphiques et de leurs acteurs, qu’ils soient chorégraphes, danseurs ou simples amateurs éclairés.

    J.M.G.

  • Biennale(s) de danse du Val-de-Marne, 1979-2019 / Irène Filiberti / Laurent Philippe

     

    Biennale danse vdm 1

    Hymne aux fleurs qui passent / Lin Lee-Chen

    Biennale(s) de danse du Val-de-Marne 1979/2019, par Irène Filiberti et Laurent Philippe, 180 pages, 119 photos en couleurs et 35 en N. & B., 22,9 x 30 cm, broché, Nouvelles éditions Scala éd., Mars 2019, 29 €.

    ISBN : 978-2-35988-212-4

     

    Biennale de danse 5Biennale de danse 3Biennale de danse 8

     

                  Raft / Rosalind Crisp                                                                    Paradis / José Montalvo                                                          Entre ciel et terre / Georges Momboye

    Voilà 40 ans que la Biennale de danse du Val-de-Marne, née sous l’égide de Michel Caserta, de Lorrina Niklas et de Michel Germa, permet chaque année à des centaines de danseurs la possibilité non seulement de s’exprimer et  de se produire mais surtout de trouver un espace de rencontre, de création et de relai. C’est en effet le 30 mars 1979 que le 1er festival de danse du Val-de-Marne voyait le jour à Vitry-sur-Seine, accueillant 13 compagnies de jeunes artistes croisant les questions artistiques et politiques, lequel donna naissance à un ʺmouvement pour la danseʺ qui s’étendit à l'année suivante à d’autres villes du département, promulguant ainsi celui-ci terre d’accueil à un art jusque-là traité comme parent pauvre du spectacle vivant. Entre 1989 et 1995, Michel Caserta s’attaqua à la mise en place, avec l’aide du Val-de-Marne et de l’Etat, d’une politique d’aide à la création, investissant d’autres scènes et d’autres lieux, s’ingéniant à briser les conventions et formats imposés, remettant en jeu les acquis pour questionner l’espace autrement, intégrant les spectateurs dans l’expérimentation. Aujourd’hui, on ne compte pas moins d’une vingtaine de théâtres et d’espaces culturels partenaires, tant dans le Val-de-Marne qu’à l’étranger, parmi lesquels le Centre d’art contemporain de Bruxelles (Les Brigittines) et le Zamek Cultural Center de Pognan (Bulgarie).

    Biennale de danse 10Biennale de danse 4Biennale de danse 09

     

    Change or die / B. Seth - R. Montllo-Guberna                                  Comment se ment / Fabrice Ramalingom                                           Meublé sommairement / Dominique Bagouet 

    Dans les années 2000-2010, la Biennale s’est alors très vite imposée comme l’une des premières manifestations françaises œuvrant à la création et la diffusion de la danse et de la recherche chorégraphique dans des espaces partenaires. En mars 2013 s’ouvre, toujours à Vitry-sur-Seine, un Centre de développement chorégraphique dans une ancienne briqueterie, centre d’accueil et de production, initié par Michel Caserta et aujourd’hui placé sous la direction de Daniel Favier : cet ʺoutil d’imaginaireʺ comme il le nomme poétiquement, témoin de la mutation de la danse en France qui a quitté son habit de divertissement pour endosser celui de moyen d’expression, a accueilli et accueille toujours en résidence de nombreux chorégraphes, parmi lesquels Brigitte Seth et Roser Montlló-Guberna, Gilles Verrièpe puis Anne Collod, Seydou Boro, Maud Le Pladec, Joanne Leighton, Jordi Galí, Satchie Noro et Christian Ubl. En outre, de nombreux échanges ont lieu avec plusieurs artistes étrangers, tels Alessandro Sciarroni et Jan Martens.

    Biennale de danse 13Biennale de danse 14
    Biennale de danse 08

                              Noumenon mobilus / Alwin Nikolais                                     La reine s'ennuie / Andréa Sitter                                     Swan / L. Petton - M. Iglesias-Breuker

      Cet ouvrage, qui évoque par le texte et l’image l’origine et les enjeux artistiques de la Biennale de danse du Val-de-Marne en retraçant en parallèle son évolution et celle de la danse en France, révèle la place de plus en plus importante prise par l’art chorégraphique dans notre pays, et s’en veut le témoin sous le regard de l’un des rares photographes qui se soit spécialisé dans ce domaine, Laurent Philippe.

    J.M.G.

  • La Goulue, Reine du Moulin Rouge / Maryline Martin / éditions du Rocher, Janvier 2019


    La goulue couverture livre

     

    La Goulue, reine du Moulin Rouge, par Maryline Martin, 14 x 21,5 cm, 209 pages, 13 photos en couleurs et 9 en noir et blanc réunies en un cahier central, broché, éditions du Rocher, Monaco, Janvier 2019, 17,90 €.

    ISBN : 9-782268-101200.

    Il est des femmes qui ont profondément marqué leur époque. Par leur charisme, par leur tempérament, par leur comportement,  par leur art. La Goulue est de celles-là. Née dans la pauvreté, elle connut la gloire, mourut cependant dans la solitude et la pauvreté. Sa vie, trépidante, loin d’être exemplaire, défraya la chronique, marquant la société. Très jeune, elle se fit remarquer par ses déhanchements lubriques, sa vie exubérante, aussi excentrique qu’amorale, et sut retenir l’attention par sa verve et son talent mais, surtout, par ses frasques et son ivresse de liberté. C’est avec un naturel inné que celle que l’on surnomma "la reine du Moulin Rouge" ou, moins poétiquement, la "Vénus de la pègre", parvint à conquérir le cœur quelques grands noms de la société d’alors, cette "Belle époque", qu’il s’agisse de nobles argentiers comme le prince de Galles, le shah de Perse, le baron de Rothschild, le marquis de Biron, mais aussi, de personnages plus modestes devenus célèbres par leur art et leur talent, tels Auguste Renoir* ou Henri de Toulouse Lautrec dont elle fut la maîtresse et qui ne réalisa d’elle pas moins d’une centaine d’œuvres, malheureusement en grande partie aujourd’hui disparues…  

    La goulue photo livre 01La goulue photo livre 03La goulue photo livre 02

     

     

    Impossible en quelques lignes de vous révéler les détails de cette vie professionnelle, aussi tumultueuse que chaotique, "placée sous le signe de la provocation teintée de vulgarité" qui débuta en 1884 à l’Elysée Montmartre, pour se poursuivre à l’ouverture de l’Olympia en 1893 avant de faire les beaux jours du Moulin Rouge, pour se terminer misérablement comme dompteuse de fauves... Cet ouvrage, d’une écriture alerte, fourmillante d’anecdotes plus truculentes les unes que les autres, est là pour le faire. Je ne puis m’empêcher cependant de vous en livrer quelques passages, juste pour vous en donner l’envie de les déguster : ainsi Maurice Delsol dans Paris Cythère brossait d’elle ce truculent portrait sur scène : "Aux accords d’un quadrille échevelé, on sent qu’elle nage dans son élément ; son œil brille, ses narines se dilatent, un sourire de bacchante retrousse ses lèvres qui n’ont jamais eu de frémissements impudiques que pour son « amie » ou pour son « gigolo ». Elle aurait pu suivre quelque Anglais excentrique, affriolé par ses charmes, et se faire couvrir d’or. Elle a préféré conserver sa joyeuse indépendance, en régnant sur son peuple de filles de joie et de chevaliers de la rouflaquette, ses copains d’enfance". Portrait cristallisé par celui de René Wisner, paru dans Volonté le 2 février 1921 : "Elle est une tourmente au milieu de la nuit, un appel du pied et du sexe, une vendeuse de chambards, une pile électrique, une triomphatrice de la danse communiquant à toute une époque la force de la vie qui est en elle, et dont elle se fait une auréole galopante dans l’arène où elle tombe les hommes en leur infligeant à devenir pendant quelques minutes ses sujets et ses esclaves". Ou, encore, Yvette Guilbert dans La chanson de ma vie : D’un petit coup de pied alerte dans le chapeau, elle décoiffe un spectateur et fait le grand écart, le buste droit, la taille mince dans sa blouse de satin bleu et sa jupe de satin noir coupée en forme de parapluie, s’étalant en cinq mètres de largeur".

    La goulue photo livre 04La goulue photo livre 06La goulue photo livre 05

    Pour cette biographie, Maryline Martin, s’est profondément inspirée du Journal intime de Louise Weber, alia La Goulue, précieusement conservé au Moulin Rouge. Elle a en outre épluché les archives de la Société d’Histoire et d’Archéologie des 9ème et 18ème arrondissements de Paris, les Amis du Vieux Montmartre, celles des bibliothèques historiques de Paris et de Clichy, ainsi que celles du Service de la Mémoire et des Affaires Culturelles de la Préfecture de police de Paris.

    J.M.G.

    *Dans un article sur Renoir paru dans La France, le 8 décembre 1884, Octave Mirbeau disait de La Goulue qu’elle était, pour le peintre, "l’incarnation vivante de la femme dont il connait le fonds et le tréfonds, et qu’il sait exprimer, plus qu’aucun peintre de son temps, l’âme. Il l’a mise dans tous les milieux et toutes les lumières où sa beauté, tantôt fraîche et souriante, tantôt mélancolique et souffrante, pouvait le mieux s’épanouir".

     

  • Photographier la danse / Laurent Philippe / Rosita Boisseau / Editions Scala


    Photographier la danse 01

     

    Photographier la danse,

    par Laurent Philippe et Rosita Boisseau, 158 pages, 125 photos en couleurs et 11 en N et B, broché, 23 x 30 cm, Nouvelles Editions Scala, Lyon, Octobre 2018, 29 €.

    ISBN : 978-235988-208-7

    Photographier la danse est un art à part entière qui oblige à se remettre sans cesse en question car les tendances et les goûts évoluent sans cesse. Bien peu de photographes s’y livrent pour en faire leur métier car, si la technique est une chose, le résultat, c'est-à-dire l’image qui en résulte, doit posséder des qualités esthétiques qui doivent la rendre plaisante, attrayante pour le plus grand nombre. En un mot, elle doit s’apparenter à une œuvre d’art.

    Photographier la danse 02Photographier la danse 05Photographier la danse 07

     

    Cliquer sur les photos pour les agrandir

     

    Plus qu’un portfolio d’images soigneusement sélectionnées relatant quelque 30 années consacrées à la photographie de danse et qui s’avère un véritable panorama de l’art de Terpsichore en France, cet ouvrage consacré à l’art de Laurent Philippe, invite à la réflexion sur les relations qui peuvent se nouer entre le chorégraphe et les spectateurs par photographe interposé, l’image matérialisant la fugitive beauté d’un instant éphémère, la tension intérieure et l’énergie de l’interprète, le reflet de la perception et du ressenti propre de son auteur. Et ce voleur d’images qu’est le photographe devient alors, selon Rosita Boisseau, « le vecteur d’un théâtre de l’illusion où l’immobilité se charge d’une vibration électrique. (…) Paradoxe d’une technique qui fige pour mieux emporter celui qui la regarde ».

    Photographier la danse 04Photographier la danse 03Photographier la danse 08

     

     

    Ce livre rassemble 140 photos réalisées au cours des 25 dernières années. Un choix difficile quand on sait que, dans un tel laps de temps, les goûts changent. Il y a bien sûr le choix personnel du photographe mais aussi celui de tous les acteurs de la danse, chorégraphes comme interprètes et, également, de ceux qui gravitent tout autour, en particulier les personnes chargées de la promotion et de la communication. Laissons Rosita Boisseau conclure : « Icône éternelle, la photo de danse ? Parfaitement. Elle saisit, cerne, détache du contexte et, dans la foulée, met sur un piédestal, sanctifie, idéalise… Elle met le mouvement et l’interprète hors de portée. Un rêve prend corps et la danse accède à l’éternité ».

    J-M. G.

  • Chaillot, palais de la danse / Collectif / coéd. Chaillot-Somogy

    Chaillot

    Chaillot, palais de la danse, Du théâtre populaire à l’esplanade des droits de l’homme 

    par Didier Deschamps, Pascal Ory, Frédéric Seitz, Anne Decoret-Ahiha, Isabelle Gournay, Emmanuel Bréon, Emmanuel Decaux, Catherine Faivre-Zellner, Jeanyves Guérin, Rosita Boisseau, Fabrice d’Almeida, Pascal Blanchard, Marie-Christine Vernay, Patrick Sourd, Farid Abdelouahab, Gilles Manceron, Jean-Marie Durand, Hugues Le Tanneur & Agnès Izrine, sous la direction de Pascal Ory et de Pascal Blanchard, 272 pages, 154 photos en couleurs et 146 en N & B, 25 x 28,5 cm, relié, coéd. Chaillot - Somogy, Paris, Octobre 2018, 39 €.

    ISBN : 978-2-7572-1387-2

    Il existe déjà de nombreux livres sur le Théâtre de Chaillot. Alors, pourquoi ce nouvel ouvrage ? Il est étonnant de constater que tous les écrits existants ne laissent quasiment pas de place à la danse, laquelle pourtant à toujours été présente. Or, l’accent mis sur cet art permet de comprendre pourquoi ce théâtre est devenu aujourd’hui le Théâtre national de la Danse. Sa formidable aventure débute aux lendemains de l’Exposition Universelle de 1878 pour se concrétiser en 1920 avec Firmin Gémier qui crée le Théâtre National populaire, lieu de culture artistique ouvert à tous les publics, cinquième scène nationale. L’une des premières artistes chorégraphiques à s’y produire sera Isadora Duncan et ce, dès 1913 dans un drame dansé de Christoph Willibald Glück, alors que ce monument ne portait que le nom de Palais de Chaillot. Le théâtre ne prendra son véritable essor qu’en 1951 avec l’arrivée de Jean Vilar qui le dirigera pendant 12 ans, lequel aura pour mission de présenter des œuvres en accord avec l’actualité. Ses successeurs, Georges Wilson, Jack Lang, André-Louis Perinetti, Antoine Vitez, Jérôme Savary puis Ariel Goldenberg, malgré de nombreuses embûches, parviennent tant bien que mal à garder le cap, tout en ouvrant le théâtre à de jeunes créateurs. L’arrivée de José Montalvo et de Dominique Hervieu en 2008 réorientera la destinée de Chaillot vers la danse, tout en maintenant une partie de la programmation théâtrale. Quant à son actuel directeur, Didier Deschamps, il lui conférera une activité et une renommée internationales.

    Chaillot 04Chaillot 05Chaillot 1

     

    Iconographie tirée de l'ouvrage

     

    Cet ouvrage dans lequel sont abordés sous divers angles ses origines, sa construction sur la colline de Chaillot, sa décoration, son histoire et son évolution, son aventure artistique, sa légende et son avenir, a l’originalité de mettre l’accent sur l’art de Terpsichore. Sont successivement évoqués le passage de Lifar avec sa Giselle, de Petrouchka de Fokine avec les Ballets de Monte-Carlo, de Katherine Dunham, de Zizi Jeanmaire mais surtout de Maurice Béjart dès 1950 avec Les Patineurs, chorégraphe qui présentera ses ballets dans ce théâtre durant quarante ans. De nombreux autres chorégraphes s’y affichent également : Preljocaj, Gallotta, Forsythe, Découflé, Montalvo, Blanca Li, Maillot, Malandain, Naharin, Teshigawara, Platel entre autres… Le hip-hop avec Mourad Merzouki s’y installe également.

    Chaillot 07 copieChaillot 03Chaillot 08

     

    Iconographie tirée de l'ouvrage

     

    Chaillot, palais de la danse s’avère donc un ouvrage extrêmement documenté, bourré d’anecdotes plus truculentes les unes que les autres, d’une richesse iconographique aussi incomparable qu’insoupçonnée. Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer l’un de ces bons mots relevé au fil des pages, extrait d’un entretien donné par Béjart à François Weyergans et rapporté dans le quotidien Le Monde du 7 octobre 1981. Ce texte explique bien ce à quoi les représentants de l’art chorégraphique ont été confrontés : on sait en effet que le directeur du Ballet du XXème siècle souhaitait fonder une école Mudra à Chaillot. Les pourparlers ont duré quatre ans, temps au bout duquel Béjart renonce. « Je suis dans la situation d’un type qui ferait la cour pendant quatre ans à une dame et, au bout de quatre ans et demi, elle lui dit : Je suis à vous ! Et je réponds : je m’excuse, je ne bande plus, je ne ferai pas cette école, c’est terminé »…


    Chaillot 09

    Voilà donc un merveilleux cadeau de Noël, tant pour les amateurs de théâtre que de danse, une immersion inédite dans ce qui est devenu le palais de la danse.

    J.-M. G.

  • Les danses de la culture hip-hop / Milady Lubrano / L’Harmattan éditions / Avril 2018

    Shidoa koni18052819210

    Les danses de la culture hip-hop,

    par Milady Lubrano, 290 pages, 19 illustrations en N. & B., Broché, 13,5 x 21, 4 cm, Coll. L’univers de la danse, L’Harmattan éd., Paris, Avril 2018, 29 €

    ISBN : 978-2-343-14438-2.

    Contrairement à des idées reçues et bien établies, le hip-hop n’est pas une danse mais une culture contestataire alternative à la violence, qui se sert, dans sa lutte contre l’oppression, des arts à des fins sociales, arts nés dans les rues des ghettos du Bronx aux Etats-Unis. D’où le titre de cet ouvrage qui propose d’expliciter les liens qui existent entre danses et culture hip-hop, qu’il s’agisse du rap (chant), du dessin (graffiti), de la musique (DJing) ou de la danse (B-boying). Dans un premier temps, l’auteure dresse donc un portrait de cette culture, de son origine et de son évolution pour, dans un second temps, évoquer l’éventail, la richesse, les diverses facettes et particularités des danses qui en découlent afin de déterminer les relations qui existent entre les différents arts composant cette culture.

    Née dans les années 1970-1980, la culture hip-hop s’avère très vite un moyen - un défi même - de rassembler et de faire cohabiter des individus d’origines différentes, jamaïcaine, africaine, hispanique et américaine, à une époque où l’on sortait de l’esclavage, de la ségrégation et de la peur de l’autre, afin de construire quelque chose ensemble dans la tolérance, la paix et le respect de ses proches. Issue du charleston, la première danse du hip-hop, "le B-boying", fut adoptée dès 1975 par les jeunes qui n’avaient pas l’âge requis pour entrer dans les clubs. Né de l’observation du quotidien et basé sur le rituel du conflit et la compétition, un dialogue riche et varié s’est progressivement établi entre les danseurs, lesquls éprouvaient le besoin d’une confrontation avec le public et les medias pour pouvoir se diversifier et évoluer vers d’autres univers, le "locking" et le "popping".

    Aujourd’hui, aussi bien les danses que les autres arts de la culture hip-hop sont devenus universels. Dans cet ouvrage, Milady Lubrano nous en fait découvrir toutes les facettes, les faits marquants de leur histoire, leur richesse, leurs particularités et leurs codes, nous permettant d’entrevoir les liens qui se sont petit à petit tissés entre eux.

    J.M.G.

     

  • Dansez ! Le corps, livre de connaissance / Poumi Lescaut / Editions Accarias - L’Originel / Octobre 2017

    Poumi lescaut

    Dansez ! Le corps, livre de connaissance,

    par Poumi Lescaut, préface de Patrice van Eersel, 360 pages, 42 photos et illustrations en N. & B., 13,5 x 21 cm, broché, éditions Accarias - L’Originel, Paris, Octobre 2017, 23 €.

    ISBN : 978-2-86316-293-4.

    Cet ouvrage est l’aboutissement et la synthèse de près de 50 ans de recherches sur le volet particulier de l’art chorégraphique, où la danse intègre la spiritualité et certaines disciplines orientales comme le yoga, lequel se révèle comme un moyen de maintenir le corps et l’esprit en un état de perpétuelle jeunesse. C'est aussi une forme de thérapie et d'outil d'évolution, ainsi qu’un moyen de découvrir les autres d'une autre façon, et de vivre en harmonie avec la nature vue ici comme un maître. Ex-danseuse du ballet du XXème siècle de Maurice Béjart, chorégraphe, peintre, chanteuse et écrivain, Poumi Lescaut a passé une partie de son existence en Inde - sa seconde patrie - auprès des plus grands maîtres du siècle dernier, notamment de Yogi Bhajan qui lui a enseigné les secrets du Kundalini Yoga, technique millénaire qui est, entre autres, à la base de l’enseignement qu’elle distille à ses élèves aujourd’hui. En effet, cette artiste, après avoir exploré diverses formes de danse, mais surtout la danse classique puis le contemporain, c'est produite sur de grandes scènes jusqu'aux lieux les plus originaux,  ou encore dans les temples de l’Inde les plus anciens. A ce jour, elle se consacre encore et toujours à transmettre ses connaissances et à partager son expérience.

    Pour elle, danser, chorégraphier, créer, c’est aller à la rencontre de l'être par le corps et l'esprit reliés (sans oublier la dimension cosmique) alors que les perturbations de la vie quotidienne empêchent d'en prendre conscience. C'est aussi et surtout exprimer ce que le corps sait mais que l’intellect ignore. Pour elle, la danse doit permettre au-delà des limites du corps physique, de transmuter les maux qui sont en lui pour l'en libérer, le transformer, en déployer l’énergie, l’intelligence, la liberté, vers l’unité. Elle nous raconte aussi la danse chamanique d’exorcisme. Au fil des pages, elle nous explique avec passion les mécanismes qui font que la danse nous touche ; elle nous livre les moyens de donner du sens au geste ou au mouvement, de la faire vibrer de poésie et de mystère, de la charger d’énergie, permettant au corps de l’habiter, d’en écouter les messages et par là « de retrouver le chemin de l’intuition qui précède la connaissance ». Ce travail dresse un pont entre les pensées orientale et occidentale, « reliant de ce fait la raison et l’intuition, le corps et l’esprit, le visible et l’invisible, la Terre et le Ciel ».

    Un travail fourmillant d’images, d’histoires, une pédagogie toute de sensibilité, démontrant que « la danse est un chant de l’être en fusion avec l’infini ».

    J.M.G.

  • Perrine Valli L'E féminin du mot sexe, Riveneuve éd., Paris

     

    Numerisation 20180417 3

    Perrine Valli, L’E féminin du mot sexe,

    par Perrine Valli , P. Verrièle, M. Bertholet , R. Boisseau, A. Davier, C. Demierre, G. Degeorges, J. Piris, C. Martin  et B. Tappolet, 174 pages, 8 photos en couleurs et 19 en N. & B., 17 x 22,5 cm, broché, Riveneuve éd., Paris, Coll. L’Univers d’un chorégraphe, Novembre 2017, 22 €.

    ISBN : 9-782360-134601.

    « Je pense comme une fille enlève sa robe. C’est-à-dire que je me dénude. J’enlève la protection pour trouver quelque chose de vrai. Pas la vérité mais une vérité. Ou, encore, ma vérité. Chorégraphier, c’est signer. C’est affirmer la sienne ». Dans cet ouvrage, qui évoque la démarche de cette jeune chorégraphe, essentiellement au travers de quatre œuvres, Je pense comme une fille enlève sa robe (2009), Si, dans cette chambre, un ami attend (2012), Une femme au soleil (2015) et La danse du Tutuguri (2016), Perrine Valli ainsi que les neuf auteurs qui ont participé à ce livre ont tenté chacun à sa manière d’expliciter le non-dit, à révéler la face cachée des choses, à la compléter par le verbe. Car sa démarche et son discours, inspirés par les univers de Bataille, Deleuze, Artaud et ceux de Balthus, Warhol et Hopper… est tourné, au moins pour certaines de ses pièces, vers l’érotisme au féminin, voire la prostitution mais aussi le désir, la séduction, l’amour, la mort. Toutefois, rien n’est réellement dit, tout n’est que sous-jacent. Ces analyses et réflexions sont bien évidemment complétées par une biographie de l’artiste, la liste de ses œuvres, ainsi que par des observations et notes personnelles sur son travail. « Il s’agit d’une lecture sexuée du monde, assumant ce qu’un regard féminin pourra y voir au-delà de l’immémoriale censure de la tradition masculine ».

    J.M.G.

  • Paris danses d’auteurs, Les 20 ans du festival Faits, d’hiver / coéd. Scala-Micadanses

    Shidoa koni18042813060

    Paris danses d’auteurs, Les 20 ans du festival Faits, d’hiver,

    Collectif (27 auteurs), 160 pages, 92 photos en couleurs et 17 en N & B, broché, 23 x 30 cm, coéditions Nouvelles éditions Scala & Micadanses, Paris, Novembre 2017, 25 €.

    ISBN : 978-2-35988-198-1

    Les vingt ans d’un festival, en l’occurrence celui du Festival "Faits d’hiver", ça se fête ! Cet ouvrage magnifiquement illustré relate l’histoire de 26 soirées mémorables depuis la création par Christophe Martin de cette manifestation, laquelle a vu le jour en 1999. La quasi-totalité de la jeune danse en France (pas moins de 183 chorégraphes !) s’y est en effet produite, certains d’entre eux y ayant laissé des traces indélébiles, ce qu’évoquent les auteurs et photographes ayant participé à ce travail. Mais pas seulement. Au-delà de ces témoignages, on trouve en effet également dans ce livre des réflexions  sur la danse dans le temps, son évolution et son devenir, ainsi que l’engagement de ce festival à défendre une danse originale issue d’horizons très divers, au sein de laquelle on peut déceler les prémices de la danse de demain.

    J.M.G.

    Shidoa koni18042812260 0006Shidoa koni18042812260 0001

    Shidoa koni18042812260 0003.

  • Chorégraphies, l’art d’écrire avec le corps / Chorok Talih / L'Harmattan

    Shidoa koni18042715110

    Chorégraphies, l’art d’écrire avec le corps,

    Par Chorok Talih, 198 pages, 10,5 X 21,5 cm, broché, éditions de L’Harmattan, collection L’univers de la danse, Paris, janvier 2018, 20 ,50 €.
    ISBN : 978-2-343-13673-8.

    Chorok Talih, professeur-animatrice de divers ateliers de mouvement corporel à Banyuls-sur-Mer, a découvert ce qu’elle appelle le « Mouvement authentique », c’est-à-dire le mouvement qui permet d’affiner ses perceptions sensorielles,  qui aide le corps à chercher du sens à la vie, à trouver les relations qu’il entretient avec elle, à redonner au corps son identité et sa valeur. Quel liens tisse-t-on avec son corps ? Quelles relations entretient-on avec la vie ? Comment redonner au corps toute sa valeur ? Comment fait-on vivre ce qui nous traverse, ce qui résonne à l’intérieur de nous et qui veut sortir ? Cet ouvrage contient la réponse à toutes ces questions. Vivre son corps. Trouver dans le mouvement quelque chose qui résonne en nous, qui nous anime, qui nous fait danser. Raconter une histoire, parler avec le corps, le dire autrement.

    Cet ouvrage pédagogique est en fait un guide pratique pour animer un atelier de mouvement corporel au sein d’un groupe. Il propose une méthode simple d’exploration du corps et donne des outils pédagogiques permettant d’aborder la danse d’une manière plus large pour tenter de découvrir là où le mouvement prend vie. Ce manuel est constitué de trois parties indépendantes permettant d’acquérir une autonomie dans l’apprentissage du mouvement et un équilibre entre le cadre et la liberté. La première étape consiste à lâcher la connaissance, stopper les repères habituels. La seconde est l’acquisition de la connaissance par soi-même de ses propres sensations, et la troisième est la création d’un nouveau chemin de mouvement plus spontané qui conduira vers la liberté.

    J.-M. G

  • Never stop moving / Peter Goss / Editions de l’Attribut / Mars 2018

    Peter goss

    Never stop moving (Toujours en mouvement),

    par Peter Goss, avec la collaboration de Patrick Germain-Thomas, préface d’Emmanuel Carrère, 128 pages, 14 photos en N et B en un cahier central, 13,5 x 20,5 cm, éditions de l’Attribut, Toulouse, Collection Culture Danse, Mars 2018, 15,50 €.

    ISBN : 978-2-916002-56-9.

    Voilà l’histoire d’un grand chorégraphe-danseur doublée de celle d’un pédagogue hors pair qui évoque avec beaucoup d’humilité son parcours d’artiste et son besoin de transmettre aux autres le fruit de ses recherches sur le mouvement, lesquelles ont également nourri ses créations. Pour cet artiste en effet, la pédagogie a toujours fait partie intégrante de son quotidien et il a été l’un des créateurs du Cursus en danse contemporaine du département Danse du Conservatoire Supérieur de Musique et Danse de Paris (CNMSD), mis en place par Jacques Garnier au début des années 1990. Son enseignement, issu de la méthode Feldenkrais, de la technique Alexander et du Body Mind Centering, est complété par le Yoga et par des disciplines chinoises, telles que le Qi-gong et le Tai-chi.

    Le début de l’ouvrage est consacré à son histoire qui débute à Johannesburg au temps de l’apartheid qu’il vit difficilement. Il reçoit un enseignement dans les milieux blancs issus de l’immigration juive mais parvient tout de même à fréquenter quelques musiciens noirs et danseurs de jazz. Son apprentissage de la danse débute à l’Ecole d’Audrey Turner puis, rapidement, il entre dans sa compagnie. Il la quitte en 1967, à l’âge de 20 ans, pour Londres, afin d’y poursuivre des études de droit au King’s College. Parallèlement à celles-ci, il suit les cours de danse de Molly Molloy. C’est là qu’il fait la rencontre de Richild Springer puis de Lester Wilson et gagne sa vie comme danseur de cabaret. Au début des années 1970, on le retrouve à Paris, donnant des cours de danse jazz au sein de l’Ecole de Paul et Yvonne Goubé, fréquentée par deux élèves qui vont devenir célèbres, Brigitte Lefèvre et Jacques Garnier. Sa carrière de danseur s’arrête au moment où commence celle de chorégraphe et de professeur. C’est sa conception de la danse et son travail au sein de sa compagnie qu’il développe au fil des pages qui suivent. Son parcours croisera de nombreuses figures de la danse du moment, qu’elle soit classique, jazz ou contemporaine, mais aussi de la culture hippie ou du showbiz. Sa première pièce, People, date de 1973. Sa compagnie, au sein de laquelle Dominique Bagouet notamment fera ses débuts de chorégraphe, sera créée dans la foulée. 22 pièces verront le jour entre 1973 et 1982.  Il ouvrira son école en 1981. Celle-ci fermera ses portes en 1994 et déménagera à Micadanses, lieu où ce pédagogue enseigne encore aujourd’hui.

    J.M.G.

  • Le corps dansant / D. Rebaud / L'Harmattan éd. / Novembre 2017

    Le corps dansant 01

    Le corps dansant, par Dominique Rebaud, Arnaud Sauer, Gérard Astor, Adel Habbassi, Rachida Triki, Farhat Othman, Elisa Moulineau et Amel El Fargi, 135 pages, 8 photos en couleurs et 1 en N et B, 21,4 x 13 cm, broché, éd. L’Harmattan, Paris, Coll. Les carnets d’Archipel Méditerranées, Novembre 2017, 13,50 €.

    ISBN : 978-2-343-13355-3

    Pour Dominique Rebaud, coordonnatrice de cet ouvrage, le corps dansant est partout : dans les pratiques sociales, dans la création contemporaine tant chorégraphique que théâtrale picturale ou musicale mais, surtout, dans la profondeur des temps, l’infini des espaces et des cultures. Cet ouvrage rassemble et met en résonance quelques textes et réflexions d’auteurs d’obédiences souvent très diverses mais qui tous prônent l’accueil et le respect de l’autre, la diversité des cultures, la liberté, la rencontre. Le premier texte est celui de Gérard Astor, écrivain et directeur du théâtre de Vitry/Seine, lequel évoque sa rencontre avec l’art de Terpsichore, son parcours et son aventure au sein de ce théâtre, entre autres autour de Blan-C de Dominique Rebaud qui juxtapose théâtre et danse. Lui succèdent un texte d’Adel Habbassi qui disserte sur ce que représentent la danse et le jeu dans le monde contemporain et un extrait de l’ouvrage Les chantiers de Lia Rodrigues d’Alain Sers publié en 2010 dans « Les Cahiers de Convergences ». Viennent ensuite quelques réflexions de Dominique Rebaud et d’Arnaud Sauer sur leur parcours chorégraphique, la compagnie Camargo, le développement de la danse participative et la création du solo Corps Singulier – Corps Commun puis du Festival « Danses Ouvertes » à Fontenay-aux-Roses. Ce travail se termine par quelques propos philosophiques sur l’art de Rochdi Belgasmi, la transgression artistique et la danse-possession dans le rituel de Sidi Marzoug de Nafta (Tunisie), sujets qui n’ont à priori aucune relation entre eux mais qui tous reflètent la pensée d’Adel Habbassi selon laquelle le théâtre est l’un des plus remarquables « lieu de partage de nos intelligences ».

    Le corps dansant 02Le corps dansant 03Le corps dansant 04

    J.M.G.

     

  • Eros et danse / Elisa Guzzo Vaccarino / Gremese

     

    Eros et danse 01

    Eros et danse, Le corps, l’amour, les sens dans la danse contemporaine, des Ballets Russes aux post-avant-gardes,

    par Elisa Guzzo Vaccarino, 168 pages, 133 en N et B et 103 en couleurs, 22 x 24 cm, broché, Gremese éd., Rome, Mai 2017, 27 €.

    ISBN : 978-2-36677-125-1

    Le corps est l’instrument du chorégraphe. A l’époque du romantisme et jusqu’à la fin du XIXème siècle, il a privilégié le sentiment, le sublime et la communication spirituelle. Le début du XXème siècle marque une profonde rupture avec le passé et voit la mise en valeur du corps et de son animalité. L’éros devient alors la substance même de la danse. Aujourd’hui, il imprègne intensément la danse contemporaine. Les pulsions psychiques et sexuelles sont désormais mises en scène sans tabous, marquant le tournant esthétique et dramaturgique qui avait débuté avec les Ballets Russes de Serge de Diaghilev et qui se termine par la non-danse et la post-danse.

    Eros et danse 02Eros et danse 05Eros et danse 04

    Elisa Guzzo Vaccarino, écrivain et enseignante en danse dans diverses universités italiennes, en particulier à Milan, nous emmène, au travers de ce splendide ouvrage, dans un voyage fascinant aux quatre coins du monde. D’abord en Europe à l’époque du Spectre de la Rose et de Nijinsky puis de Mary Wigman et de sa Danse de la sorcière jusqu’à Angelin Preljocaj, Jean-Claude Gallotta, Maguy Marin, Claude Brumachon, Benjamin Millepied, Thierry Malandain, Carolyn Carlson et Olivier Dubois, en passant par les Ballets Russes, Roland Petit, Maurice Béjart pour ce qui est de la France. Mais ce voyage se poursuit bien sûr en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Hollande, en Suède, en Italie en Espagne et en Grèce pour le reste de l’Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, aux Amériques du Nord et latine, en Orient, notamment en Chine et au Japon, pour se terminer par l’Afrique noire et l’Afrique du Sud. Un tour du monde complet « aux fruits souvent séduisants et évocateurs, parfois véhéments et cinglants, bien souvent anti-conventionnels et ouvertement "scandaleux" mais toujours denses de significations ».

    A cet ouvrage, magnifiquement illustré s’ajoute un plus non négligeable, à savoir une centaine de références multimédias parmi lesquelles de nombreuses vidéos, lesquelles sont signalées dans les notes et disponibles en ligne grâce au code QR que l’on trouve au sein de ce très beau travail.

    J.M.G.

  • Degas Danse Dessin, Hommage à Degas avec Paul Valéry / Marine Kisiel et Leila Jarbouaï

    Degas danse dessin

     

    Degas Danse Dessin. Hommage à Degas avec Paul Valéry,

    Musée d’Orsay, catalogue d’exposition sous la direction de Marine Kisiel et Leila Jarbouaï, 256 pages, 220 photos en couleurs ou en sépia, 19,5 x 25,5 cm, relié, Gallimard éd., Paris, décembre 2017, 35 €.

    ISBN Musée d’Orsay : 978-2-35433-262-4

    ISBN Gallimard : 978-2-07-275197-4

    Qui n’a jamais entendu parler de la petite danseuse de 14 ans sculptée par Degas ? C’est l’une des pièces majeures de l’exposition organisée par le musée d’Orsay à l’occasion du centenaire de la mort du peintre, le 27 septembre 1917, à Paris. On connait la fidèle amitié et la complicité artistique qui unissaient Edgar Degas à Paul Valéry, ce dès 1890 : c’est autour de cette complicité que le musée d’Orsay a organisé cette splendide exposition, laquelle a donné lieu à un catalogue qui, comme la plupart des catalogues réalisés par les musées nationaux, est remarquable et s’avère un véritable livre d’art. Si le moindre de ses atouts est de recenser et de mettre en images la quasi-totalité des objets présentés au travers d’une iconographie incomparable et d’une grande fidélité, les textes qui les accompagnent, très éclectiques, ont été réalisés par les plus grands spécialistes de l’art et des lettres de la fin du 19ème siècle et de la première moitié du 20ème, très exactement de 1870 à 1945. Les grands axes de cette exposition, bien sûr repris dans le catalogue, tournent autour des fameux « Carnets » de Paul Valéry d’une part, du célèbre ouvrage « Degas - danse - dessins » publié aux éditions Vollard à Paris en 1936 d’autre part. Ce catalogue comporte huit textes introductifs à l’exposition elle-même dus à Michel Jarrety, Lucile Pierret, Marine Kisiel, Masanori Tsukamoto, Laurent Mannoni, Serge Bourgea, Michel Jarrety et Stéphane Guégan, textes qui précèdent la description et l’analyse des œuvres présentées dans l’exposition. Leur suit un entretien avec le chorégraphe et danseur Alban Richard, aujourd’hui chef du département des peintures françaises à la National Gallery of Art de Washington. L’ouvrage se termine par une chronologie et quelques repères historiques recueillis et rassemblés par Lucile Pierret. Un document capital pour les amateurs de danse et de littérature de cette époque.

    J.M.G

    Shidoa koni18012315010 0002Shidoa koni18012315340 0002Shidoa koni18012315010 0003

      La petite danseuse de Degas                                                              Arlequin et Colombine                                                                 Etude de danseuse, bras levés

    .

  • Icones du ballet romantique, Marie Taglioni et sa famille / M. et D. Sowell, F. Falcone & P. Veroli / Editions Gremese

     

    Shidoa koni17110814560

    Icônes du Ballet Romantique : Marie Taglioni et sa famille,

    par M.U. Sowell, D.H. Sowell, F. Falcone & P. Veroli, 248 pages, 158 photos en couleur et 70 en N&B, relié sous jaquette, 17,5 x 25 cm, Gremese éd., Rome, Août 2016, 45 €.

    ISBN: 978-2-36677-076-6y

    Ce remarquable ouvrage complète les Souvenirs de Marie Taglioni publié par le même éditeur il y a tout juste un an et dont nous avons fait récemment l'analyse dans ces mêmes colonnes. Son grand atout est de rassembler plus de 200 images relatives à l'étoile la plus célèbre du ballet romantique (gravures, lithographies, photographies, peintures, frontispices de livrets et objets d'art ayant trait à Marie Taglioni et sa famille, dont 145 portraits et images de la ballerine). Celles-ci proviennent presque intégralement de la collection privée de deux des auteurs, Debra et Madison Sowell, la première, professeur en Humanities et Histoire du théâtre à l'Université de Southern Virginia (Etats-Unis) et auteure de The Christensen brothers, an american dance epic (Taylor & Francis, 1998), le second, vice-recteur de la même université de Virginia et auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels Il Balletto romantico, tesori della collezione Sowell (l’Epos, Palerme, 2007).

    Shidoa koni17110815070 0002Costume de m t et de mazilier dans la fille du danubeShidoa koni17110815070 0003

     

     

    Ces deux auteurs, ainsi que Francesca Falcone, professeur de théorie de la danse à l’Académie Nationale de Danse de Rome et Patrizia Veroli, présidente de l’Association italienne de recherche sur la danse de Rome ont également rassemblé dans cet ouvrage le fruit de leurs recherches sur la généalogie des Taglioni dont les premiers ancêtres  retrouvés remontent au XVIIIe siècle. Ils en ont revisité l’histoire et retracé la biographie afin de mieux comprendre la personnalité et la notoriété de Marie Taglioni. Cette richesse iconographique qui fait l’objet du 3ème chapitre, L’iconographie de Marie Taglioni, catalogue annoté et illustré, permet d'évoquer le contexte historique et culturel de l’époque, la façon dont les artistes et les spectacles étaient présentés et promus, ainsi que les circuits commerciaux des estampes. L’art et le talent de Marie Taglioni, que l’on a trop tendance à limiter aujourd’hui à la mise en œuvre et la promulgation des pointes, est replacé au sein des autres arts et ce, par rapport aux évènements historiques de son temps. Ainsi les auteurs ont-ils mis en avant non seulement la légèreté vaporeuse légendaire de l’artiste mais aussi ses talents de mime et d’actrice, très appréciés à l’époque, non seulement en France mais aussi dans tout le reste de l’Europe.

    Si le 1er et le 6ème chapitre de cet ouvrage sont consacrés à la généalogie des Taglioni, le second aborde les talents et l’œuvre chorégraphique des membres de sa famille, ce qui permet de comprendre et d’apprécier la fulgurante ascension de Marie. Dans le 4ème chapitre, Francesca Falcone part sur les traces d’une Marie Taglioni moins connue que l’interprète de La sylphide, notamment des rôles principaux des ballets de son père, ainsi que d’autres plus tardifs comme La Bayadère, Cendrillon, La fille du Danube ou, encore, Pas de Diane. Le 5ème chapitre quant à lui est consacré aux images de Marie dans la culture visuelle de son époque. Cette magnifique étude se termine sur la reproduction, en annexe, du fac-similé de la Biographie de Melle Taglioni, publiée en français et en russe en 1837.

    J.M. G.

     

  • Souvenirs / Marie Taglioni / Gremese

     001 16Souvenirs,

    de et par Marie Taglioni, Le manuscrit inédit de la grande danseuse romantique 

    Edition établie, présentée et annotée par Bruno Ligore, préface de Flavia Pappacena, avec un essai d’Audrey Gay-Mazuel, conservatrice du patrimoine au musée des arts décoratifs de Paris, 192 pages, 28 illustrations en couleur et 3 en N. & B. en un cahier central, relié sous jaquette, 18 x 25 cm, éd. Gremese, Rome, diffusion en France Eyrolles, Juin 2017, 35 €.

    ISBN : 978-2-36677-116-9.

    Symbole du Ballet romantique par excellence, Marie Taglioni est sans doute la ballerine la plus célèbre de son époque. Née en avril 1804 dans une famille de danseurs, elle doit sa renommée au ballet pré-romantique La Sylphide : ce chef d'œuvre sur la musique de Jean-Madeleine Schneitzhoeffer fut en effet créé pour elle en 1832 par son père, Filippo Taglioni, au cours de son mandat à l’Opéra de Paris. Ce que l'on sait moins en revanche, c'est que Marie écrivait aussi d'une manière remarquable et qu'elle nous a laissé, au travers de 7 petits carnets, ses "Souvenirs", un document exceptionnel non seulement sur son art et son talent (c'est elle qui a valorisé les "pointes") mais aussi sur la vie artistique, sociale et politique de son temps(1). Les éditions Gremese ont d'ailleurs publié l’année dernière, sous la plume de F. Falcone et P. Veroli, un très bel ouvrage sur cette artiste et sa famille(2) rassemblant quelque 200 images, peintures, gravures, lithographies, photographies et objets d'art, réunis pour la plupart par deux collectionneurs italiens, Debra et Madison Sowell.

    001 15002 7003 9

    Marie Taglioni, par Harry Scheffer, Vers 1829                      Marie Taglioni, âgée Anonyme, Vers 1870-1880                                Marie Taglioni, Anonyme, Vers 1830-1840   

                                                                                               Illustrations provenant du cahier central de l'ouvrage

    Achevés en 1883, un an avant la mort de leur auteur, ces carnets, avaient fait l’objet entre autres d’une étude par Léandre Vaillat, écrivain et critique de danse, travail qui fut publié aux éditions Albin Michel en 1942 sous le titre La Taglioni ou la vie d’une danseuse, avec la collaboration de Serge Lifar d’ailleurs. Disparus à la fin de la seconde guerre mondiale, les manuscrits originaux ont été redécouverts par Bruno Ligore, doctorant en danse à l’université Côte d'Azur, alors qu'il faisait des recherches sur cette artiste à la demande des auteurs de l'ouvrage précité, Marie Taglioni et sa famille, à la bibliothèque de l'Opéra de Paris. Ce n'est en fait pas dans les archives de cette bibliothèque qu'il retrouva ces documents mais aux archives du Musée des arts décoratifs, lesquels y avaient été légués par Auguste Gilbert de Voisins, le petit fils de Marie Taglioni. Le cheminement effectué par Bruno Ligore pour retrouver ces cahiers, retracé dans les premières pages de cet ouvrage, est d’ailleurs véritablement digne des meilleures intrigues policières…

    La seconde partie de ce livre est consacrée aux 7 cahiers du manuscrit de Marie Taglioni, retranscrits in extenso par Bruno Ligoré,  jusqu'à leur orthographe. Si on les compare aux textes publiés par Léandre Vaillat en 1942, on s'aperçoit que ce dernier a pris quelque liberté avec les textes originaux en les coupant et en les réorganisant, tout en leur adjoignant divers commentaires, adaptations pas toujours très heureuses d'ailleurs. Ces écrits s'avèrent cependant d'un grand intérêt car, outre la vision que la Taglioni pouvait avoir d'elle-même et de sa famille, ils nous donnent un aperçu original de la vie à cette époque et ce, sous la plume d'une femme de la haute société, ce qui était loin d'être fréquent... En outre, ces textes, pleins de verve et d'allant, fourmillent d'anecdotes truculentes plus cocasses les unes que les autres, ce qui rend leur lecture un véritable régal. On y croise au fil des pages toutes sortes de personnages, du monde de la danse bien sûr comme Fanny et Thérèse Elssler, Tamara Karsavina, Sophie Hedwige Karsten, Serge Lifar, Emma Livry, Lola Montez, Paul, Philippe et Salvatore Taglioni, mais aussi des personnalités de l'époque, tels Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, Caroline de Bade, reine de Bavière, la comtesse et le comte Gilbert de Voisins, Gustave III, roi de Suède, la princesse et le prince Hoehnlohe-Öhringen, Louis XVI, Maximilien 1er, roi de Bavière, le vicomte Sosthène de La Rochefoucauld, Pierre Louys, Napoléon 1er ainsi que Napoléon II, Duc de Reichstadt, et bien d'autres encore... Voilà donc un ouvrage captivant que les ballétomanes, spécialement les fans de  l'époque romantique, auront à cœur de déguster à petites doses, ce d'autant qu'il est agrémenté de documents iconographiques encore inédits...

    J.M.G.

    (1) "Ils renferment de piquantes révélations sur la haute société de Berlin, de Vienne, de Paris vers 1840, et de très curieux détails sur l’ancienne cour de Belgique au temps du sage roi Léopold, si justement nommé le Nestor des souverains. Le monde artistique de l’époque y est aussi l’objet d’appréciations originales et l’on y voit défiler presque tous les sujets de l’Opéra de Paris, de 1835 à 1860" (in Le Petit Marseillais du 24 mai 1884).

    (2)Marie Taglioni et sa famille, Icônes du Ballet romantique, par M.U. Sowell, D.H. Sowell, F. Falcone & P. Veroli, Gremese ed., août 2016.

  • Relâche - Dernier coup d'éclat des Ballets suédois / Carle Boulbès / Presses du réel

    Relâche

    Relâche - Dernier coup d'éclat des Ballets suédois,

    par Carole Boulbès, 670 pages, 330 illustrations dont 44 en couleurs, 19x23,5 cm, broché, Les presses du réel éd., Dijon, Coll. Nouvelles Scènes, 2è trimestre 2017, 32€.

    ISBN: 978-2-84066-844-2

    De nombreux ouvrages ont été consacrés aux Ballets suédois et, parmi eux, ceux de Bengt Häger (1990), d’Erik Näslund (2009) et de Mathias Auclair, Frank Claustrat & Inès Piovesan (2014). Aucune recherche approfondie n’avait cependant été réalisée sur Relâche, farce dadaïste dansée de Jean Börlin sur une musique de Satie dans des décors de Picabia. Ce ballet, le dernier des Ballets suédois, créé le 4 décembre 1924 au Théâtre des Champs-Elysées à Paris et très décrié lors de sa création, est probablement le premier spectacle comptant des numéros de danse improvisés, dont il ne subsiste malheureusement aujourd'hui comme trace que le chef-d'œuvre cinématographique de René Clair, ainsi que quelques photographies de répétition et des témoignages écrits de l’époque. Cet ouvrage de l’historienne et critique d’art Carole Boulbès, spécialiste du dadaïsme et du surréalisme, vient à point nommé combler cette lacune. Son travail qui vise à retracer la genèse de Relâche, est le fruit d’une grande érudition assortie de nombreuses recherches ; il s’appuie sur les documents encore disponibles aujourd’hui sur le ballet, les articles de presse d’octobre 1924 à février 1925 (34 recensés), le scénario cinématographique, Entr’acte, de René Clair (1924) et, aussi, sur de nombreux essais et écrits de ou sur Picabia, Satie, Rolf de Maré ainsi que sur la danse, le music-hall, le cinéma et le théâtre de l’époque. Il comporte cinq parties, Prémisses, La campagne de presse, Satie et Picabia, parfaits complices, Relâche, le jour et la nuit et Relâche et le cinéma, lesquelles retracent avec beaucoup de verve et d’humour l’atmosphère de cette époque qui n’est pas sans évoquer celle du scandale du Sacre du printemps un peu plus de dix ans auparavant…

    J.M.G.

  • Olivia Grandville / Combat de Carnaval et carême / Confrontation du passé au présent

    Grandville o combat de carnaval et careme 19 montreuil 16 06 17Grandville o combat de carnaval et careme 05 montreuil 16 06 17

     

     

     

    Photos J.M. Gourreau

     

     

    Olivia Grandville:

    Confrontation du passé au présent

     

    A l'instar de nombre de chorégraphes, Olivia Grandville, fascinée par certaines œuvres picturales d'un passé révolu, éprouve le besoin de les faire revivre ou de les remanier. Le tableau intitulé Combat de Carnaval et Carême de Pieter Bruegel l'Ancien, l’un des maîtres de la peinture flamande de la Renaissance, conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne et daté de 1559 est en effet le point de départ d'une pièce chorégraphique éponyme qui reprend l'idée d'un carnaval et de ses excès présentés par les 160 personnages du tableau. Mais pas question bien évidemment de mettre en scène 160 danseurs, bien que la chorégraphe ait déjà réalisé une pièce d'une ampleur gigantesque, Foules, pour une centaine d' interprètes de tous âges, non danseurs il est vrai: ce tableau vivant composé d'une multitude d'instantanés "empruntait à la rue ses gestes et ses rythmes les plus évidents et les plus mystérieux pour dessiner des communautés concrètes, conscientes ou hasardeuses".

    Grandville o combat de carnaval et careme 44 montreuil 16 06 17Grandville o combat de carnaval et careme 26 montreuil 16 06 17

     

     

     

     

     

     

    Dans son œuvre, Bruegel recompose à partir d'éléments réels et vécus une vision synthétique de la vie religieuse de son pays, qu'il dispose sur une grande ellipse, comme sur un calendrier à roue. La scène s'ouvre sur la place d'un village flamand, offrant au regard placé en hauteur une vue en contreplongée de toutes les activités qui s'y déroulent. Le titre présente le tableau comme un "combat", ici entre les personnifications de Carnaval et de Carême. Mais on peut y découvrir aussi une dimension symbolique en référence à la situation politique et religieuse de l'Europe d'alors. On y voit en effet Carnaval en bleu et rouge, assis sur un tonneau qui brandit une broche de rôtisserie contre Carême, personnage bien plus maigre, à l’air maladif, avec ses deux poissons au bout de sa pelle de boulanger. Ces deux personnages symbolisent de façon caricaturale le catholicisme critiqué pour ses richesses (Carnaval) et le protestantisme et l'abstinence (Carême).

    Grandville o combat de carnaval et careme 47 montreuil 16 06 17Grandville o combat de carnaval et careme 48 montreuil 16 06 17

     

     

     

     

     

     

    Olivia Grandville n'a bien sûr pas cherché à évoquer par la danse les multiples allusions à la vie de l'époque contenues dans le tableau mais plutôt à les transposer à l’époque actuelle en mettant l'accent sur les excès du carnaval. L'intérêt de l'œuvre réside cependant davantage dans l'immédiateté de sa construction : les dix danseurs en effet sont munis de casques leur permettant de réagir aux injonctions et propositions gestuelles murmurées en direct par la chorégraphe depuis la coulisse : une voix que le spectateur perçoit au départ mais qui s'estompe progressivement pour réapparaitre à la fin de la pièce. Dispositif original qui permet de conférer spontanéité et fraîcheur à chaque nouvelle présentation de cette œuvre sur scène. La chorégraphie, complexe et sophistiquée, inspirée des gestes de la vie quotidienne, fait écho au foisonnement de situations présentes dans le tableau de Bruegel. C'est petit à petit que l'on quitte l'atmosphère chaude et fébrile du XVIème siècle pour aboutir à une situation plus contemporaine et plus froide dans une scénographie épurée signée Yves Godin et Daniel Janneteau, mise en lumière par un ruban tarabiscoté de néons qui va progressivement engloutir les danseurs. La bande sonore d'Olivier Renouf qui laisse transparaitre quelques passages des Quatre Saisons de Vivaldi - certes écrits bien plus tardivement - fait une transition entre les deux époques. Voilà une œuvre originale qui montre, si besoin l'est encore, que les tensions tant religieuses que politiques ou philosophiques ont existé sous diverses formes à toutes les époques et que notre monde n'est pas prêt à s'améliorer.

    J.M. Gourreau

    Le combat de carnaval et de careme pieter brueghel l ancien

    Le Combat de Carnaval et Carême de Pieter Bruegel l'Ancien

    Combat de Carnaval et Carême / Olivia Grandville, Montreuil, dans le cadre des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis.

  • Käfig, 20 ans de danse / Agathe Dumont / Coéd. Somogy-CCN de Créteil

    003 8

    Käfig, 20 ans de danse,

    par Agathe Dumont, préface de Isabelle Danto, ouvrage bilingue (français et anglais), 160 pages, 32 illustrations en couleur et 36 en noir et blanc, 19,5 x 24,5 cm, relié sous couverture cartonnée, coéditions Somogy - CCN Créteil & Val de Marne, février 2017, 25 €.

    ISBN: 9782757211809

     

    Voilà un ouvrage très attendu qui vient à point nommé pour célébrer les 20 ans de la compagnie Käfig. Un travail qui révèle surtout l'extraordinaire vitalité, inventivité et activité de son directeur et chorégraphe Mourad Merzouki. Un homme aux multiples facettes qui ne se contente pas de diriger et de réaliser des ballets pour sa compagnie de hip-hop au Centre Chorégraphique National de Créteil mais qui est également fondateur et directeur du centre chorégraphique Pôle Pik à Bron créé en 2009 et des festivals Karavel et Kalypso.

    L'auteur de cet ouvrage, Agathe Dumont, est danseuse et enseignante-chercheuse dans les domaines de la danse et du cirque contemporains. Qui mieux qu'elle pouvait évoquer l'art de Merzouki, issu de la danse mais aussi à la croisée du cirque, de la boxe, du théâtre d'objet et des arts martiaux ? Toutes les cordes de son arc sont bien sûr évoquées let dans ce livre d'une conception et d'une facture très originales, depuis 1989, date de création de sa première compagnie Accrorap avec Kader Attou : les énergies collectives, les pratiques culturelles et les disciplines, l'évolution du geste, l'utilisation de la vidéo, les créations, les tournées dans le monde entier, la recherche de nouveaux lieux pour la danse... "Il a ouvert la voie à une réinvention du corps et de l'espace dans les pratiques contemporaines en redéfinissant le populaire, provoquant une onde de choc dont les effets se font toujours sentir", écrit Isabelle Danto dans sa préface. Et Kader Attou de conclure: "Tu as utilisé la danse comme un langage, la danse comme un partage, la danse pour un rire, un regard, la danse pour rêver et exister, pour simplement sortir de l'ordinaire"...

    J.M. G.

  • La danse contemporaine en Suisse, 1960 - 2010 / Anne Davier / Annie Suquet / Zoé éditions

    001 14

    La danse contemporaine en Suisse, 1960-2010, Les débuts d'une histoire,

    par Anne Davier et Annie Suquet, 368 pages, 60 photos en N. et B. de Steeve Iuncker, broché, 17 x 22 cm, Zoé éd., Genève; diffusion en France par Harmonia Mundi, Novembre 2016, 27,90 €.
    ISBN: 978-2-88927-368-3.

     

    Aussi étrange que cela puisse paraître, la danse contemporaine en Suisse est née du modern jazz américain (dans lequel la notion d'improvisation est fondamentale) dans le sillage des années 68 et de la vague libertaire que cette révolution entraîna. Nombre de danseurs tentent alors d'ouvrir les frontières entre la danse, le théâtre, le cinéma, la musique, le cirque et la littérature, ce tout en créant une hybridation entre ces différents genres et en  cherchant à élaborer des modes d'approche du mouvement qui transgressent les techniques de danse existantes; ce faisant, ils engagent d'autres modes moins coercitifs de relation au corps et une plus grande liberté.

    Pour aborder cette histoire de la danse, les auteures se sont posées trois questions : en premier lieu, comment les tous premiers danseurs et chorégraphes contemporains suisses ont-ils façonné leur itinéraire ? Par quels héritages et sous quelles influences esthétiques ? En second lieu, quelles voies ces pionniers - Raoul Lanvin Colombo, Dominique Genton, Simone Suter, Fabienne Berger, Brigitte Matteuzzi, Tane Soutter, Alain Bernard, Geneviève Fallet - ont-ils ouvertes pour les danseurs qui sont arrivés à leur suite et quelle fut l'importance de leur activité pédagogique ? Enfin, comment cette nouvelle génération d'artistes s'est-elle battue pour sortir la danse contemporaine de la confidentialité et la faire accéder à la notoriété ? La dernière partie de l'ouvrage braque le projecteur sur les premières créations de chorégraphes qui ouvrent cette période afin d'interroger le renouvellement des enjeux, tant esthétiques que politiques, incarné par cette génération à laquelle appartiennent entre autres Noemi Lapsezon, Marco Berrettini, Foofwa d'Imobilité, Jean-Marc Heim, Martin Zimmermann, Gilles Jobin, Yann Marussich, Anna Huber, Thomas Hauert ou le brésilien Guilherme Botelho installé à Genève depuis 1982.

    Cette histoire de la danse contemporaine helvétique, la première du genre, se nourrit avant tout du témoignage oral de ceux qui en ont été les protagonistes car aucune source documentaire exhaustive ayant trait à ce type de danse n'existait alors, mises à part les archives de la Collection suisse de la danse à Lausanne qui ont pu compléter les enquêtes passionnées d'Anne Davier et d'Annie Suquet durant les trois années de leurs recherches. Il en résulte un ouvrage aussi instructif que vivant qui fait le point sur l'histoire esthétique, culturelle et politique de la danse contemporaine en Suisse.

    Les photographies illustrant cet ouvrage, réalisées tout comme les entretiens entre 2013 et 2016, pourront surprendre certains lecteurs par leur "banalité" et leur esthétisme. Elles résultent d'un parti pris éditorial et sont censées rendre perceptible le travail de recherche et de création d'une quinzaine de chorégraphes en travail durant la période des interviews.

    J.M.G.

  • Bakst, des Ballets russes à la haute couture / M. Auclair, S. Barbedette & S. Barsacq / Albin Michel / Novembre 2016

    Couv bakst

    Bakst 004Bakst 001Bakst 002

                Costume pour le Dieu bleu                                   Costume de la Belle au bois dormant                                  Costume d'Ida Rubinstein pour Salomé

    Bakst, des Ballets russes à la haute couture 

    Par Mathias Auclair, Sarah Barbedette & Stéphane Barsacq, avec la contribution de Marina Egidi, Laurent Guido, Stéphane Tralongo et Christiane Rancé, 192 pages, 85 illustrations en couleurs et 28 en N &B, 22 x 27 cm, relié, éd. Albin Michel, Paris, Novembre 2016, 39 €.

    ISBN: 978-2263-2152-7.

     

    Tous les ballétomanes connaissent Léon Bakst (1866-1924) pour ses splendides costumes et décors dans de nombreux ballets de Diaghilev. En fait, ce n'est qu'une des nombreuses facettes de son immense talent. Savent-ils par exemple que ce décorateur a contribué non seulement à révolutionner l'art du ballet mais qu'il était aussi virtuose dans la peinture et les arts décoratifs que dans la haute couture ? C'est à l'occasion du 150ème anniversaire de sa naissance que l'Opéra national de Paris et la Bibliothèque nationale de France se sont associés pour fêter le talent de cet artiste par une splendide exposition à la bibliothèque du Palais Garnier-musée de l'Opéra* et par un ouvrage de référence servant aussi de catalogue à cette exposition. Cet ouvrage se veut un portrait exhaustif de ce peintre qui a formé Chagall, influencé Bérard ou Marie Laurencin et qui fut l'ami de Picasso, Matisse et Modigliani dans le domaine de la peinture, Debussy et Ravel dans celui de la musique, Cocteau, Proust et Nabokov dans celui de la littérature.

    Bakst 006Bakst 003Cocteau par bakst

    Les 7 anneaux pour La Belle au bois dormant                                              Portrait de Cocteau                                                      Projet de chapeau pour Misia Sert

    L'œuvre de Bakst qui a révolutionné toute son époque, inspire encore de nos jours de grands couturiers comme Yves Saint-Laurent - celui-ci s'est en effet référé à Shéhérazade, à Salomé et au Dieu bleu pour sa collection printemps-été 1991 - ou Karl Lagerfeld pour sa collection printemps-été 1994. Selon Jean-Louis Vaudoyer, Bakst a influencé "non seulement le décor de théâtre mais l'ameublement, la toilette, le bibelot, l'article de Paris"... Dans le Figaro du 28 juillet 1916, on pouvait lire: "Il n'est plus un hôtel chic à New York qui n'ait son salon à la Bakst"... C'est tout ce parcours fourmillant d'anecdotes plus truculentes les unes que les autres qui constituera, pour ceux qui n'auront pas eu l'heur de voir l'exposition qui lui est consacrée, un magnifique cadeau pour le fêtes de fin d'année.

    J.M.G.

    *Bibliothèque-musée de l'Opéra de Paris,

  • Trappes / St-Quentin-en-Yvelines : une exception artistique ?/ Bernard Delattre / L'Harmattan éd.

    001 12

    Trappes / St-Quentin-en-Yvelines : une exception artistique ?

    Avec sa pléiade de stars : Jamel, Omar Sy, les Black Blanc Beur, Shy'm, Anelka...,             par Bernard Delattre, 244 pages, 47 photos en couleurs et 6 en N. et B., 13,5 x 21 cm, broché, L'Harmattan éd., Paris, septembre 2016, 25 €.

    ISBN : 978-2-343-08846-4

    Se souvient-on que les fameux B3, alias "Black Blanc Beur", que l'on rencontrait sur tous les plateaux "in" de la capitale et des environs - et notamment à la Villette - à l'aube des années 1990 et qui ont été applaudis sur les scènes des 5 continents, étaient issus de Trappes et de Saint-Quentin-en-Yvelines ? Se souvient-on que ces jeunes dont les prouesses techniques qui nous émerveillaient à l'époque de la naissance du hip-hop étaient pour la plupart des délinquants et de jeunes marginaux de quartiers sensibles remis sur les rails par Jean Djemad et Christine Coudun ? Se souvient-on que ces jeunes danseurs associés aux comédiens du "Déclic Théâtre" ont permis à un grand nombre de leurs compatriotes d'élaborer un vrai projet de vie et de se réaliser par l'expression artistique ? Se souvient-on encore que des situations similaires ont été vécues dans les secteurs difficiles d'Elancourt, Guyancourt, Maurepas ou Montigny-le-Bretonneux où une troupe de hip-hop, "Illicit Dance", émanant d'ailleurs des B3, dénonçant les inégalités, les injustices et la violence, a permis de sauver nombre de ces  jeunes en perdition ? Aujourd'hui, les B3 juniors sont sur la même lancée...

    Trente ans après, Bernard Delattre qui a débuté sa carrière de journaliste il y a désormais 40 ans sur le secteur de la ville nouvelle de St Quentin-en-Yvelines a voulu rendre hommage à tous ces héros du quotidien, pas seulement des danseurs d'ailleurs, mais des artistes de tous horizons tels le prince du rap, "La Fouine", les comédiens Omar Sy, Alain Degois dit "Pappy", Jean Dujardin, Laurent Searle ainsi que Sophie Broustal et Sophia Aram, les humoristes Jamel Debbouze et Issa Doumbia, l'écrivain Rachid Benzine, l'acteur et réalisateur Guillaume Canet, la chanteuse Shy'm, sans oublier Anelka, footballeur hors norme car, comme l'écrivait si bien Jean Giraudoux, "le sport est aussi une culture"... Ce sont ainsi 28 portraits qui sont présentés au fil de ces pages, autant de messages d'espoir pour les jeunes en difficulté de ces villes nouvelles d'aujourd'hui.

    J.M.G.

  • Danse contemporaine / Rosita Boisseau / Laurent Philippe / Nouvelles Editions Scala

    Danse contemporaine Rosita Boisseau

     

    Danse contemporaine,

    par  Rosita Boisseau et Laurent Philippe, 144 pages, 134 photos en couleurs, broché, 23 x 30 cm, Nouvelles éditions Scala éd., Paris, octobre 2016, 29 €.

    ISBN : 978-2-35988-173-8.

    Après un Panorama de la danse contemporaine publié en 2006 aux éditions Textuel, ouvrage qui évoquait par le texte et l'image l'œuvre de 90 chorégraphes, Rosita Boisseau réactualise aujourd'hui ce travail sous une forme un peu différente, retraçant le cheminement de 38 chorégraphes parmi les plus représentatifs de notre époque. Un parcours nécessairement subjectif à travers l'histoire récente de la danse contemporaine et un choix aussi difficile que crucial, vous vous en serez douté, car il existe à l'heure actuelle plus de 500 compagnies chorégraphiques de par le monde... L'accent est mis sur les chorégraphes de la fin des années 2000 tels Jérôme Bel, Christian Rizzo, Boris Charmatz, Olivier Dubois, Cécilia Bengoléa, Alain Platel, Sidi Larbi Cherkaoui, Daniel Linehan, Ambra Senatore, Emmanuel Gat, Maud Le Pladec, Noé Soulier, Rachid Ouramdane, Akram Khan ou Mourad Merzouki, pour n'en citer que quelques uns. Tous remettent en cause la danse conceptuelle pour réinventer une danse nouvelle faisant appel aux expériences et découvertes artistiques récentes, s'ouvrant au multimédia, à la vidéo et au collage des arts. Un splendide ouvrage illustré par de très belles images de l'un des meilleurs photographes de danse à l'heure actuelle, Laurent Philippe.

    J.M.G

  • Les défis universels de l’art chorégraphique africain / Paul Nibasenge N'kodia / L'Harmattan éd.

     

    Recto

    Les défis universels de l’art chorégraphique africain,

    Les pieds dans le plat en chansons avec la danse africaine,

    par Paul Nibasenge N'kodia, 240 pages, 15,5 x 24 cm., broché, Collection "Univers de la danse", L'Harmattan éd., Paris, juin 2016, 25,50 €.

    ISBN: 978-2-343-09157-0

     

    En Afrique, la danse est synonyme de vie et de puissance. Elle fait partie intégrante de la vie quotidienne et en jaillit lors de chaque mouvement des danseurs. Les danses africaines sont intemporelles et chacune d'elles symbolise les particularités, les richesses et les traditions des peuples qui la pratiquent. Ces danses sont un subtil mélange d'une part de gestes chorégraphiés, définis depuis des siècles et, de l'autre, d’improvisations qui évoluent avec le temps. Le but de cet ouvrage n'est pas d'examiner les techniques propres à la danse africaine mais d'évoquer cette danse au travers de son histoire, laquelle s'avère aussi l’histoire et la culture vivante d’un continent. Ce sont ces différents thèmes que l’auteur aborde en utilisant ce style particulier qui le caractérise déjà au travers d'un agencement subtil de divers genres littéraires : fiction,  autobiographie, poésie, essai, humour...

    Ce n'est pas seulement au sein de son pays que Paul Nibasenge N'kodia retrace l'histoire de la danse africaine et en vante toutes les richesses qui font sa puissance car il évoque aussi l’image de cet art à travers le monde, en particulier en France où la population africaine est très présente. Ce faisant, il fait référence à la chanson française de manière à la fois amusante et touchante. Après tout, la chanson, la musique et la danse ne sont-elles pas étroitement liées ? Il en apporte une éclatante démonstration au travers de huit chapitres présentés comme des tableaux chorégraphiques dans lesquels il mène lui-même la danse avec une évidente virtuosité. Et comme il l'écrit, non sans une pointe d'humour, "en parcourant ce livre, je suis confiant que vous allez tout savoir sur l’art chorégraphique africain : le traditionnel, le moderne, le puissant, le sensuel, le saccadé, le doux, le pieux, le douloureux, le festif, le scénique, le spectaculaire, l’aphrodisiaque, celui qui soigne, celui de la tribu Yaka, celui du peuple Massaï, celui des Zoulous, celui du Cameroun, celui de la Guinée, celui du Sénégal, celui des deux Congo, tout, tout, tout sur la danse africaine. (...) In fine, vous comprendrez que cette danse réjouit nos cœurs et nous accompagne dans la douleur. Elle accepte, volontiers, l’ouverture vers les autres danses. Mais, surtout, cette danse veut être inventive, novatrice, elle veut favoriser la création artistique et a pour ultime ambition de se présenter comme le fer de lance des politiques culturelles, capables de jouer un rôle majeur dans les économies en croissance de tous les pays africains en voie de développement". Tout un programme !

    J.M.G.

  • Danser / Astrid Eliard / Ed. Mercure de France

    Danser

    Danser,

    par Astrid Eliard, 184 pages, broché, 14 x 20,5 cm, Mercure de France éd, Paris, Janvier 2016, 17,50 €.

    ISBN: 978-2-7152-4126-8

    On jurerait, à la lecture de ce roman, que Astrid Eliard a suivi le cursus de l'Ecole de Danse de l'Opéra, tant les faits rapportés semblent proches de la réalité. Danser évoque l'histoire de trois adolescents, Chine, Delphine et Stéphane, d'origines et de milieux très différents qui se sont rencontrés à leur entrée dans cette célèbre école: c'est la vie de ces petits rats que nous évoque avec beaucoup réalisme, de tendresse et d'humour cette auteure, journaliste de son état, dans un langage cru mais châtié. Ce n'est pas tant le travail sur le plan artistique de ces adolescents au sein de cet austère établissement qu'elle nous fait revivre mais plutôt les préoccupations et problèmes propres à la jeunesse d'aujourd'hui : relations avec les parents et le monde extérieur, amitiés et inimitiés qui peuvent se tisser dans un internat, attitudes et comportements vis-à-vis de leurs semblables, espoirs et déceptions face aux changements morphologiques du corps, premiers émois amoureux entrainant rivalités et jalousies... Tout cela replacé dans le contexte bien particulier de l'apprentissage de l'art de Terpsichore. Un ouvrage bien senti qui se déguste d'un seul trait.

    J.M.G.

  • Misty Copeland / Une vie en mouvement

    002 5

     

    Une vie en mouvement. Une danseuse étoile inattendue,

    par Misty Copeland, traduit de l'anglais par Johan-Frédérik Hel-Guedj, 342 pages, broché, 12 x 20 cm, Christian Bourgois éditeur, Paris, Mai 2016, 18 €.

    ISBN: 978-2-267-02971-0.

     

    Voilà à nouveau une biographie bouleversante, à mettre en parallèle avec celle de Michaela DePrince, parue 3 mois plus tôt (voir Orpheline N° 27 dans ces mêmes colonnes). Toutes deux sont des danseuses parvenues au faîte de leur art après avoir surmonté de nombreuses épreuves, parmi lesquelles celle du racisme, toutes deux ont révélé un charisme étonnant, toutes deux ont fait preuve d'une volonté et d'une persévérance hors du commun. A l'inverse de Michaela qui a été contrainte à s'exiler aux Pays-Bas, Misty, elle, a pu rester dans sa patrie, aux Etats-Unis, et devenir la première afro-américaine a être nommée danseuse-étoile du prestigieux American Ballet Theatre.

    L'histoire de Michaela débute en 1982 à Kansas City dans le Missouri où elle grandit avec sept frères et sœurs. Ce n'est qu'à l'âge de 13 ans qu'elle pénètre pour la première fois dans un studio de danse classique et que ses fulgurants progrès, son acharnement et sa passion lui permettent de se faire remarquer par les plus grands maîtres, notamment ceux du San Francisco Ballet. Elle intègre le corps de ballet de l'ABT en 2001, est nommée soliste de cette compagnie en 2007 et première danseuse en juin 2015. Elle y a interprété de nombreux premiers rôles, notamment ceux de Casse-Noisette, de Coppélia, du Lac des cygnes, de Roméo et Juliette et de l'Oiseau de feu.

    Dans cette fascinante autobiographie, Misty Copeland laisse parler son cœur avec une grande franchise, beaucoup de chaleur et de foi. Son objectif n'était pas tant de se mettre en avant que celui de partager son rêve devenu réalité malgré les innombrables obstacles qui se sont dressés sur son chemin et qu'elle a dû surmonter. Un ouvrage aussi passionnant que poignant qui montre que le courage et la foi permettent généralement de renverser les barrières et de parvenir à ses fins.


    J.M.G.

  • Mudra, 103 Rue Bara, L'école de Maurice Béjart, 1970-1988 / Dominique Genevois

    003 7

     

    Mudra, 103 Rue Bara, L'école de Maurice Béjart, 1970-1988,

    par Dominique Genevois, préfaces de Maguy Marin & Barbara Hassel Szternfeld, 446 pages, 23 x11 cm, broché, 85 photos en N & B, Contredanse éd., Bruxelles, mai 2016, 28 €.

    EAN: 978-2-930146-39-3

    Bien que célèbre dans le monde entier, Mudra, l'Ecole de Maurice Béjart, n'avait encore jamais fait l'objet d'un ouvrage spécifique. Dominique Genevois, ancienne étudiante de Mudra et danseuse au Ballet du XXème siècle a entrepris avec bonheur de combler cette lacune, tâche d'autant plus difficile et méritoire que l'Ecole a été entièrement anéantie par un incendie dans la nuit du 4 mai 1992, détruisant les archives dans leur totalité: il n'existait plus la moindre trace écrite de ce que fut l'équipe pédagogique, plus la moindre liste complète des enseignants, chorégraphes, professeurs invités et, même, des élèves à l'heure où Dominique Genevois entreprit la réalisation de son travail... Cet ouvrage est le fruit de longues et patientes recherches durant plusieurs années, mais aussi de souvenirs personnels et d'interviews auprès d'un grand nombre d'anciens mudristes ou professeurs ayant marqué leur passage, tels Maguy Marin, Micha van Hoecke, Anne Teresa de Keersmaeker, Michèle Anne de Mey. Nicole Mossoux, Bernardo Montet ou Catherine Diverrès pour n'en citer que quelques uns.

     Certes, il s'agit peut-être d'une vision un peu partiale de ce que furent la vie et l'enseignement au sein de cette école mais elle s'appuie très souvent sur des éléments et témoignages irréfutables, lesquels nous donnent un bon aperçu de ce que furent l'ambiance, les difficultés auxquelles furent confrontées les élèves, notamment financières, l'état belge admettant difficilement de financer une école dont les deux tiers des élèves étaient étrangers... Sont évoquées en outre avec beaucoup de tact les difficultés relationnelles de Maurice Béjart avec le successeur de Maurice Huisman au théâtre de la Monnaie, Gérard Mortier, lesquelles ont conduit à la fermeture de l'Ecole en 1987 et à l'expatriation du chorégraphe en Suisse...

    C'est bien sûr aussi une œuvre un peu autobiographique, une fabuleuse aventure humaine qui révèle de nombreuses anecdotes sur la vie quotidienne des élèves, leur état d'esprit, les différents enseignements dispensés (danse classique, moderne, flamenco, jazz, yoga, taï-chi, chant, art dramatique, jeu théâtral, composition) mais aussi les aléas engendrés d'une part par la pluri-nationalité des élèves, d'autre part par le manque de moyens financiers qui sont en partie à l'origine de la réduction dela durée des études de 3 à 2 ans, à l'absence d'enseignement de culture générale et médicale, de suivi médical, d'accompagnement psychologique...

    Si Mudra au 103 rue Barbara à Bruxelles est le cœur de l'ouvrage, l'auteure n'en évoque pas moins dans des chapitres spécifiques les autres réalisations ou projets de Maurice Béjart dans le domaine de l'enseignement d'un art pluridisciplinaire tels que Mudra Dakar et l'espoir d'un Mudra à Paris ainsi que les compléments indispensables à cet enseignement que furent les nombreux spectacles assurés par l'école, sans oublier les ateliers, tels Yantra, groupe de recherches devant se consacrer au théâtre total.

    J.M.G.

  • Orpheline n° 27 - De la Sierra Leone en guerre au ballet d'Amsterdam / Michaela & Elaine DePrince / Presses de la Cité

    002 4

    Orpheline n° 27 - De la Sierra Leone en guerre au ballet d'Amsterdam,

    par Michaela DePrince et Elaine DePrince, traduit de l'anglais par Florence Hertz, 300 pages, 15 photos en couleurs et 1 en N. & B. réunies en un cahier central, broché, 14 x 22,5 cm, Presses de la Cité, Paris éd., mars 2016, 20 €.

    ISBN: 978-2-258-13350-1

     

    Devenir danseuse-étoile est un rêve que caressent de nombreuses jeunes filles mais un rêve que bien peu parviennent à réaliser tant le chemin pour y parvenir est semé d'embûches difficiles à surmonter. Cet ouvrage autobiographique, aussi fascinant que bouleversant, en cours d'adaptation cinématographique, retrace l'impossible ascension d'une jeune africaine née en en 1995 en Sierra Leone, Mabinty Bangura, devenue ballerine au Ballet National des Pays-Bas après de nombreuses péripéties et d'énormes sacrifices.

    A sa naissance, la guerre civile régnait sur le pays. Son père fut tué par les rebelles du Front révolutionnaire alors qu'elle n'avait que trois ans. Sa mère fut emportée par la fièvre de Lassa quelques mois plus tard. Elle fut recueillie par son oncle qui la détestait d'autant qu'elle était affublée d'une dépigmentation de la peau, le vitiligo, et qui la "vendit" à l'orphelinat le plus proche. On lui attribua alors le n° 27. Elle vécut les horreurs de la guerre, fut confrontée, à de nombreuses reprises, à la mort et dût fuir avec les  autres "pikins" vers un camp de réfugiés des Nations-Unies en Guinée pour être adoptée in extremis par une famille américaine à l'âge de 4 ans. C'est là qu'elle vécut ses premières années de bonheur intense, celles qui lui permirent de voir son rêve d'enfant se réaliser: l'apprentissage de la danse. A 8 ans, elle monte la première fois sur scène dans Casse-Noisette. Puis elle est admise au stage d'été du Dance Theater of Harlem sous la direction d'Arthur Mitchell. Tout s'enchaîne alors très vite. Elle est amenée à se présenter dans la catégorie "précompétition" au Youth America Grand Prix, le concours international de danse classique le plus réputé du monde où elle remporte le Hope Award, avant de gagner, l'année suivante, le Youth Grand Prix de ce même concours. C'est à 12 ans, à l'Albany Berkshire Ballet, qu'elle fait ses premières armes à et gagne, à peine âgée de 14 ans, une bourse pour le stage d'été de l'ABT à New York. C'est également à cette époque qu'elle est choisie pour être l'héroïne d'un documentaire sur la danse, Le concours de danse de Bess Kargman, film qui la rendra célèbre dans le monde entier mais qui, rançon de la gloire, la confrontera à des personnes prétendant être ses parents et qui tenteront de l'arracher à sa famille adoptive pour la faire rentrer dans un pays qui lui était devenu totalement étranger... Et, lorsqu'elle chercha à entrer dans une compagnie de danse classique américaine, la quasi-totalité des portes se ferma devant elle du fait de la couleur de sa peau... Sauf une, le Dance Theatre of Harlem où elle dansera durant une saison. Aujourd'hui, âgée de 20 ans, son rêve s'est enfin réalisé et elle fait désormais partie du Het Nationale Ballet, l'une des plus prestigieuses compagnies de danse en Europe. Une biographie pathétique digne des plus beaux contes de fée...

    J.M.G.

  • Les Ballets de Monte-Carlo / Editions Somogy / Décembre 2015

    9782757209929 lesballetsdemontecarlo 30saisonsdedans 30seasonsofdance 2016Sous la Présidence de la Princesse de Hanovre, Les Ballets de la Compagnie de Monte Carlo Jean-Christophe Maillot, 1985-2015

    248 pages, 304 photos en couleurs et 300 en noir et blanc, 29 x 28 cm, relié sous jaquette, Somogy éditions d'art, décembre 2015, 45 €.

    ISBN : 978-2-7572-0992-9

    Souvenirs, souvenirs, quand tu nous tiens...  C'est un fabuleux ouvrage, à la hauteur de toutes les œuvres présentées durant ces trente dernières années à Monaco par les Ballets de Monte-Carlo, qui commémore aujourd'hui cet anniversaire. Placée sous l'égide de son altesse royale, la Princesse de Hanovre, et dirigée depuis plus d'une vingtaine d'années par Jean-Christophe Maillot, un artiste infatigable et bourré de talents, cette compagnie de  ballet est devenue "un pôle chorégraphique qui voit converger à Monaco les plus grands noms du monde de la danse". C'est toute l'histoire de cette compagnie fondée en 1985 et placée alors sous la houlette de Pierre Lacotte que l'on peut découvrir par le texte (bilingue : français-anglais) et, surtout, l'image au fil des pages de ce livre d'art, saison par saison. Un document qui illustre merveilleusement dans le moindre détail cette "machine à réaliser les rêves" qu'ont été et que demeurent les Ballets de Monte-Carlo. Ces archives, d'une richesse étonnante, déclinent méticuleusement tous les spectacles, tournées comprises, avec les dates précises de leur représentation, leurs auteurs et leurs interprètes par une illustration hors du commun, ainsi que les initiatives de Jean-Christophe Maillot, entre autres le "Monaco Dance Forum", le Centenaire des Ballets Russes, et les "Nijinsky", prix qui rendent hommage aux meilleurs artistes chorégraphiques. L'ouvrage se termine par une biographie de Jean-Christophe Maillot et un récapitulatif des œuvres présentées durant les trente ans de la compagnie. Une mine fabuleuse de renseignements d'une exceptionnelle diversité pour celui qui veut tout savoir sur cette somptueuse compagnie.

    J.M.G.

  • chez .pina.bausch.de / Jo Ann Endicott / L'Arche éd.

    Jo Ann Endicottchez .pina.bausch.de,

    par Jo Ann Endicott, 142 pages, 1 photo N et B, 11,5 x 18,8 cm, broché, L'Arche éd., Paris, Novembre 2015, 19,50 €.

    ISBN: 978-2-85181-879-9

    Jo Ann Endicott est sans doute la danseuse qui fut la plus proche de Pina Bausch. Après avoir publié sa propre autobiographie - Je suis une femme respectable - aux mêmes éditions en avril 1999, elle retrace aujourd'hui avec verve, allant, sincérité et simplicité ses relations avec celle que l'on a nommé la "Grande Dame de Wuppertal". Des relations pas toujours faciles car Pina Bausch, aussi autoritaire qu'exigeante, ne s'attachait à ses danseurs que s'ils se donnaient entièrement à elle. La plupart d'entre eux, et Jo Ann en particulier, lui vouaient d'ailleurs une admiration sans bornes, allant même jusqu'à la vénérer à l'égal d'une icône.

    Cet ouvrage évoque souvent crûment et sans détours - mais c'est tant mieux - ce que fut la vie de cette artiste et son état d'esprit au sein de la compagnie, ses relations privilégiées avec Pina, ses moments de bonheur et, aussi, de désespoir. En effet, elle ne fut pas seulement interprète, assistante ou répétitrice mais aussi secrétaire et archiviste, ce qui n'est pas une sinécure quand on sait que plus de 7500 vidéos ont été réalisées du vivant de la chorégraphe... Un travail difficilement compatible bien évidemment avec la vie privée d'une femme qui eut durant sa carrière trois enfants et dont le lieu de travail était à plusieurs centaines de km de son domicile ! Mais son engagement vis-à-vis de la chorégraphe était tel qu'elle accepta, à une exception près, tout ce que la chorégraphe lui demanda. Une anecdote au passage: dans son contrat de 2007, il était stipulé ce "détail": "Mme Endicott s'engage à accomplir chaque désir de Mme Bausch"... On peut imaginer les conséquences dramatiques de la mort de cette dernière non seulement sur elle mais aussi sur les autres membres de la compagnie...

    J.M. G.

  • Danser avec les albums jeunesse / Pascale Tardif & Laurence Pagès

    001 9

    Danser avec les albums jeunesse,

    par Pascale Tardif et Laurence Pagès, 192 pages, 131 illustrations en couleurs et 3 en N. et B. , broché, 21 x29,7 cm, éditions Canopé, 86961 Futuroscope cedex, Novembre 2015, 25 €.

    ISBN: 978-2-240-03808-1

     

    Peut-on voir la littérature de jeunesse "avec les yeux de la danse" ? Peut-on établir un dialogue, un pont entre deux pratiques culturelles, la danse et la lecture ? Cette confrontation, cette comparaison, cette transposition d'un genre à un autre va t'elle faciliter la compréhension, l'interprétation et l'appréciation d'un texte, voire d'une ou de plusieurs œuvres ? Tel est, en tout cas, le but des deux auteures de cet ouvrage, Pascale tardif, professeure agrégée d'EPS, conseillère pédagogique départementale, et Laurence Pagès, chorégraphe et danseuse.

    "Les albums de la littérature de jeunesse offrent une ressource exceptionnelle pour initier les élèves à l'expression corporelle, à la danse, au mouvement, pour en explorer les infinies possibilités, les impacts sur la conscience de soi et sur l'imaginaire. La lecture si motivante de leur texte et de leurs images, quand elle se fait attentive aux gestes qui s'accomplissent, aux espaces qui s'ouvrent, au temps qui passe, aux singularités des rencontres avec les objets et les êtres, se révèle susceptible de conduire les enfants à développer une conscience corporelle, à affiner leurs sensations, à exprimer leurs émotions tout en s'initiant à une esthétique et à une maîtrise du déplacement. Ce faisant, les gestes qu'ils sont invités à réaliser, les mouvements dansés qu'ils inventent, non seulement les aident à mieux lire l'œuvre, à mieux comprendre "le texte de l'auteur" mais ils traduisent aussi une manière très personnelle de le recevoir. Ils donnent à voir explicitement l'interprétation que chacun en a fait et qui si souvent reste indicible..." (extrait de la préface de Max Butlen).

    Cet ouvrage, qui existe aussi en version numérique, est accompagné d'un DVD présentant les six films tournés dans des classes de maternelle et d'élémentaire montrant les élèves en action et apportent les analyses et réflexions des enseignants et artistes associés.

    J.M.G.

     

  • Claude Brumachon Benjamin Lamarche, 25 ans de danse à Nantes au Centre chorégraphique national

    001 8

    Claude Brumachon Benjamin Lamarche, 25 ans de danse à Nantes au Centre chorégraphique national

    Ouvrage collectif, 260 pages, 153 photos en couleurs et 95 photos en N et B, 21 x 25,5 cm, broché, couverture avec rabat, éd. Joca Seria & CCN Nantes, décembre 2015, 25 €.

    ISBN : 978-2-84809-259-1

    Vingt cinq ans déjà, un bail ! Il fallait bien immortaliser la longue et passionnante aventure  de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche à Nantes par un ouvrage qui en répertoriait par le menu toutes les étapes ! Une épopée qui s'avère aussi celle du Centre chorégraphique national de Nantes dont les rênes furent confiées dès sa création le 5 mai 1992 à ces deux grands artistes par Brigitte Lefèvre, alors inspectrice générale de la danse au Ministère de la Culture... Ce magnifique ouvrage, largement illustré par des photos de Jean-Jacques Brumachon, frère de Claude, et de Laurent Philippe en particulier, ne se révèle pas seulement un inventaire exhaustif de œuvres avec synopsis, dates, lieux et interprètes des créations de la compagnie - plus de 70 à ce jour - mais aussi un recueil de souvenirs et témoignages de personnalités diverses, artistiques et politiques, amis de longue date, compagnes ou compagnons ayant préludé à la genèse du Centre chorégraphique, tels Jean-Marc Ayrault, Brigitte Lefèvre, Geneviève Page, Yannick Guin, Pierre Leenhardt, Vincent Braud, Marc Chevrier, Agnès Izrine, Christophe Zurfluh, François Gauducheau ou Jean-Louis Jossic, pour n'en citer que quelques uns. Et puis, il y a aussi l'évocation de cet engagement fabuleux et si particulier de ces deux compères et comparses vis à vis de l'art de Terpsichore, de leur profonde humanité, de leurs convictions, de leur formidable énergie dans tout ce qu'ils ont pu entreprendre et, également, ce merveilleux travail de sensibilisation auprès des jeunes et des moins jeunes de la ville de Nantes, ainsi que cet accueil-studio réservé à plus de 70 compagnies !  Des trésors d'histoire...

    Mais voilà, toute chose a une fin. C'est une page qui, désormais, se tourne. Ambra Senatore a été nommée pour reprendre le flambeau. Gageons toutefois que Claude et Benjamin ne s'arrêteront pas en si bon chemin et que nous les retrouverons très bientôt sur de nouveaux sentiers, vers de nouvelles aventures artistiques.

    J.M.G.

  • Danser la peinture / Laurent Paillier / Philippe Verrièle / Nouvelles éditions Scala

    Unnamed 1

    Danser la peinture. Pour une contre-histoire dansée de l'art,

    par Laurent Paillier et Philippe Verrièle, 172 pages, 96 photographies grand format en couleurs, 23,5 x 30,5 cm, reliure cartonnée, Nouvelles éditions Scala, Paris, Novembre 2015, 35 €.


    ISBN : 978-2-35988-154-7

     

    Quand un photographe de danse, Laurent Paillier, s'acoquine avec un journaliste de danse, en l'occurrence Philippe Verrièle, pour évoquer la peinture qui, selon ce dernier, n'a guère de lien avec la danse, cela donne des effets aussi étonnants que détonnants... "Ce n'est pas parce que la danse génère de belles images qu'arts plastiques et art chorégraphique ont nécessairement partie liée" peut-on lire dans la préface de ce fort bel ouvrage... d'art ! Une thèse qui peut se défendre si l'on considère que la plupart des peintres qui se sont illustrés dans le domaine de l'art de Terpsichore ne se sont bien évidemment pas immiscés dans le travail du chorégraphe, à quelques exceptions près, les formes inventées par le plasticien pouvant cependant trouver un certain écho dans la chorégraphie.

    Mais alors, que cherchaient donc nos deux compères au travers de la réalisation de ces fabuleuses images ? Tout simplement à mettre en avant, à partir de la danse, des pratiques venues des arts plastiques, génératrices d'échanges. Et l'exemple le plus fascinant à mes yeux est celui de Kaori Ito et de Velickovic (en couverture de cet ouvrage). Danser l'œuvre d'un artiste, s'y couler, s'y immiscer, tel est donc le défi proposé par les deux auteurs à onze chorégraphes de la jeune génération, Perrine Valli, Arthur Perole, Tatiana Julien, Jesus Sevari, Leila Gaudin, Malika Djardi, Anne Nguyen, Eric Arnl Burtschy, Erika di Crescenzo, Kaori Ito et Mélanie Perrier qui ont investi chacun une œuvre d'un peintre majeur de notre époque, qu'il s'agisse de Kandinsky, de Brancusi, d'Yves Klein, de Fontana, de Velickovic ou de Pollock pour ne citer que les plus connus, pour la rendre sous une nouvelle forme d’art immortalisée par l’image. Chacun des plasticiens est également évoqué par le danseur dans ses relations proches ou lointaines à l’art chorégraphique. Le résultat est fascinant, comme vous pourrez en juger par vous-mêmes !

    J.M. G.

  • La danse à l'écoute des nouvelles technologies / Julie Talland Terradillos / L'Harmattan

    Livre

    La danse à l'écoute des nouvelles technologies

    Des prothèses numériques aux corps synesthètes, par Julie Talland Terradillos, 234 pages, 13,5 x 21,5 cm, broché, L'Harmattan éd., Paris, Juin 2015, 23,50 €.

    ISBN : 978-2-343-04826-0

     

    Il n'et plus étonnant de nos jours de voir réunis sur une même scène de la danse, de la musique, de la poésie, du mime, de la magie et du théâtre par le biais de nouvelles technologies, pour voir naître, sous une forme hybride, du spectacle vivant sous la forme de vidéo-projections, d'hologrammes…. Or ces nouvelles technologies, que l'on appelle "art numérique", ou "Computer art" outre-manche, existent - parfois à l’état latent - depuis les années soixante... Aujourd'hui, cet art introduit de profonds bouleversements dans les modes de représentation, de production, de communication, de diffusion et de conservation des œuvres d'art, notamment dans le domaine de la danse. Grâce à la captation vidéo et au cinéma, la danse n'est plus un art de l'éphémère : elle peut être "capturée", diffusée, conservée, archivée, donc reproductible par numérisation, et s'inscrire au sein de l'Histoire. Mais, à l'inverse, quels bouleversements cela entraine t'il sur notre perception de cet art ? L'adjonction d'éléments extérieurs à la danse pure ne risque t'elle pas d'ôter une certaine aura ou une certaine émotion ? L'interaction et l'interactivité de tous ces éléments ne modifient-elles pas notre analyse du mouvement et nos mécanismes perceptifs et cognitifs ? Lorsque le spectateur devient lui-même acteur et déclencheur de l'œuvre, ne perd t'il pas justement sa place de spectateur ? Ne se noie t-il pas dans ce flot de jeux de couleurs, d'images extérieures qui virevoltent devant lui, parfois en 3D ?

    Telles sont les réflexions et questions auxquelles tente de répondre Julie Talland Terradillos dans les 3 parties de cet ouvrage, la première consacrée à la danse numérisée, capturée en intégralité par l'outil vidéo, la seconde, sur la manière dont l'interactivité et l'interaction modifient l'analyse du mouvement et les mécanismes de sa perception, et la troisième évoquant la résultante de toutes ces interventions extérieures, à savoir la pluridisciplinarité. Une évolution, une mutation que l’auteure a tenté de décrypter et d’analyser pour nous en faire prendre pleinement conscience.

    J.M.G.

  • Les grands chorégraphes du XXème siècle / Gérard Mannoni / Buchet - Chastel

    Livre mannoni

    Les grands chorégraphes du XXè siècle,

    par Gérard Mannoni , 398 pages, 51 photos pleine page en N et B, 14 X 20,4 cm, broché sous couverture pelliculée, Buchet ● Chastel éd., Paris, Septembre 2015, 23 €.

    ISBN : 978-2-283-02811-7

    Après Les grandes Etoiles du XXè siècle paru en janvier 2014 chez le même éditeur, voici un nouvel ouvrage de Gérard Mannoni qui nous livre 52 portraits choisis parmi les plus grands chorégraphes du siècle passé et classés, comme dans le précédent, par ordre chronologique. Un choix d'artistes évidemment très personnel qui aurait pu être très différent s'il avait été confié à un autre auteur... Mais aussi un choix qui reflète parfaitement les différents courants nés au cours de ce dernier siècle qui a vu l'avènement de la danse contemporaine. Une évolution souvent faite de révolutions qui, bien sûr, sont allées de pair avec la progression des idées tant sur le plan social, que culturel ou politique, et ce, parallèlement à l'évolution des accompagnements musicaux. C'est en fait toute l'histoire de la danse au XXème siècle que nous livre l'auteur au travers de cette galerie de fascinants portraits. Un choix qui s'est sans doute avéré plus facile que pour celui des danseurs, d'abord parce que les chorégraphes sont bien moins nombreux que ces derniers, mais surtout parce que les grands créateurs ont été les seuls à s'intégrer tout au long de leur carrière au flux de l'invention chorégraphique, et à savoir s'imposer tout en dynamisant leur art.

    Gérard Mannoni était sans doute la personne la mieux placée pour réaliser cet ouvrage du fait de son érudition et de son amour conjoints pour la musique et la danse, deux arts inséparables qui ont su évoluer parallèlement, voire même parfois en symbiose. Et si les textes - comme à l'habitude, fort agréables à lire chez cet auteur - évoquent d'abord la vie artistique et les grandes lignes de l'œuvre des chorégraphes concernés, ils fourmillent aussi d'anecdotes, dévoilant parfois un pan peu connu de leur personnalité. Il serait fastidieux de tous les nommer ici mais que l'on se rassure, aucun de ceux qui ont préludé à l'évolution de la danse d'aujourd'hui n'a été oublié.  

    J.M.G.

     

  • Danse contemporaine, le guide / Philippe Noisette / Laurent Philippe / Flammarion

    Livre 0003

     

    Danse contemporaine, le guide, œuvres phares, notions clés, idées neuves, dates repères,

    par Philippe Noisette, photographies de Laurent Philippe, 17 x 24 cm, 170 photos en couleurs et 11 en N. & B., broché, collection dirigée par Elisabeth Couturier,  Flammarion éd., Paris, mars 2015, 19,90 €.

     
    ISBN; 978-2-0813-3925-5

     

    En mars 2010, ces mêmes auteurs publiaient chez le même éditeur un premier ouvrage permettant d'appréhender les bases de la danse contemporaine, intitulé "Danse contemporaine, mode d'emploi". Conçu comme un guide, il évoquait les diverses facettes de cet art, en commençant par sa définition et son intérêt, la manière de l'aborder et les évènements qui ont permis son essor pour terminer par une évocation d'une trentaine de chorégraphes contemporains ayant marqué leur temps. Ce travail, très pédagogique et magnifiquement illustré, remporta vite un très grand succès.

    Ce nouvel ouvrage réalisé 5 ans plus tard, de la même veine, reprend en partie le premier. Quelques petits changements cependant, certains chapitres s'étant substitués à d'autres, comme celui abordant le thème de la danse contemporaine et des enfants ou celui évoquant la combinaison de cet art avec le verbe ou bien encore, la musicalité. Quelques adaptations aussi dans le chapitre traitant des dates repères, afin de rester dans l'actualité. Quelques ajouts enfin comme celui évoquant Trisha Brown et l'Opéra, mais quelques substitutions parmi les chorégraphes qui ont marqué leur temps et qui sont passés de 30 à 20, ce que l'on peut regretter ! Si l'on note la disparition de cette liste d'Amagatsu, de Bruno Beltrão, de Trisha Brown, de Marie Chouinard, de Merce Cunningham, de Mats Ek, de Jan Fabre, d'Israel Galván, de Raimund Hoghe, de Gilles Jobin, de Susan Linke, de Russel Maliphant, de Mourad Merzouki, de Mathilde Monnier, de José Montalvo, de Josef Nadj, de Meg Stuart et de Saburo Teshigawara, on notera en revanche l'arrivée dans ces pages de Nacera Belaza, de Cécilia Bengoléa et François Chaignaud, d'Olivier Dubois, d'Emanuel Gat, de Daniel Linehan et d'Hofesh Shechter. Mais ce qui fait aussi - et surtout - l'intérêt de ce nouvel ouvrage, c'est qu'il a été enrichi de nombreuses et fort belles photographies inédites de Laurent Philippe, pour partie substituées aux anciennes, qui actualisent elles aussi ce travail, le rendant d'un abord très agréable, lui conférant un nouveau look et la touche de modernité qui, sans elles, lui aurait manqué.

    J.M. G.

  • Carolyn Carlson, de l'intime à l'universel / Thierry Delcourt / Actes Sud

    Couverture livre carlson

    Carolyn Carlson, de l'intime à l'universel

    par Thierry Delcourt, 400 pages, 11,5 x 21,8 cm, 18 photos en N et B et 6 en couleurs réunies en un cahier, broché, Actes Sud éd., Paris septembre 2015, 25 €.

     

    Personne aussi bien qu'un psychanalyste-psychiatre ne pouvait décrire avec autant de justesse et de profondeur l'univers intime de Carolyn Carlson, depuis ses premières années avec son maître Alvin Nikolais jusqu'à son aventure actuelle avec le Théâtre national de Chaillot, qui, on l'espère, ne sera pas la dernière... L'intérêt de ce travail qui résulte d'innombrables entretiens réalisés de 2008 à 2013 avec elle-même mais aussi sa famille, ses amis, ses collaborateurs et ses plus fidèles interprètes est qu'il décrit l'artiste non seulement au travers de son œuvre mais aussi et surtout en profondeur, l'auteur étant parvenu à décoder et analyser sa philosophie et certaines de ses pensées les plus profondes, lesquelles bien sûr, sont à l'origine de son art, nous donnant les clés de son "abstraction" tout en décryptant et analysant son inconscient, nous permettant de mieux entrer dans son univers.

    Respectant une chronologie biographique, cet essai qui évoque les dessous des créations carlsoniennes, explore tous les registres de l'artiste, les bases et les fondements de son art ainsi que la poésie qui les sous-tend et qui lui ont permis de devenir ce qu'elle est devenue aujourd'hui.

    J.M.G

  • Grandeur et décadence d'une danseuse de flamenco / Fabienne Boullier Cornaton

    Grandeur et décadence d'une danseuse de flamenco,

    par Fabienne Boullier Cornaton, 218 pages, 13 x 21 cm, L'Harmattan éd., Coll. une vie, une œuvre, Paris, mai 2015, 20 €.

    ISBN: 978-2-343-06296-9


    Voilà une histoire bien réelle et fort attachante, celle d'une jeune danseuse classique qui, passionnée par le flamenco, quitte la France pour apprendre et approfondir cet art en Espagne avec quelques uns des grands maîtres du moment. Ses bases classiques lui permettent d'assimiler très rapidement cette discipline au point de surpasser bon nombre de professionnelles madrilènes. Travaillant sans relâche, les portes s'ouvrent toutes grandes devant elle mais ses désirs et ambitions la poussent toujours à rechercher quelque chose d'autre ailleurs. Le milieu, il est vrai, n'est pas toujours très reluisant, même si, de temps à autre, elle y fait des rencontres intéressantes. Un parcours parsemé d'espérances mais aussi de chutes qui la conduisent vers le mysticisme.  La danse n'est en effet pas tout dans la vie. Et, comme Mireille Nègre en son temps, Fabienne tente de se tourner vers Dieu, mais l'atmosphère des trappes espagnoles la dégrise. Désenchantée et désenvoûtée, elle rentre en France sans toutefois abandonner totalement l'art de Terpsichore.

    Un ouvrage captivant, fort bien écrit, qui donne à réfléchir non seulement sur l'art du flamenco et l'engagement nécessaire pour parvenir à se produire devant un public mais aussi sur sa relation avec le mysticisme et le sacré qui conduisent peu à peu l'auteure sur de nouveaux chemins.

    J.M.G.

  • Dominique Kamga Sofo / Festivals de danse traditionnelle africaine et développement

    003 4

    .
    Festivals de danse traditionnelle africaine

    et développement,

    par Dominique Kamga Sofo, 128 pages, 7 photos en N & B., broché, 13,5 x 21,5 cm, L'Harmattan éd., Paris, mars 2015, 14 €.

    ISBN: 978-2-343-03843-8

    EAN: 9782343038438

     

    En Afrique, la danse fait partie des coutumes culturelles ancestrales de la vie quotidienne, lesquelles occupent toujours une place de choix aujourd'hui dans de nombreux pays. En effet, cet art contribue non seulement au développement physique, intellectuel et spirituel de l'être qui le pratique mais aussi et surtout au développement culturel, politique et économique des pays qui le mettent en œuvre à grande échelle, en particulier au niveau national sous la forme de festivals. L'ouvrage de Kamga Sofo est un plaidoyer vibrant pour la survie et le développement des pratiques culturelles ancestrales relatives à l'art de la danse, notamment camerounaise, ainsi que la protection du patrimoine - masques, tenues d'apparat, instruments de musique, langues locales - qui les sous-tend.

    De nos jours, dans de très nombreuses régions d'Afrique, chaque chefferie, chaque lamidat organise son festival annuellement ou tous les deux ans avec l'aide des élites intellectuelles locales, en balayant tous les préjugés d'infériorité culturelle inculqués par la colonisation. Après avoir donné un aperçu historique de ces festivals de danse traditionnelle, l'auteur aborde dans une première partie leur dynamique actuelle, leurs enjeux, leurs vertus, leurs défis et, dans une seconde partie, des cas pratiques, exemples pris essentiellement au Cameroun. Ainsi évoque t'il le festival de "tso", une des danses des sociétés secrètes de la chefferie Bandjoun, le festival de "ké" et celui de Ngondo, ouverts, au moins partiellement, au public. Ces festivals sont, pour l'auteur, "le miroir qui renvoie à la face du monde le reflet de l'image historique de l'Afrique culturelle".

    J.M.G.

  • Les Ballets suédois / M. Auclair, F. Claustrat, I. Piovesan, B. Courrège, P. Vidal / éd. Gourcuff Gradenigo

    Ballets suédois

    .

    Les Ballets suédois, une compagnie d'avant-garde (1920-1925),

    par Mathias Auclair, Frank Claustrat, Borris Courrège, Inès Piovesan & Pierre Vidal, 156 pages, 26 illustrations en couleurs et 79 en N. & B., 24 x 21,5 cm, broché, couverture avec rabat, coédition Opéra de Paris, AROP, BNF & Gourcuff Gradenigo, juin 2014, 29 €.

    ISBN: 978-2-35340-186-4

     

    C'est à l'occasion de l'exposition sur Les Ballets suédois, une compagnie d'avant-garde qui s'est tenue à la bibliothèque-musée de l'Opéra de Paris de juin à septembre 2014 que ce magnifique livre - ouvrage de référence s'il en est un sur le sujet - a été réalisé sous la houlette de cinq historiens et conservateurs-bibliothécaires des musées nationaux, levant un pan de l'histoire de la danse assez peu connu puisqu'il ne s'est déroulé que sur cinq ans, de 1920 à 1925. Les Ballets Suédois de Rolf de Maré ont pourtant rivalisé d'audace et de modernisme avec les Ballets Russes de Diaghilev, exploitant avec un égal bonheur les relations entre danse, théâtre, musique, peinture et cinéma et ce, avec une activité non moins grande, comme le prouvent les 26 œuvres - parmi lesquelles Relâche et La création du monde - créées durant cette période par le seul et unique chorégraphe de la compagnie, Jean Börlin.

    C'est en effet toute l'histoire de cette fabuleuse troupe qui nous est rapportée très fidèlement à partir des prestigieux documents qui nous ont été légués par leur directeur, Rolf de Maré. En 1931 en effet, celui-ci fonde "Les Archives internationales de la Danse" qui rassemblent entre autres dans un musée les pièces relatives à la danse et au folklore collectées par ce mécène à travers le monde et, en particulier, toutes celles qui avaient trait aux Ballets Suédois. La seconde guerre mondiale mettant un coup d'arrêt à cette institution, Rolf de Maré décide de partager entre la France et la Suède ses collections : c'est ainsi que la moitié de celles-ci se retrouve dans un fonds dédié à la Bibliothèque-musée de l'Opéra Garnier et l'autre, en Suède, à Stockholm.

    Si ce livre remarquablement illustré révèle une partie des trésors qui nous ont été légués, son intérêt réside essentiellement dans l'évocation exhaustive des représentations et l'analyse des ballets de Börlin créés durant ces cinq années pour la plupart au Théâtre des Champs-Elysées, évoquant le travail d'artistes prestigieux tels Bonnard, De Chirico, Foujita, Hélié, Léger, Picabia, Steinlen pour les peintres, Auric, Albeniz, Alfvén, Debussy, Fauré, Glazounov, Honegger, Milhaud, Poulenc, Ravel, Satie, Tailleferre pour les compositeurs, et Claudel, Cocteau et Pirandello pour les librettistes.

    J.M.G.

  • Corps, espace, image / Miranda Tufnell & Chris Crickmay / Editions Cpntredanse

    003 3

    .

    Corps, espace, image,

    par Miranda Tufnell  & Chris Crickmay, traduit de l'anglais par Elise Argaud, 224 pages, 110 illustrations en N. et B., 16,5 x 23 cm, broché, éditions Contredanse, Bruxelles, Novembre 2014, 28 €.

    EAN: 9782930146379

    Le titre ne le laisse pas entendre, ce livre parle d'improvisation, à savoir d'exploration, d'observation et d'écoute du corps, "du moyen de faire resurgir des couches d'expérience, de sensation, de personnalité et d'émotion que nous traversons trop vite ou refoulons en temps normal, du moyen d'explorer toujours plus en profondeur l'instant toujours plus vaste et changeant". Lorsqu'on improvise, nous dit encore l'auteur, "chaque étape implique un mode de pensée particulier. Un dialogue est nécessaire entre ordre et désordre, entre libérer l'esprit de ses entraves et se faire un avis objectif".

    Ce manuel jette donc les bases de l'improvisation et son but est de nous accompagner dans sa pratique, "de stimuler plutôt que de délivrer un savoir, proposant au lecteur autant de points de départ pour son propre voyage".

    Les idées et notions présentées dans cet ouvrage font allusion aux enseignements qui nous ont été laissés par la Loïe Fuller et Isadora Duncan mais aussi le Bauhaus, le théâtre d'Antonin Artaud, Merce Cunningham, Anna Halprin, Allan Kaprow et le Tadeusz Kantor. Durant cette première moitié du XXème siècle en effet, tous les courants artistiques quels qu'ils soient, et la danse en particulier, ont effectué de nombreux emprunts à la vie quotidienne, et s'en sont nourris. Ce travail en 4 parties commence donc par une étude précise de l'anatomie et des différentes fonctions du corps, agrémentées de quelques exercices permettant d'en prendre conscience, avant d'aborder l'improvisation proprement dite, à savoir l'exploration du corps et de ce qui l'entoure, ce par le mouvement ; une troisième partie intitulée Paysages définit un cadre englobant à la fois les lieux, le corps, les matériaux, la lumière et les sons. La dernière partie se tourne bien évidemment vers la représentation publique. Un ouvrage de lecture aisée dont les illustrations sont particulièrement bien adaptées au propos et qui devrait être le livre de chevet de tout adepte, novice ou confirmé, de l'improvisation.

    J.M.G.

  • Danse contemporaine et opéra / Christian Gattinoni / Editions Scala

    Danse contemporaine et opéra

    .

    Danse contemporaine et opéra,

    par Christian Gattinoni, 128 pages, 72 photos en couleurs et 6 en N. et B., 16,5 x 20,5 cm, broché, Collection Sentiers d’art, Nouvelle éditions Scala, Paris, novembre 2014, 15,50 €.

    ISBN : 978-2-35988-131-8

    Les premières danses émergeant au sein d'opéras datent de Louis XIII et de Louis XIV, ce dernier étant d'ailleurs le fondateur de  l'Académie royale de danse en 1661. Mais la première œuvre à associer danse et opéra est l’Orfeo de Monteverdi, qui date de 1607. Du fait des conditions sociales, le ballet de cour deviendra très vite un spectacle complet dès le début du 18ème siècle. Les ruses de l’amour de Noverre, œuvre lyrique et chorégraphique pour la Guimard, verra le jour en 1777. C’est d'ailleurs grâce à Noverre que la danse perdra sa fonction d’agrément pour évoluer vers un art indépendant. Ainsi l’opéra deviendra t’il « drame, musique et danse ». "L’une des caractéristiques du « grand opéra » tel qu’il se développe à Paris autour de 1830, écrit l’auteur, est de situer un ballet conséquent au début du 3ème acte". Ainsi en sera-t-il pour de nombreuses œuvres telles Don Giovanni, La Traviata, Le bal masqué, Eugène Onéguine, Le prince Igor et bien d’autres encore. Petit à petit, la danse prendra le pas sur l’Opéra comme par exemple dans Le château de Barbe bleue d’Anna Teresa de Keesrsmaker ou dans Porgy and Bess de Gerschwin qui voit la fusion de la comédie musicale, du jazz et de l’opéra. Le chorégraphe baroque quant à lui va plus loin car il fera le lien entre la période baroque et la nôtre. Ainsi en est-il notamment de François Raffinot, de Béatrice Massin et de Francine Lancelot.

    Le premier à faire danser un opéra dans son intégralité est Maurice Béjart. La flûte enchantée est en outre sortie des salles d'opéra pour être implantée au Palais des sports, dans le but de la rendre accessible à un plus large public. Et, pour laisser le corps le plus libre possible, Béjart remplace les tutus par des collants ou des jeans. Costumes qui rendent l'œuvre plus sensuelle tout en lui conférant une touche de modernité. Dès lors, quelques chorégraphes s'intéressent également à la mise en scène, telle Blanca Li pour le Guillaume Tell de Rossini à l'Opéra Bastille. C'est sans doute Jan Fabre qui ira le plus loin dans ce domaine avec son Tannhaüser ou son Parsifal, explorant les possibilités chorégraphiques radicales pour revisiter la danse traditionnelle. Alors que l'opéra tend à disparaître, de nouvelles formes de spectacle vivant voient le jour, comme Foi de Sidi Larbi Cherkaoui ou Die Soldaten de Bernd Aloïs Zimmermann, mêlant à la danse écriture sérielle, chants grégoriens, jazz et sons concrets, mixant passé et futur en faisant appel au cinéma. Du théâtre total en quelque sorte. L'ouvrage se termine sur les apports de Lucinda Childs et d'Andy de Groat aux opéras de Bob Wilson, en particulier Le regard du sourd, un opéra silencieux "où l'on entend de tous ses yeux et on le voit de toutes ses oreilles"...

    Voilà donc un ouvrage qui fait le tour de la question, même s'il n'en fait qu'évoquer les grandes lignes, ce à l'aide d'exemples judicieusement choisis. Mais il est largement et fort bien illustré et, de plus, d'une lecture aisée. Il vient à point pour combler un trou dans la littérature relative à ces deux arts.

    J.M.G.

     

  • Le plafond de Chagall à l'0péra Garnier / M. Auclair & P. Provoyeur / Gourcuff-Gradenigo éditeur

    004 1

    .

    Le  plafond de Chagall à l'Opéra Garnier,

    par Mathias Auclair & Pierre Provoyeur, 108 pages , 50 photos en couleurs et 4 en N. et B. de Jean-Pierre Delagarde, ouvrage bilingue en français et anglais, 24 x 21 cm (à l'italienne), broché, coédition Gourcuff Gradenigo - Opéra de Paris - AROP, novembre 2014, 19 €.

    ISBN: 978-2-35340-199-4

     

    On ne se doute généralement pas des tribulations qui peuvent préluder à la création d'une œuvre d'art aussi grandiose que celle du plafond de Chagall à l'Opéra Garnier, ni des trésors de persuasion qu'il faut déployer pour parvenir à sa réalisation finale. En fait, ni la commande de Malraux à Chagall, ni leur correspondance à ce sujet n'ont été retrouvées. Il semble que tout ait procédé de l'entente tacite, de l'admiration réciproque  et de la confiance que les deux hommes se vouaient. L'intérêt de cet ouvrage réside bien sûr dans la description et l'étude de la composition et des sources d'inspiration de cette œuvre mais aussi dans la polémique qu'elle suscita, tant lors des prémices de sa réalisation - Chagall ayant bien failli y renoncer - qu'au cours de son exécution et lors de son achèvement,...  Malraux n'a t'il pas été en effet accusé publiquement de vandalisme ? Tant qu’à faire, écrivait André Ferrier dans France Observateur du 16 août 1962, pourquoi aussi ne pas « tout peindre en bleu et habiller les nudités-torchères de robes Fontana ou, même, obliger l’orchestre à jouer en mesure ? Tout cela serait amusant peut-être, inattendu en tout cas, moderne, en un mot »… Bref, malgré la violence des critiques, l’œuvre, qui respectait le plafond originel de Lenepveu, sera inaugurée en grande pompe le 23 septembre 1964, remportant l’adhésion totale du public.

    Ce « bouquet de rêves en pétales » comme le nommera Mathias Auclair est en fait une ronde picturale composée de cinq « pétales », panneaux associant à une couleur définie deux compositeurs. C’est ainsi que le blanc est apparié à Rameau et à Debussy, le vert à Berlioz et Wagner, le jaune à Tchaikovski et Adam, le bleu à Mozart et Moussorgski, le rouge, à Ravel et Stravinski, tandis que l’anneau central est dévolu à Bizet, Beethoven, Gluck et Verdi. Un magnifique ouvrage qui reproduit avec une parfaite exactitude le travail de Chagall, en particulier cet effet de vitrail qui est la caractéristique de l’œuvre.

    J.M.G.

  • Le manteau d'Arlequin / Jean-Albert Cartier / Editions de l'Amandier

    002 2

    .

    .Le manteau d'Arlequin,

    par Jean-Albert Cartier, 304 pages, 12 photos en couleurs et 16 en N.et B., 15 x 21,5 cm, broché, éditions de l'Amandier, Paris, décembre 2014, 25 €.

    ISBN : 978-2-35516-261-9

    Voilà un ouvrage qui comblera de joie aussi bien les ballétomanes que les amateurs d'art lyrique, tout particulièrement ceux qui ont vécu la seconde moitié du XXème siècle. Jean-Albert Cartier est en effet l'un de ceux qui ont préludé aux destinées tant de l'art chorégraphique que de l'art lyrique de cette époque, du fait de ses fonctions à la direction des plus grandes scènes de France, L'Opéra de Paris et le Théâtre du Châtelet bien sûr mais aussi l'Opéra d'Angers, le Ballet-théâtre de Nancy et l'Opéra de Nice ;  il dirigea en outre le Ballet Théâtre contemporain et fonda le festival d'Anjou, celui de Paris ainsi que le festival de musique baroque de Versailles. Difficile d'avoir une vie mieux remplie ! C'est toute l'aventure de cette vie que l'on trouvera dans cette autobiographie, ses rencontres avec les plus grands artistes et créateurs du siècle dernier, qu'il s'agisse de chorégraphes et danseurs, de compositeurs, chefs d'orchestre et artistes lyriques, de peintres décorateurs et costumiers. Une vie trépidante qu'il sut mener d'une main ferme mais gantée de velours, ayant souvent à faire à forte partie. Je n'en veux pour témoin que cette truculente anecdote relative à ses démêlés avec Noureev lors des prémisses de sa nomination à l'Opéra : "Si vous à l'Opéra, moi faire tricot", lui avait-il sorti tout de go... Les trésors de diplomatie que Jean-Albert sut déployer eurent vite fait de faire entendre raison à ce turbulent artiste...

    L'ouvrage, d'une écriture brillante pleine de verve, d'humour et de poésie mais aussi de simplicité et d'émotion - ce qui ne s'avère pas étonnant quand on apprend que son auteur a également été critique d'art durant une bonne quinzaine d'années au journal Combat - fourmille d'anecdotes aussi savoureuses que passionnantes, tant dans le domaine de l'art chorégraphique, évoqué dans sa première partie, que dans l'art lyrique, objet de la seconde ; mais c'est surtout un grand livre de l'histoire de l'art sous toutes ses formes dans notre pays.

    J.M.G.

  • Pina / Walter Vogel / L'Arche éditeur

     

    003 2Pina,

    par Walter Vogel, traduit de l’allemand par Mathilde Sobottke et Claire Stavaux, 136 pages, 130 photos en N. et B., 20 x 27 cm, broché, couverture avec rabats, L’Arche éd., Paris, juin 2014, 32 €.

    ISBN : 978-2-85181-809-6

     

    L’art de Pina Bausch, connue dans le monde entier, a fait l’objet de très nombreuses études et publications, en particulier en France où, depuis 2001, les éditions de l’Arche ont édité pas moins de huit ouvrages sur sa personnalité et son style. La plupart des documents iconographiques disponibles aujourd’hui sont l’œuvre de photographes de spectacle, entre autres Ulli Weiss, lesquels ont suivi pas à pas la chorégraphe dans ses pérégrinations au travers des spectacles donnés par le Ballet de Wuppertal dans le monde. Mais peu d’entre eux, à l’instar de Walter Vogel, ont pu partager une partie de sa vie depuis sa plus tendre enfance, réunissant une collection de clichés uniques, allant même parfois jusqu’à entrer dans l’intimité de la chorégraphe. C’est ainsi que l’on peut entre autres admirer au fil des pages une série de remarquables portraits de jeunesse de cette artiste de légende, le tout premier d’entre eux pris devant la maison de ses parents à Solingen et datant de l’âge de ses 5 ans.

    La première partie de l’ouvrage, sans doute la plus intéressante parce que la moins bien connue, évoque ses années de jeunesse, de 1965 à 1969. La seconde a trait aux années 1977 à 1882, époque de ses débuts comme directrice du Ballet de Wuppertal, et la troisième, les années de gloire, de 1997 à 2000. Des images émouvantes illustrant un texte conséquent de leur auteur qui évoque quelques uns des souvenirs intenses qu’il a pu partager avec elle, depuis l’heure où il fit sa connaissance et celle de ses parents. Un document écrit avec verve et humour, dépeignant leur complicité et l’admiration sans bornes que le photographe lui portait, émaillé de détails passionnants, totalement inédits, révélant l’humilité de cette grande chorégraphe, son charisme et, surtout, l’essence de son art.

    J.M. G.

  • Duo / Julie Rossello / Editions L'Entretemps

    002 1

    .

    DUO (lorsqu'un oiseau se pose sur une toile blanche),

    par Julie Rossello, Entretiens post-mortem avec Merce Cunningham et Pina Bausch, précédé de "Pas de deux", avant-propos d'Enzo Cormann, titre éponyme du spectacle, 64 pages, 15 x 21 cm, broché, couverture avec rabats, Editions L'Entretemps, collection Lignes de corps, 34880 Lavérune, 3ème trimestre 2014, 9,50 €.

    ISBN: 978-2-35539-189-7

     

    Voilà une pièce de théâtre bien étrange au sein de laquelle Julie Rossello fait revivre, "le temps d'un entretien, entre deux eaux", deux grandes figures de la danse, Merce Cunningham et Pina Bausch, tous les deux décédés durant l'été 2009. Des digressions parfois un peu ésotériques mais passionnantes, basées tantôt sur des paroles qu'ils ont prononcées à un moment ou un autre de leur existence, voire sur leur biographie, ou qui se révèlent carrément de la pure fiction... "Dire l'indicible, exprimer l'inexprimable, raconter l'inénarrable, dessiner l'impalpable, telle est sans doute la gageure de l'art", écrit Enzo Cormann dans son avant-propos. Ces quelques mots résument aussi, au travers de ce dialogue en deux actes, le souhait de l'auteure, diplômée de l'Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre et dramaturge auprès de diverses compagnies et écoles de France et de Suisse. "Deux solos - pour trois comédiens - où les mots sont autant de pas pour avancer vers la fin".

    J.M.G.

  • Alphonse Tierou / Alphabet de la danse africaine /éd. Ch. Rolland

    001 7

    .

    Alphabet de la danse africaine, Méthode Tierou,

    par Alphonse Tierou, 136 pages, 102 illustrations en couleurs et 6 en N et B, 21 x 27 cm, Broché, jaquette avec rabats, éd. Charles Rolland, 31140 Aucamville, Novembre 2014, 29 €.

    Edition bilingue parue sous le titre : Alphabet of african dance, Tierou Method.

    ISBN : 978-2-9538184-8-2

     

    La danse africaine connaît de nos jours un succès croissant. C'est un mode d'expression à part entière, un langage artistique dans lequel se reconnaissent tous les peuples d'Afrique. A l'inverse des danses classique, contemporaine ou jazz, elle repose sur la répétition et l'improvisation. Elle se transmet oralement, se caractérisant donc par une absence de conservation écrite. Chaque ethnie possède ses propres danses et l'auteur de cet ouvrage n'a bien évidemment pas la prétention de toutes les aborder. Mais toutes ces danses reposent sur un alphabet, qui se veut une base d'idées et de travail, un outil de réflexion et d'investigation, une source d'inspiration et le fruit d'une recherche qui prend en compte les invariants de cet art aux multiples facettes, hérité de civilisations millénaires. C e sont les bases de cet art que jette Alphons Tierou, danseur, chorégraphe, professeur, écrivain et chercheur : il en en donne par le texte et l'image les clés et les fondements  (27 fondamentaux, en insistant tout particulièrement sur les 10 invariants), auréolés d'un point de vue personnel qui n'est pas sans intérêt.

    J.M.G.

  • Natacha Hochman / Fulgurances / Editions Arphilvolis

    Fulgurances Natacha Hochman

     

    Fulgurances,

    textes et photographies de Natacha Hochman, préface de Kader Belarbi,128 pages, 27, 5 x 23, 6 cm, relié, 106 photos en quadrichromie, éditions Arphilvolis, 47360 Prayssas, octobre 2014, 29, 90 €.

    ISBN : 978-2-914002-39-4

     

    Voilà un regard un peu inhabituel sur l'art de Terpsichore, apanage des Etoiles et danseurs de l'Opéra de Paris. Un peu inhabituel car Natacha Hochman n'est pas réellement spécialisée dans la photographie de danse - elle a en effet plusieurs cordes à son arc -, bien qu'elle ait illustré, en 1996, l'ouvrage d'Ariane Bavelier, Itinéraire d'Etoiles. Une étude, publiée aux éditions alternatives qui a connu trois réimpressions, et qui retraçait l'itinéraire des petits rats pour accéder au rang suprême d'Etoile. Dix ans plus tard, Natacha Hochman réalise à son tour un voyage chez les petits rats de la nouvelle école de danse de Nanterre, évoquant, par le truchement du Chemin des Etoiles, l'ambiance générale et la vie quotidienne qui régnait au sein de cette institution. Fulgurances aborde cette fois avec beaucoup de lyrisme et de poésie, par le texte et l'image, les instants de grâce qu'elle a pu vivre au cours des répétitions générales des grands ballets présentés sur la scène du Palais Garnier, qu'il s'agisse de Roméo et Juliette, de Cendrillon, d'Apollon musagète, de La Bayadère, du Rendez-vous, du Lac des cygnes, de Sylvia, de l'Oiseau de feu, du Boléro et du Sacre du printemps ou bien de ballets plus contemporains tels La petite danseuse de Degas, Le souffle du temps, Siddharta, L'anatomie de la sensation, Amoveo, Signes et de bien d'autres encore.

    Cet ouvrage, au sein duquel les photographies et les mots; se font écho est divisé trois en parties: chacune d'elles correspond soit à des sensations particulières éprouvées durant la capture des images, soit à ce qui se dégage du cliché une fois couché sur le papier : séduction, passion, déchirure. Autrement dit, un vécu d'une grande sensibilité que l'auteure cherche à partager et à nous faire aimer. Un beau livre pour les fêtes de fin d'année .

    J.M. G.

  • Daniel Larrieu / Mémento >1982 > 2012 / coédition Actes Sud - Astrakan

    001 4

    Daniel Larrieu, Mémento  >1982 > 2012

    Textes de Daniel Larrieu et Irène Filiberti, 304 pages, 124 photos en quadrichromie et 65 en N et B, 19,6 x 25,5 cm, broché, coédition Actes Sud - Astrakan, collection Danse, Novembre 2014, 40 €.

    ISBN: 978-2-330-03418-4

    C'est en quelque sorte son autobiographie que nous offre Daniel Larrieu au fil des textes légendant les images de ce splendide ouvrage, retraçant de sa main sa carrière de chorégraphe dont l'œuvre avoisine 90 pièces à ce jour. Un magnifique voyage présenté sous la forme d’un album de « photos-souvenirs» commentées, complété par un entretien à bâtons rompus avec la journaliste – critique de danse Irène Filiberti. Au fil des pages, ce chorégraphe au parcours un peu atypique nous fait partager quelques souvenirs et instants intimes sur sa découverte de la danse, ses goûts, ses influences, ses émotions, sa démarche artistique, son processus de création, ses univers. Réflexions qu’il nous livre avec une simplicité et un naturel qui rendent ces textes attachants, voire émouvants, comme s’il mettait son âme à nu, comme s’il cherchait à conquérir tous ceux qui ont douté du bien-fondé de son cheminement. Un ouvrage qui lève le voile sur son parcours, explicitant son originalité et son travail.


    J.M.G.

  • Daniel Larrieu / Mémento >1982 > 2012 / coédition Actes Sud - Astrakan

    Daniel Larrieu, Mémento  >1982 > 2012

    Textes de Daniel Larrieu et Irène Filiberti, 304 pages, 124 photos en quadrichromie et 65 en N et B, 19,6 x 25,5 cm, broché, coédition Actes Sud - Astrakan, collection Danse, Novembre 2014, 40 €.

    ISBN: 978-2-330-03418-4

    C'est en quelque sorte son autobiographie que nous offre Daniel Larrieu au fil des textes  légendant les images de ce splendide ouvrage retraçant de sa main sa carrière de chorégraphe dont l'œuvre avoisine 90 pièces à ce jour. Un magnifique voyage présenté sous la forme d’un album de « photos-souvenirs» commentées, complété par un entretien à bâtons rompus avec la journaliste – critique de danse Irène Filiberti. Au fil des pages, ce chorégraphe au parcours un peu atypique nous fait partager quelques souvenirs et instants intimes sur sa découverte de la danse, ses goûts, ses influences, ses émotions, sa démarche artistique, son processus de création, ses univers. Réflexions qu’il nous livre avec une simplicité et un naturel qui rendent ces textes attachants, voire émouvants, comme s’il mettait son âme à nu, comme s’il cherchait à conquérir tous ceux qui ont douté du bien-fondé de son cheminement. Un ouvrage qui lève le voile sur son parcours, explicitant son originalité et son travail.


    J.M.G.

  • Martha Graham / Claudie Servian / Editions Publibook

    Visuel livre martha grahamMartha Graham : une fleur de serre exotique,

    par Claudie Servian, 244 pages, 14 x 32,5 cm, broché, éd. Publibook, Coll. Arts et décoration, août 2014, 20,95 €.

    ISBN: 978-2-342-02654-2 

    Il n'existait à ce jour qu'un seul ouvrage en langue française sur la vie et l'œuvre de cette pionnière de la danse moderne américaine que fut Martha Graham, à savoir son autobiographie traduite de l'américain et parue sous le titre Mémoires de la danse aux éditions Actes Sud en 1993. Nourri des œuvres de nombreux auteurs américains qui ont eux aussi laissé leur témoignage sur cette grande artiste, en particulier son amie Agnès de Mille, ce travail apporte un nouvel éclairage sur la vie et l'art de celle qui révolutionna la danse américaine. Mais plus qu'une biographie, cet ouvrage analyse ses pensées et décortique aussi minutieusement que didactiquement son art, ses sources et fondements, sa technique, son enseignement, en insistant tout particulièrement sur les thèmes qui lui sont chers, à savoir les relations conflictuelles entre l'homme et la femme, l'amour, la haine, la trahison, le sexe et la mort. "Ses ballets sont une marche vers l'avenir, vers la découverte, vers la nouveauté", nous dit l'auteur ; ils mettent en avant son étonnant charisme, son attachement au sol américain, tout particulièrement aux Indiens, son amour pour la nature et les animaux et, surtout, sa volonté d’expressivité qui est d’ailleurs la caractéristique princeps de son œuvre. Son parcours fut extraordinaire : 70 ans de danse et presque 86 de création chorégraphique. Pionnière toute son existence, elle a toujours fait ce qu’elle a voulu, faisant la part belle aux femmes. Son héritage, immense, est une belle leçon de vie.

    J.M.G.

  • Alexandre Kalioujny / Gilbert Serres / éd. Caravel

    001 3Alexandre Kalioujny,

    par Gilbert Serres, préface de Charles Jude, 76 pages, 74 illustrations en noir et blanc, broché, 21 x 29,7 cm, éd. Caravel, 76640 Fauville en Caux, avril 2014, 22 €.

    ISBN : 979-10-92555

    Rares encore sont ceux qui aujourd'hui l'ont vu danser ; plus nombreux sont cependant les danseurs qui ont eu l'heur de l'avoir comme professeur : Gilbert Serres, ex-danseur étoile au P.A.C.T. Ballet de Johannesburg et Charles Jude, ex-danseur étoile au Ballet de l'Opéra de Paris sont de ceux-là. Sacha Kalioujny fut non seulement un artiste exceptionnel - "un extraordinaire danseur dont la grâce, le style et les bonds prodigieux évoquent Nijinsky" écrivait Bernard Gavoty dans "le Monde" après sa prestation dans le rôle de l'esclave d'or de Shéhérazade - mais aussi un excellent pédagogue, notamment au Palais Garnier où il enseigna de 1970 à 1986, donnant sa classe aux étoiles et solistes. C'est ainsi que Sylvie Guillem, Manuel Legris, Laurent Hilaire, Elisabeth Maurin, Elisabeth Platel et Florence Clerc entre autres reçurent son enseignement. C'est une évocation de toue sa carrière que Gilbert serres retrace au fil de ces pages largement illustrées. On ne l'a d'ailleurs pas oublié : un bronze du sculpteur Jacques Gestalder immortalisant "Sacha" dans un saut des danses polovtsiennes du Prince Igor est érigé depuis 1970 en haut du grand escalier menant à la bibliothèque-musée de l'Opéra de Paris.

    Parmi les nombreuses illustrations pour la plupart totalement méconnues de cet ouvrage figure le fac-similé de 33 pages manuscrites des enchaînements du milieu faisant partie des cours qu'il dispensait aux étoiles de l'Opéra, un document exceptionnel, inutile de le souligner !

    J.M.G.

    Ouvrage en vente par internet auprès de Gilbert Serres: gilbert.serres@skynet.be. 

  • Germinal Casado, décors et costumes / Gilbert Serres / Octobre 2013

    003 1004

    001 2

    .

    Germinal Casado, décors et costumes,

    Par Germinal Casado, ouvrage bilingue (en français et en allemand), 230 pages, 144 photos pleine page en couleurs, 21 x 29,7 cm, broché, Conçu, réalisé et édité par Gilbert Serres, octobre 2013, 40 €.

    Tirage à 180 exemplaires.

    ISBN : 979-1-09-255506-6

    Dans mon analyse de l'ouvrage Béjart-Casado, j'avais évoqué le début de la carrière de Germinal Casado comme danseur-interprète des plus grandes œuvres de Maurice Béjart, mais aussi et surtout comme metteur en scène et décorateur des Ballets du XXème siècle. Ce nouvel ouvrage retrace en quelque sorte la suite de la carrière de ce très grand artiste depuis son départ de la troupe de Maurice Béjart en 1971, date à laquelle Anne Béranger l'invite à danser avec Claire Motte un ballet de Joseph Russillo sur la Symphonie en trois mouvements de Stravinsky pour la tournée française de sa compagnie. A l'issue de celle-ci, Casado mettra d'ailleurs un terme à sa carrière de danseur pour se consacrer uniquement à celle de chorégraphe, de metteur en scène, de décorateur et de costumier, voire d'acteur : il réalisera ainsi dans leur intégralité plusieurs ballets, parmi lesquels Requiem sur la musique éponyme de Fauré, Les Kindertotenlieder de Mahler pour Duska Sifnios et lui-même, Les Nuits d'été sur une partition de Berlioz, ainsi que Le Concile musical, œuvre japonisante sur Les Pléiades de Xénakis.

    C'est lors d'une représentation du Requiem que Günther Könemann, futur intendant du Badisches Staatstheater de Karlsruhe lui propose la direction du Ballet de l'Opéra National, ce qu'il accepte. Il dirigera cette troupe - judicieusement nommée "Danza Viva" - de 1977 à 1998, y créant plus de 60 spectacles, essentiellement des fresques historiques ou biographiques, parmi lesquelles Le Jardin des délices, La Suite byzantine, L'Amour sorcier, Le Tricorne, La Faust symphonie, Carmina Burana, la belle Otéro, Le Songe d'une nuit d'été, Namouna, La Symphonie du nouveau monde, Roméo et Juliette, Salomé et Carmen.

    Malheureusement aujourd'hui, nombre de maquettes de ces décors ou costumes ont été perdues ou sont disséminées à travers le monde. Parmi celles qui sont encore en possession de leur auteur dans leur totalité, quatre font l'objet de cet ouvrage. Trois d'entre elles ont trait à des oeuvres qui relèvent du domaine de Terpsichore et qui ont été créées à Karlsruhe, Loreley,  le 27 mai 1982, Viva Vivaldi, le 19 septembre de la même année et Ines de Castro, le 9 janvier 1988. La quatrième, Lorenzaccio, est une pièce de théâtre créée le 12 mars 1977 à La Haye. Ces maquettes nous sont présentées au fil de ces pages dans le grand format qui leur sied, avec leur histoire et leur argument. Un document exceptionnel révélant l'éclectisme et l'immense talent de ce très grand artiste.

    J.M.G.

    L'ouvrage est en vente auprès de son éditeur : gilbert.serres@skynet.be

    005006.
    007

  • Bejart Casado, collaborations scéniques / Germinal Casado / Octobre 2013

    003

    Béjart Casado, collaborations scéniques

    Par Germinal Casado, 170 pages, 114 photos en N. et B., 21 x 29,7 cm, broché, réalisation - édition Gilbert Serres, octobre 2013, 35 €.

    Tirage à 200 exemplaires.

    ISBN : 979-1-092-55504-2

    Béjart - Casado : un couple indissociable sur scène comme à la ville durant plus de 13 années... Dans l'introduction de son livre Maurice Béjart - une vie, Michel Robert rapportait quelques propos du chorégraphe sur Germinal Casado: "C'est lui qui a créé le rôle de l'élu dans le Sacre du printemps aux côtés de Tania Bari, et tant d'autres rôles ensuite. Casado fut l'un de mes principaux collaborateurs et scénographes durant la décennie de mes plus grands succès. (...) Il dessinait ce que je pensais. Nous avons réalisé ensemble un tel nombre de créations qu'il m'est impossible de les relever toutes". Casado fut en effet premier soliste du Ballet du XXème siècle de 1959 à 1971. Ce sont les souvenirs fourmillant de truculentes anecdotes pour la plupart inédites de toutes ces années que l'on retrouve au fil de ces pages, agrémentés de très nombreuses photographies de maquettes et de décors notamment, car le talent de Germinal ne se limitait pas à celui de danseur: c'était en effet et surtout un merveilleux décorateur et costumier et un metteur en scène hors pair. Souvenirs auxquels sont associés certains danseurs célèbres, entre autres Michèle Seigneuret, Tania Bari, Duska Sifnios, Marta Pan, Violette Verdy, Janine Monin, Laura Proença, Mathé Souverbie et Patrick Belda pour n'en citer que quelques uns, ainsi que certains ballets tels que Huis-clos, La symphonie pour un homme seul, L'étranger, Arcane II, Divertmento, la IXème symphonie, Le teck, La Traviata, La douceur du tonnerre, La mégère apprivoisée, Othello, Orphée, Le Sacre, Bhakti, La nuit obscure ou, encore, Roméo et Juliette, ballets tous dansés par Germinal Casado.

    La partie la plus captivante de cet ouvrage reste toutefois la vision biographique aussi originale que peu connue que Casado avait de ce démiurge: son enfance et son adolescence, sa découverte du monde merveilleux des ballets à l'Opéra de Marseille, son premier engagement au Théâtre du Casino de Vichy, son caractère, ses goûts notamment musicaux, ses choix littéraires, ses convictions, leur vie de couple, l'influence de l'un sur l'autre, leur complémentarité, leurs aventures communes, tout cela nous étant conté avec verve et beaucoup d'esprit.

    La troisième partie de l'ouvrage évoque les collaborations scéniques de Casado pour Maurice Béjart, depuis le Boléro au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles en 1961 jusqu'à La Noche oscura au festival d'Avignon en juillet 1968. Une prestigieuse carrière de danseur, d'acteur, de chorégraphe, de metteur en scène, de décorateur et de costumier menée sans faillir pendant plus de 45 ans.

    J.M. G.

    Ouvrage en vente par internet auprès de Gilbert Serres: gilbert.serres@skynet.be.

  • Merce Cunningham / Chorégraphier pour la caméra / Editions l'oeil d'or

    002

    Merce Cunningham, Chorégraphier pour la caméra

    Conversation avec Annie Suquet et Jean Pomarès, ouvrage réalisé sous la direction de Myriam Bloedé, 80 pages, 31 photos en couleurs et 38 en N et B, 13 x 21 cm, broché, Couverture souple avec rabats, éd. L'œil d'or, Paris, décembre 2013, 12 €.

    ISBN :978-2-913661-60-8

    Nul n'ignore les talents de Merce Cunningham comme danseur et chorégraphe. Mais sait-on qu'il s'est intéressé en parallèle toute sa vie durant aux techniques de la vidéo, à la modélisation en 3D et au multimédia, s'apercevant très tôt que la perception de l'espace à travers l'œil de la caméra différait fondamentalement de celle de l'espace scénique par l'oeil humain ? "Avec la caméra, dit-il, vous avez la possibilité de changer tout le corps dans l'espace, tout le corps sans l'espace, autrement dit la forme mais aussi toutes les sections de la forme, et puis les plus petits détails". Ce qui permet au rythme, à la force du mouvement et à sa signification de changer. Ces conceptions ont eu une énorme influence sur ses chorégraphies scéniques ultérieures et ont radicalement modifié sa perception de l'art de la danse.

    Cet ouvrage rapporte dans sa totalité une rencontre publique qui eut lieu le 17 novembre 1996 dans la grande salle du Centre Pompidou à Paris, conférence organisée par Bénédicte Pesle dans le cadre de la manifestation Vidéodanse 1996 au cours de laquelle intervenaient Merce Cunningham, Annie Suquet et Jean Pomarès sur un thème choisi par Cunningham lui-même, Chorégraphier pour la caméra.

    J.M. G.

  • La danse traditionnelle juive Ashkénaze / Danielle Bailly / L'Harmattan


    001 1

    La danse traditionnelle juive Ashkénaze,

    par Danielle Bailly, avec la collaboration de Michel Borzykowsky, 242 pages, 20 illustrations en N. et B., broché, 15,5 x 20,5 cm, éditions l'Harmattan, Paris, mars 2014, 23 €.

    ISBN : 978-2-343-03135-4

    Les danses du Yiddishland, c'est à dire les danses des communautés juives d'Europe orientale, sont très différentes des danses israéliennes, beaucoup mieux connues. C'est à la suite d'un colloque organisé par l'UNESCO sur la culture yiddish que Danielle Bailly entama cette monumentale étude sur cet aspect emblématique de la culture populaire juive quasiment ignoré en France. De très longues recherches l'ont conduite petit à petit à retrouver toutes les pièces d'un puzzle d'un art que certes l'auteure pratiquait sans toutefois en en connaître toujours parfaitement la symbolique et la valeur culturelle. Cet ouvrage résulte de la compilation, de la sélection et de la synthèse d'un très grand nombre d'ouvrages et d'articles traitant de ce sujet.

    Ce travail est divisé en deux parties, la première évoquant la conception religieuse hassidique de la danse et l'autre, sa partie séculière. Chacune de ces parties est elle-même subdivisée en fonction de la thématique des extraits de textes recherchés et retrouvés. Ainsi Danielle Bailly a t'elle pu retracer et reconstituer l'histoire de chacune de ces danses - souvent détruite par la Shoah - et la replacer dans l'histoire générale du peuple juif, depuis l'époque biblique et à travers les tribulations de la Diaspora jusqu'à nos jours, ce dans l'intérêt de "réhabiliter", aux yeux des occidentaux tout au moins, l'importance de ces danses dans la culture ashkénaze.

    L'ouvrage comporte 7 chapitres, le premier ayant trait à la gestuelle de la danse, le second à l'histoire juive comme contexte de ces danses, le troisième aux généralités sur ces danses, le quatrième sur leurs aspects religieux, le cinquième sur leur spécificité dans le hassidisme, le sixième sur leurs aspects psychosociologiques et le septième sur leurs emprunts aux Cours aristocratiques européenne et au folklore. Une documentation précieuse pour toute personne  s'intéressant non seulement à la danse mais aussi à l'histoire de l'émancipation et l'autonomisation des Juifs par rapport à la religion.

    J.M.G. 

  • Bill T. Jones / Je suis une histoire / Actes Sud

     

    001

    Je suis une histoire,

    abécédaire spirituel, par Bill T. Jones, traduit de l'anglais par Alain Sainte-Marie, 152 pages, 12 x 19 cm, Collection Le souffle de l'esprit, Editions Actes Sud, Le Méjean, 13200 Arles, janvier 2014, 12 €.

    ISBN :  978-2-330-02714-8

    C'est en quelque sorte son autobiographie que nous livre le célèbre chorégraphe américain Bill T. Jones au travers de cet "abécédaire spirituel", nous révélant avec beaucoup de franchise et sans détours quelques unes des facettes de sa personnalité intime, tant sur le plan artistique que sur celui, plus personnel, de sa vie quotidienne et de sa philosophie. Soixante cinq mots judicieusement choisis et plus ou moins longuement commentés nous éclairent ainsi sur certaines des pensées sous-jacentes à ses ballets, à ce qui les sous-tend. On découvre au fil des pages l'exceptionnelle humanité de cet homme qui a consacré sa vie à la danse, son amour de la liberté, les fondements de son homosexualité, son attachement - déterminant sur son œuvre - à son compagnon et partenaire Arnie Zane qui sera emporté, en 1988, par le sida, sa philosophie sur la religion, la société humaine, l'Amérique et Dieu. Une approche fort intéressante sur un homme de légende qui mériterait toutefois d'être poursuivie et approfondie.

    J.M.G.

  • Serge Diaghilev, l'art, la musique et la danse. Lettres, écrits, entretiens / J.M. Nectoux

    Livre

    Serge Diaghilev, l'art, la musique et la danse,

    Lettres, écrits, entretiens

    par J.-M. Nectoux, I.S. Zilberstein & V.A. Samkov, 542 pages, testes russes traduits par F. Burgun et M. Cheptiski, 53 illustrations en couleurs et 19 en noir et blanc, 17 x 24 cm, broché, collection Musicologie S, co-édition Centre National de la danse, Institut National d'Histoire de l'Art et Librairie philosophique J. Vrin, 2013, 45 €.

    ISBN: 978-2-914124-46-1

     

    Cet ouvrage fort attendu est la version française éditée en 1982 par deux historiens russes spécialisés dans le domaine artistique, Ilia Samoïlovitch Zilberstein et Vladimir Alexeïevitch Samkov, version originelle largement enrichie de lettres et documents inédits rassemblés par le musicologue Jean-Michel Nectoux, auteur de plusieurs ouvrages et catalogues d'exposition sur Nijinsky et Diaghilev. Ce document historique d'une valeur incommensurable, outre le fait de nous replonger dans la vie artistique de l'époque des Ballets russes, nous permet d'apprécier leur avènement, la révolution culturelle qu'ils ont provoqué et, surtout, d'évaluer la foi, l'énergie et la ténacité qu'il a fallu à Diaghilev pour s'imposer tant dans le domaine de la peinture que dans celui de la danse, et mener à bien cette entreprise, contre vents et marées. Il nous fait toucher du doigt et apprécier la personnalité, le tempérament, le talent, les goûts mais surtout le combat et les moult difficultés rencontrées par celui qui se définissait fort justement comme

    "1- un charlatan, d'ailleurs plein de brio,

     2 - un grand charmeur,

     3 - un insolent,

     4 - un homme possédant beaucoup de logique et peu de scrupules,

     5 - un être affligé semble t'il d'une absence totale de talent..."

    Et ce beaucoup mieux que n'importe quel ouvrage de synthèse relatant sa vie et son œuvre, y compris ses propres mémoires. La lecture de ces textes nous apprend également à connaître la plupart des personnes côtoyées par ce génial imprésario, peintres, musiciens chorégraphes, danseurs... qu'il a pour la plupart sortis de l'ombre, mais aussi et surtout toute l'intelligentsia de l'époque, ce grâce à de nombreux extraits inédits de sa correspondance - directe ou indirecte - judicieusement choisis. Au fil des pages, on se rend compte des dissensions et des problèmes souvent incommensurables qui se sont élevés entre les différents protagonistes, lesquels, avec le temps, ont fini par se résoudre et aboutir à la réalisation de ces chefs d'œuvre qui ont préludé et abouti à l'éclosion des nouvelles formes d'art que nous connaissons aujourd'hui.

    Signalons encore que ces textes sont agrémentés et illustrés par une iconographie nombreuse et en partie inédite, collectée parmi les pièces non présentées dans les musées et les grandes collections publiques françaises, anglaises, américaines et russes. Un ouvrage que tout amateur d'art et, en particulier, de danse se doit de posséder. 

    J.M.G.

  • Les grandes étoiles du XXè siècle / Gérard Mannoni / Buchet - Chastel

    Livre

    Les grandes étoiles du XXè siècle,

    Par Gérard Mannoni, 348 pages, 53 photos en N. & B., 14 x 20,5 cm, broché, couverture avec rabat, éditions Buchet - Chastel, Série Les grands interprètes, Paris Janvier 2014, 23 €.

    ISBN : 978-2-283-02713-4

    Il n'est pas toujours évident de traduire et résumer en quelques pages l'art et la personnalité d'artistes que l'on a côtoyés et plus ou moins bien connus durant sa carrière, tout en restant dans l'objectivité et la neutralité... Pas aisé non plus d'en faire le choix lorsque l'on est  contraint par l'éditeur à se limiter à cinquante... Un choix qui a dû se révéler drastique car, au bout du compte, cet ouvrage comporte 53 portraits dépeints par Gérard Mannoni, critique chorégraphique mais aussi musical, dont les écrits ont alimenté tant la presse que l'édition pendant plus de quarante ans. Mais ce choix se révèle fort judicieux et donne une idée précise de ce que fut l'art de Terpsichore au XXème siècle.

    Outre de nombreux souvenirs, anecdotes et jugements, ce livre, d'une concision exemplaire, évoque donc la vie et l'art des étoiles qui ont fait leur chemin depuis l'époque de Diaghilev avec Karsavina et Nijinski, jusqu'à la fin du siècle dernier avec, notamment, les étoiles de l'Opéra de Paris, telles José Martinez, Agnès Letestu, Nicolas Le Riche ou Aurélie Dupont. Mais, ne soyons pas trop chauvin, l'auteur n'en a pas oublié pour autant certains danseurs russes, entre autres Uliana Lopatkina ou Svetlana Zakharova, italiens, tel Roberto Bolle, ou japonais, en l'occurrence Tetsuya Kamakawa, lesquels exercent toujours leur art aujourd'hui.

    L'originalité  de cet ouvrage résulte dans le fait que, dans un but de facilité de lecture, chaque étoile dispose de son propre chapitre et que la chronologie adoptée est établie selon la date de naissance de l'artiste concerné. Par ailleurs, certains d'entre eux qui, comme Serge Lifar, ont été également chorégraphes, ne sont abordés que sous leur facette de danseur. Une photographie en noir et blanc, inédite ou peu connue, accompagne la notice biographique qui leur est consacrée. 

    J.M.G.

  • Lucinda Childs / Corinne Rondeau / Edition du Centre National de la danse

    Lucinda Childs

    Temps / danse

    Par Corinne Rondeau, 102 pages, 17 illustrations en couleurs et 10 en N. et B. réunies en un cahier, broché, 16,5 x 21 cm, Editions du Centre National de la Danse, Collection Temps / danse, Pantin, Novembre 2013, 27,50 €.

    ISBN : 978-2-914124-49-2

     

    Voilà un travail très attendu par les aficionados de la danse contemporaine: en effet, aucun ouvrage, du moins en langue française, n'avait jusqu'à ce jour été consacré à l'art singulier de Lucinda Childs. Ce n'est pas seulement son parcours que nous propose Corinne Rondeau, maître de conférences en esthétique et sciences de l'art à l'Université de Nîmes mais une analyse très approfondie de son oeuvre. C'est en 1962 que débute la carrière de Lucinda Childs au Judson Dance Theater où elle ne produira pas moins de 13 pièces en 3 ans, à un rythme qui se ralentira cependant peu à peu les années suivantes mais qui sera tout de même conséquent puisqu'à l'aube de ce millénaire, elle aura déjà produit une soixantaine de pièces. Celles-ci sont marquées d'une part par la dissociation danse / musique et le travail multidirectionnel dans le temps et l'espace, d'autre part par la qualité répétitive de sa danse. Celle-ci "ne consiste pas à montrer des corps en mouvement mais à découvrir le mouvement avec des corps". Et Corinne Rondeau de poursuivre : "La scène devient le lieu d'une dynamique de forces visuelles. (...) Engager son corps et sa perception jusqu'à son paroxysme, voilà ce que produit cette danse sur la conscience du spectateur", l'invitant à entrer lui-même en scène, à se prendre dans le mouvement en voyageant dans le temps. 

    Au fil des chapitres, Corinne Rondeau va décortiquer l'art de la chorégraphe en s'appuyant sur plusieurs de ses pièces, et sur les pensées et écrits de ceux qui l'ont influencée ou qui ont collaboré avec elle: Yvonne Rainer, Sol LeWitt, Marcel Duchamp, Robert Morris, Robert Rauschenberg, Robert Wilson, Robert Dunn, Philip Glass, John Cage et Merce Cunningham pour n'en citer que quelques uns. Sont plus particulièrement analysées des œuvres comme Street dance, Solo for character on 3 diagonals de l'Opéra Einstein on the Beach, Katema, Dance, Songs for before et Kilar, sa dernière pièce. L'ouvrage est enrichi de documents inédits de la chorégraphe elle-même ou des artistes qui l'entouraient à ses débuts, et illustré de forts intéressants diagrammes, notes, partitions, dessins et photos facilitant la compréhension de ses œuvres et sa démarche. Il se termine comme il se doit par une liste chronologique de ses chorégraphies et de leur lieu de création.

    J.M.G.

     

     

  • Le Ballet de l'Opéra / éd. Albin Michel / 2ème trimestre 2013

    L'histoire flamboyante du Ballet de l'Opéra

    Trois siècles de suprématie depuis Louis XIV

    Par Marie-Françoise Christout, Jean-Philippe Grosperrin, Sylvie Jacq-Mioche, Marie Glon, Mathias Auclair, Maria Zhiltsova, Christophe Ghristi, Franziska Windt, Marie-Françoise Bouchon, Benjamin Pintiaux, Mark Darlow, Pierre Vidal, Martine Kahane, Olivia Voisin, Emmanuelle Delattre, Rémy Campos, Pauline Girard, Jérôme Maurel, Vannina Olivesi, Laure Guilbert, Ghislaine Thesmar, Sylvie Blin, Florence Poudru, Aurélien Poidevin, Simon Hatab, Gérard Mannoni, Laurent Guido, Stéphanie Gonçalves, Joël Huthwohl, Ines Piovesan, Elisabeth Platel et Brigitte Lefèvre, 360 pages, 287 photos en couleurs et 111 en noir & blanc, relié sous jaquette, 26 x 28 cm, éd. Albin Michel, avec le partenariat de l'Opéra National de Paris, BNF & France musique, Paris, 2ème semestre 2013, 49,90 € jusqu'au 31/12/13 (prix de lancement), 60 € à partir du 01.01.14.

    ISBN : 978-2-226208-23-1

     

    Depuis 1976, date à laquelle Ivor Guest avait rédigé la première synthèse historique sur le Ballet de l'Opéra de Paris, rien d'une telle envergure n'avait été publié depuis. Ce magnifique ouvrage, de par son éclectisme, non seulement remplace celui de Guest, aujourd'hui épuisé mais, surtout, le complète et le prolonge car il résulte d'une part du savoir non d'un seul mais de plus de 30 auteurs, chacun spécialiste dans son domaine et, d'autre part, d'une iconographie jusque là jamais égalée. Ce travail n'est pas le fruit du hasard: 2013 en effet célèbre le tricentenaire de l'Ecole de danse de l'Opéra. Si les fondements de l'Ecole française d'opéra et de danse datent de 1672, c'est seulement en 1713 que Louis XIV, mettant un terme aux intrigues et difficultés financières de la décennie précédente, créera un nouveau règlement de ce qui deviendra l'Académie Royale de Danse, laquelle traversera le cours du temps. Et nombre des textes que nous retrouvons dans cet ouvrage sont issus des conférences et tables rondes données à l'occasion du tricentenaire de cette noble institution.

    L'ouvrage, qui ne comporte pas moins de 62 chapitres, est découpé en trois parties, le ballet de l'Opéra sous l'ancien régime, la révolution et l'Empire, puis cette même institution à l'époque romantique et, enfin, au XXème siècle. Au fil des pages de la première partie, nous pourrons côtoyer des artistes comme Lully, Quinault, Gardel, Pécour, Noverre, Dauberval, La Guimard, les Vestris, Gardel, Sallé et Camargo pour ne citer que les plus célèbres. Dans la seconde partie, période du romantisme et du ballet blanc, nous croiserons les pas de la Taglioni et de la Grisi, de Zambelli, de Giselle, de la Sylphide et de Coppélia, de Jules Perrot, de Degas, de Théophile Gautier, et ceux des habitués et abonnés du Foyer de la danse... La troisième partie verra l'avènement des Ballets russes puis de Lifar, de Balanchine et Robbins, de Roland Petit et Maurice Béjart, de Carolyn Carlson et Jacques Garnier et, pour finir, de Noureev. Un panorama par conséquent extrêmement complet de la danse à l'Opéra, sans oublier l'Ecole de danse, et qui est agrémenté de splendides et fort nombreuses photos, pour la plupart tirées des archives de la bibliothèque du Palais Garnier. 

  • Photographier la danse / Laurent Philippe - Rosita Boisseau / Nouvelles éditions Scala

    Photographier la danse 

    Par Laurent Philippe et Rosita Boisseau, 160 pages, 128 photos en couleurs et 12 en N&B, 23 x 30 cm, broché, Nouvelles Editions Scala, Paris, novembre 2013, 29 €.

    ISBN :  978-2-35988-107-3

    La photographie de danse est un art, l'art de capter l'essence d'un mouvement mais, surtout, sa force, sa puissance et sa beauté pour, ensuite, les immortaliser. Laurent Philippe est sans nul doute aujourd'hui l'un des photographes de danse des plus brillants de notre époque : cela fait maintenant près de 25 ans qu'il fréquente assidûment toutes les salles de spectacle dans lesquelles on peut admirer l'art de Terpsichore ; il a immortalisé les œuvres des plus grands chorégraphes de ces dernières années, et ses photographies sont publiées non seulement dans nombre de magazines et quotidiens mais elles servent et ont également servi à illustrer plusieurs ouvrages sur la danse. Ce splendide recueil est là pour en témoigner: il n'y a qu'à en feuilleter quelques pages pour se rendre compte de son talent. Mais l'originalité de l'ouvrage réside également dans le fait que ces superbes images sont accompagnées de textes de Rosita Boisseau, critique de danse au Monde et à Télérama et auteur elle-même de nombreux livres sur la danse. Autant dire l'une des spécialistes les mieux placées pour commenter ces photographies.

    Cet album comporte six parties intitulées Avant, Instant T, Presque parfaite, Détails, Flous, et Témoigner et/ou interpréter qui permettent en quelque sorte de se rendre compte de l'art du photographe, de son éclectisme et de la manière dont il aborde et conçoit son travail. Chapitres qui sont complétés par un entretien avec Rosita Boisseau, et agrémentés de commentaires de chorégraphes tels que Carolyn Carlson, Jean-Claude Gallotta, Angelin Preljocaj, José Montalvo, Jean-Christophe Maillot, Pierre Rigal ou François Chaignaud. Un magnifique ouvrage qui vient à point pour les fêtes de Noël.

    J.M.G.

  • Passerelles / Mourad Merzouki, chorégraphe nomade


    Passerelles   

    Mourad Merzouki, chorégraphe nomade,

    par Aurélie Noailly, en collaboration avec Mourad Merzouki, préface de Guy Darmet, 168 pages, 176 photos de Michel Cavalca, 24 x 23 cm, relié sous jaquette, éd. Compagnie Käfig / Centre chorégraphique de Créteil et du Val de Marne, septembre 2010, 30 €.

    ISBN : 978-2-7466-2508-2

    C'est à la fois un portrait d'artiste et un fascinant livre d'images que cet ouvrage qui relate la personnalité hors du commun de ce chorégraphe dont la particularité est de rendre au hip-hop ses lettres de noblesse partout à travers le monde. En effet, l'un des atouts de Mourad Merzouki, actuel directeur du CCN de Créteil, c'est, outre son charisme, d'être infatigable. La compagnie Käfig, fondée en 1996, a déjà fait à plusieurs reprises le tour du monde et affiché ses spectacles dans 45 pays. Certaines de ses chorégraphies, comme Le chêne et le roseau, Terrain vague ou Id ont été présentées devant plus de 150 000 spectateurs. L'ouvrage évoque certaines de ses œuvres comme Agwa et Correria, Recital, Terrain vague ou Boxe boxe, lors d'une représentation chacune dans un pays différent, ce qui agrémente les fabuleuses images du ballet par de non moins belles photos des villes et pays traversés, le Brésil, la Chine et l'Inde en particulier. Une splendide évocation du chorégraphe, de ses danseurs et de leur parcours.

    J.M.G. 

  • La danse classique est-elle en danger ?/ Daniel Picard / Ch. Rolland éd.

    image-livre-transferee-le-5112013.jpg


    La danse classique est-elle en danger ?


    Par Daniel Picard, 74 pages, 6 illustrations en N. et B., 13 x 20 cm, broché, éd. Christian Rolland, Toulouse-Aucamville, Septembre 2013,  9,50 €.
    ISBN : 978-2-9538184-6-8

    C’est une évidence, la danse classique, bien que toujours et fort heureusement enseignée, est en train de disparaître des scènes françaises. Irrémédiablement. Constat que Damien Picard, passionné par l'art de Terpsichore depuis le début des années soixante, dénonce avec amertume tout en en faisant son apologie et en proposant quelques bien timides solutions pour enrayer son déclin. Si le défaut de financements et les contraintes de rentabilité en sont une des causes, ce ne sont certes pas les seules, la plus importante s’avérant être le manque d’engagement tant des autorités culturelles de tutelle que du public. D’où l’impossibilité pour la majorité des artistes professionnels pratiquant cet art aujourd'hui d’en vivre sans avoir recours à une reconversion au moins partielle.

    Réflexion que l’auteur poursuit en analysant la déformation, voire la désagrégation des œuvres du passé, lesquelles ne bénéficiaient bien sûr ni de vidéo à l’époque de leur conception, ni de protection par la SACD ou la SACEM comme aujourd’hui. Aussi, lorsque ces pièces sont remontées, peuvent-elles parfois n’avoir qu’une lointaine ressemblance avec les œuvres originales, si tant est qu’elles ne fassent pas l’objet de plagiat. Et l’auteur de prendre en exemple, pour illustrer ses dires, la version  de Coppélia de Patrice Bart et celle de La Source de Jean-Guillaume Bart, ce tout en évoquant, entre autres, la mémoire de certaines artistes comme Madeleine Lafon, aujourd’hui disparue, et dont l’édifiant texte d’une conférence prononcée à Paris en mai 1955 figure intégralement en annexe à l’ouvrage.

    J.M.G.

  • L'art chorégraphique occidental, une fabrique du féminin / Virginie Valentin / L'Harmattan éd.

    l-art-choregraphique-occidental.jpg

    L’art chorégraphique occidental, une fabrique du féminin

    Essai d’anthropologie esthétique,

    Par Virginie Valentin, 270 pages, 15,5 x 24 cm, broché, L’Harmattan éd., Coll. Univers de la danse, Paris, Mai 2013, 28 €.

    ISBN : 978-2-336-00643-7

    Sous ce titre un peu ésotérique se cache en fait une idée beaucoup plus simple qui pourrait à elle seule résumer l’ouvrage : quelles sont les motivations qui poussent les jeunes filles à faire de la danse ? Il n’est de secret pour personne que l’art de la ballerine exerce une fascination toute particulière sur un grand nombre de jeunes filles, voire leurs parents. Il offre la possibilité de parvenir à une image idéale du féminin, à une esthétique particulière, celle de la ligne ou, plus simplement, à un avenir différent de celui qui se profile socialement. Comme le montre l’auteur, cette activité artistique apparait comme un moyen privilégié d’élaboration de l’identité féminine. Ses recherches, qui ont abouti à un doctorat d’anthropologie dont cet ouvrage est issu, se sont organisées dans trois directions : auprès des danseuses de l’Opéra de Paris ainsi que des élèves et professeurs de danse de diverses écoles de quartier, conservatoires ou MJC mais aussi dans diverses archives, notamment celles du Palais Garnier, relatives aux ballerines et leur représentation sociale. C’est en fait « l’histoire du clivage qui préside aux représentations sociales du féminin dans notre société » que Virginie Valentin a fait apparaître au travers de ces pages en montrant comment et pourquoi cette image du féminin s’est imposée dans notre société et comment, en jouant sur les différentes images du féminin, les femmes parviennent à élaborer une identité qui les satisfait.

    L’ouvrage est divisé en trois parties : la première traite de la jeune fille et de son double (ambivalence de la danseuse, pouvoir de séduction des ballerines, personnage de la femme-cygne), la seconde, de l’élévation (petits rats de l’Opéra, initiation de la ballerine, mères des danseuses) et la troisième, de l’incarnation (de fille en aiguille et des filles modernes). Une importante bibliographie complète ce fascinant travail.

    J.M.G.

  • La danse Flamenca / A. Arnaud-Bestieu & G. Arnaud / L'Harmattan éd.

    la-danse-flamenca.jpgLa danse Flamenca, Techniques et esthétiques,

    Par Alexandra Arnaud-Bestieu et Gilles Arnaud, 228 pages, 5 illustrations en N et B, broché, 15,5 x 24 cm, Editions l’Harmattan, Collection Univers de la danse, Paris, Juin 2013, 23,50 €.

     

    ISBN : 978-2343-00865-3

     

    La danse Flamenca est un art qui se développe considérablement de nos jours à travers le monde, alors que, paradoxalement, si de nombreux ouvrages sont consacrés à son histoire, son ethnologie ou sa musicologie, aucun ne développe réellement son caractère, sa démarche et son écriture chorégraphiques. Cet ouvrage qui comble ce vide se veut un précis de danse, voire même un livre-ressource. Un ouvrage « où les préoccupations esthétiques se construisent à l’aune des techniques identifiées : déconstruction de formes et de traits saillants comme autant d’éléments constitutifs de courants, de styles et de touches. »

    Ce travail propose donc au lecteur un voyage au cœur de cette danse aux sources pluriséculaires, où vont se mêler des histoires, celles d’une terre, d’un peuple, d‘un art en perpétuelle transformation jusqu’aux rivages du temps présent. L’étude de cette danse au travers d’analyses du mouvement se base sur la théorie du mouvement appliquée à la danse de Rudolf von Laban, laquelle définit tout mouvement à partir de quatre notions fondamentales, l’espace, le temps, le flux et le poids. Différents styles et esthétiques vont ainsi être successivement étudiés, permettant de saisir la danse Flamenca dans son ensemble.

    Après quelques rappels historiques sur cet art en perpétuelle transformation, les auteurs évoquent les éléments essentiels de flamencologie, identifient les différents styles et corporéités flamencas avant d’aborder la question de l’avant-garde contemporaine. Un glossaire et une importante bibliographie complètent utilement cet ouvrage qui s’adresse non seulement aux amateurs mais aussi et surtout aux professionnels.

    J.M.G.

     

  • Les mots de la matière / Odile Duboc / Les solitaires intempestifs

    o-duboc-les-mots-de-la-matiere.jpgLes mots de la matière,

    par Odile Duboc, 256 pages et un DVD, broché, 14 x 20 cm, éd. Les Solitaires Intempestifs, Besançon, décembre 2012, 23 €.

    ISBN : 978-2-84681-369-3

     

    Odile Duboc a consacré plus de 40 années de sa vie à l’art de Terpsichore. Elle disparaît le 22 avril 2010 des suites d’un cancer. Les mots de la matière sont un recueil de quelques-uns de ses textes les plus marquants, écrits entre 1981 et 2010, et rassemblés par sa complice  de 30 ans, Françoise Michel, qui fut aussi créatrices des lumières de la plupart de ses pièces. Plus qu’une autobiographie, cet ouvrage révèle l’extraordinaire engagement, le combat et les prises de position que cette artiste hors du commun mena toute sa vie durant pour que la danse vive, pour que les danseurs et les intermittents du spectacle soient reconnus et obtiennent les mêmes droits que tous. Il relate bien sûr également le parcours de l’artiste et son œuvre, sa technique, son vécu, sa sensibilité, son besoin d’échange et de partage, et la nécessité impérieuse de transmettre qui l’animait. Quant à sa danse, elle procède d’un chant intérieur naissant de l’exploitation mentale de la rythmique de chacun des quatre éléments, l’air, l’eau, la terre et le feu. Elle ne repose que sur des sensations spatiales et respiratoires que l’artiste s’efforce de mettre en valeur, ainsi que sur l’abandon de son corps, traduisant ainsi ses états d’âme.

    Ces textes, remarquablement bien écrits et d’une lecture aisée, ne sont pas rassemblés par ordre chronologique mais par thèmes ou questions : rapport au temps et à la conscience kinesthésique du geste effectué, musicalité des matières de sa danse, indépendance de cette dernière par rapport à la musique, etc… Ils sont accompagnés d’une chronologie de ses pièces et d’un DVD présentant sa technique au travers d’un cours, et trois de ses solos : Langages clandestins (1081), Evidence (1989) et O.D.I.L. (2006).

    J.M.G.

     

  • Les Casse-Noisettes, Péril au Bolchoï / Alain Germain / Editions Oslo

    les-casse-noisettes-3-alain-germain.jpgLes Casse-Noisettes

    3. Péril au Bolchoï

    Par Alain Germain, 192 pages, 14,5 x 21 cm, broché, Oslo éditions, Paris, juin 2013, 12,95€.

    ISBN : 978-2-3575-4120-7

     

    Vous souvenez-vous de ces trois graines d’étoile, Victor, Diana et Chloé, qui s’étaient retrouvés embarqués bien malgré eux à l’Opéra Royal de Londres dans une aventure rocambolesque, à la recherche d’un collier de diamants qui aurait appartenu La Callas (1) ? Eh bien ce sont encore eux qui vont être les héros d’une aventure tout aussi fantastique que passionnante, qui se passe en Russie, cette fois, plus précisément au Théâtre Bolchoï de Moscou puis au Kirov de Leningrad, développant des trésors d’imagination pour délivrer de la prison où il a été jeté un poète dissident, petit-fils de l’une des plus grandes ballerines russes du moment, pour le faire passer en occident… Un récit palpitant, plein de rebondissements, qui se déroule à nouveau dans les coulisses de deux des plus célèbres temples de la danse au monde, qui dévoilera encore à nos jeunes lecteurs quelques-uns des secrets auréolant la magie du spectacle, à savoir le célèbre Casse-Noisette de Petipa et Tchaïkovski bien sûr !

    J.M.G.

    (1) Voir sur ce même site l’analyse de l’ouvrage Les Casse-Noisettes 2. Les mystères de Londres, en date du 6 novembre 3012

  • Anne-Marie Sandrini / Le grand écart

    sandrini.jpgLe grand écart,

     Du classique au cancan,

     Par Anne-Marie Sandrini, 272 pages, 16 photos en couleurs et 32 en N & B en deux cahiers, 13,5 x 22 cm, broché, couverture avec rabats, éd du Mauconduit, Paris, février 2013, 23 €.

     ISBN : 979-10-90566-07-01

     

    La seule façon de s’aimer, c’est de laisser la vie chanter et de

    danser pour la remercier car jamais elle ne cesse de donner...

    A.M. Sandrini

     

    Certains l’ont bien connue, d’autres, pas du tout. Et pourtant… Issue de deux générations de danseurs, Anne-Marie Sandrini a elle aussi consacré sa vie à l’art de Terpsichore. Une existence aussi passionnante que tumultueuse qui la mena jusqu’au professorat puis à l’Inspection de la danse au Ministère. Toutefois, plus que l’histoire d’une vie dévolue à la danse, c’est un voyage au travers du monde artistique parisien durant presque un siècle et demi qu’elle évoque, monde au sein desquels on croise entre autres Nina Vyroubova, Janine Schwartz, Paulette Dynalix, Serge Lifar, Yves Brieux, Dany Kaye, Fernand Reynaud, Jean Nohain, Fernandel pour n’en citer que quelques uns… Mais c’est aussi une plongée dans l’univers des ses parents et grands parents, tous d’extraordinaires aventuriers du spectacle qui ont connu Rodin, Bourdelle, Claudel, Proust, Debussy, Ravel, Diaghilev, La Argentina... Sa grand-mère Emma Sandrini, fut en effet danseuse étoile à l’Opéra de Paris et son grand-père, Pédro Gailhard, directeur pendant 25 ans  de ce même temple de l’art! Passionné par le bel canto, c’est lui qui fut l’instigateur des matinées à l’Opéra ; et, lui aussi, qui, attachant une importance toute particulière à la direction d’orchestre, fit inscrire le nom des chefs sur les affiches… S’il ne s’intéressait pas spécialement à la danse, ce fut tout de même lui qui fit entrer Carlotta Zambelli dans la « Grande Maison ». Quant à son père, Pierre Sandrini, il fut d’abord Directeur du Moulin Rouge et chorégraphe attitré de l’établissement au sein duquel se produisaient Jane Avril, La Goulue et Valentin le Désossé… avant de faire la renommée internationale du Bal Tabarin, temple du music hall, dont il fut directeur, décorateur, costumier tout à la fois… A sa mort, ce fut sa mère, capitaine du french cancan, qui reprit le flambeau pour faire vibrer cette célèbre institution, malheureusement juste le temps d’une revue…

    Plus par peur de ne pouvoir faire honneur à ses parents que par découragement, Anne-Marie, alors âgée de 18 ans, quitte l’Opéra de Paris, à peine quelques mois après son admission dans le corps de ballet. Mais les circonstances firent qu’après un petit passage dans l’orfèvrerie, elle renouera avec cet art au travers du professorat puis de l’inspection de la danse. Une vie trépidante, fourmillante d’anecdotes, desquelles sourd un torrent d’émotions et de nostalgie…

    J.M.G.

  • Ushio Amagatsu

    livre-amagatsu-02.jpgUshio Amagatsu,

    Des rivages d’enfance au butô de Sankai Juku

    Propos recueillis par Kyoko Iwaki, traduits du japonais parAnne Regaud-Wildenstein, 160 pages, 8 photos couleur et 5 en N et B  réunies en un cahier, 11,5 x 21, 7 cm, broché, éd. Actes Sud, Paris, mai 2013, 19 €.

     ISBN : 978-2-330-01911-2

     

    Voilà sans doute un ouvrage qui comblera les amateurs de butô : c’est en effet la première fois qu’Ushio Amagatsu, fondateur de la compagnie japonaise Sankai Juku, livre à son biographe, Kyoko Iwaki, quelques uns de ses souvenirs d’enfance et de jeunesse, lesquels nous permettent de mieux saisir les conceptions esthétiques et le travail d’un chorégraphe connu aujourd’hui dans le monde entier. Il est étonnant de retrouver au fil des entretiens l’humilité et la bonté de cet homme et, surtout, la poésie dont il semble imprégné.

    Cet ouvrage, édité au moment de la création parisienne de sa dernière pièce, Umusuna, se compose de deux parties, la première relatant ses souvenirs d’enfance, sa rencontre décisive dans les années 60 avec Akaji Maro avec lequel, entre autres, il fonde le Dairakudakan. C’est au sein de cette compagnie qu’il fait la connaissance de Tatsumi Hijikata et de son mode d’expression si particulier consistant à élaborer le geste dans la douleur en se nourrissant des œuvres de Sade, Breton, Genêt, Bataille, Michaux, Bachelard… C’est encore sous l’impulsion de Maro qu’il fonde le groupe Shankaï Juku, composé, à son origine, de cinq danseurs. Grâce à sa rencontre avec Gérard Coste, conseiller culturel à l’ambassade de France au Japon, il effectue son premier voyage à Paris au tout début de l’année 80, accueilli par Silvia Montfort. On connaît sa fulgurante ascension en France tout d’abord, dans le monde entier ensuite…

    La seconde partie de l’ouvrage est consacrée à ses préceptes, à sa conception de la danse, aux différentes thématiques qui parsèment son œuvre, la vie et la mort, le corps, l’œuf, la gravité, le blanc… La création d’une pièce lui demande généralement deux ans. Celles-ci ne sont que le reflet de l’intensité intérieure des danseurs et des tensions qui les habite et qu’ils rayonnent, et non de la force physique qui les anime. S’il sont dévorés par un feu intérieur qui meut leur corps, les contraignant à danser, il leur faut maîtriser totalement le fil de leur conscience pour atteindre l’espace cosmique avant de pouvoir gérer leurs mouvements sur scène. Lorsqu’ils dansent ensemble,  paradoxalement, ils ne se réfèrent ni à la musique, ni au regard des autres, mais uniquement à leur respiration. Elle seule synchronise leurs gestes. Ils ne travaillent jamais ni ne répètent leurs pièces devant un miroir mais se concentrent sur leur conscience et sur ce qu’ils ressentent physiquement. Pour Amagatsu, tous les mouvements doivent naître de l’intérieur et se transmettre par la respiration, et c’est elle qui demeure le lien avec le spectateur. C’est cela qui fait l’originalité de sa danse.

    Un livre très explicite qui se lit très facilement et qui donne les clés de l’art de l’un des plus grands maîtres de butô d’aujourd’hui.

    J.M. G.

  • Carolyn Carlson, regards, gestes et costumes / Raphaël Didier de l'Homme / Ch. Rolland éditions

    carolyn-carlson-1.jpgCarolyn Carlson,

     Regards, gestes, costumes,

    par Raphaël-Didier de l’Homme, 168 pages, texte bilingue (français – anglais), 131 photos et couleurs et 6 en N et B, 20,2 x 18,4 cm, broché, Couverture souple à rabats, Christian Rolland éd., Toulouse, Avril 2013, 29 €.

    ISBN : 978-2-9538184-5-1

    http://www.rolland-editions.fr

      

    Carolyn Carlson sous des facettes qu’on ne lui connaissait pas encore, voilà en effet l’impression qui ressort de cet ouvrage lorsqu’on le feuillette pour la première fois. Ce livre rassemble en effet des images d’un peu plus d’une vingtaine de spectacles - dont certaines d’improvisations exceptionnelles - qui témoignent de la sensibilité toute particulière du photographe Raphaël-Didier de l’Homme vis-à-vis de cette grande artiste, laquelle a apporté une inénarrable touche de poésie et de fluidité à la danse contemporaine. La plupart des photographies qu’il présente ont été prises entre 1988 et 2002, à l’exception de Double vision qui date de 2006 et de Mundus imaginalis, de 2010. Ces clichés immortalisent l’étonnante fluidité des gestes de Carolyn, l’exceptionnelle diversité de ses œuvres et son regard très particulier sur notre univers. Un ouvrage agrémenté de quelques calligraphies originales de cette artiste multidisciplinaire, débordante d’activité et qui n’a pas fini de nous étonner…

    J.M.G.

     

  • Traces d'encre / Carolyn Carlson / Actes Sud éd.

    traces-d-encre-carolyn-carlson.jpgTraces d’encre,

    Calligraphies de Carolyn Carlson, préface de Hassan Massoudi, dédicace de Robert Wilson, 112 pages, 80 illustrations en quadrichromie, 19,6 x 25,5 cm, relié, éd. Actes Sud, Arles, mars 2013, 35€.

    ISBN : 978-2-330-00017-2

     

    On connaît surtout Carolyn Carlson comme chorégraphe et danseuse, on  connait moins ses étonnants talents en matière de poésie et, surtout, de calligraphie, disciplines artistiques dans lesquelles elle excelle pourtant et qui complètent l’art ô combien éphémère de Terpsichore, « le geste s’évanouissant dès que posé dans l’espace »… Comme l’évoque fort justement dans sa préface le célèbre calligraphe iranien Hassan Massoudi qui a été invité à participer à la pruduction de Métaphore, une œuvre créée en juin 2005 à Istanbul et dans laquelle se côtoyaient danse, musique et calligraphie autour d’un poème de Rumi, « la danse de Carolyn était une calligraphie sans pinceau (…), une calligraphie éphémère, une calligraphie en lumière (…), un envol sans aile où geste et regard tentaient d’atteindre la liberté ».

    Cette calligraphie, ode à la nature et à l’unité du monde, inspirée par le bouddhisme zen, est celle que l’on retrouve au fil des pages de ce magnifique ouvrage bilingue, agrémenté de quelques uns de ses poèmes traduits en français par Jean-Pierre Siméon.

    J.M.G.

  • Le corps prêt à danser, secrets de la danse japonaise selon la méthode Alishina

    juju-alishima.jpgLe corps prêt à danser

    Secrets de la danse japonaise selon la méthode Alishina,

     

    Par Juju Alishina, traduit du japonais par Michiko Suzuki, 296 pages, 34 photos en N et B, 15,5 x 24 cm, broché, L’Harmattan éd., Paris, Janvier 2013, 29€.

     

    ISBN : 978-2-336-29006-5

     

     Né au Japon sous les pas de Tatsumi Hijikata et de Kazuo Ohno au milieu de XXème siècle, le butô est un art chorégraphique basé sur l’improvisation qui a toujours fasciné les occidentaux mais qui leur est bien souvent inaccessible, du fait de la différence de culture et d’esprit. Il se transmet généralement de danseur à danseur par voie orale et, bien que plusieurs adeptes japonais de cette discipline l’enseignent en France par l’intermédiaire de cours et de stages notamment, il n’existait jusqu’alors aucun ouvrage dans notre langue permettant de l’aborder.

    Julia Alishina, chorégraphe et danseuse nipponne, fondatrice de la compagnie Nuba que l’on a pu voir entre autres au Festival d’Avignon en 1993, s’est installée depuis 1998 à Paris. Enseignant cet art depuis plus de 15 ans, elle s’est mise en devoir de coucher sur le papier dans sa langue maternelle sa méthode d’enseignement, travail qui s’est concrétisé en 2010 par la parution à Tokyo d’un ouvrage aujourd’hui traduit en français.

    Cette méthode, qui a pour origine son expérience pédagogique de terrain ainsi que les notes et conseils pratiques qu’elle a dispensés à ses disciples, notamment à ceux qui la remplaçaient lors de ses absences dans ses tournées, relate son expérience et la culture de son corps, développées et enrichies jour après jour pour aboutir à une danse à mi-chemin entre le butô et la danse contemporaine. L’ouvrage s’avère en fait un recueil de conseils et d’exercices permettant, tant aux profanes qu’aux initiés, la préparation du corps (formation de base), l’entraînement du « kî » puis l’improvisation pour, finalement, en arriver à mieux connaître les capacités de son être. Ce dans le but de l’adapter, en développer les fonctions et mieux appréhender l’utilisation de l’énergie du « kî », afin de permettre à son corps d’être à tout moment en harmonie avec celui des autres.

    J.M.G.

  • Le fil d'Ulysse, Retour sur Maguy Marin / Sabine Prokhoris / Les Presses du réel

    livre-maguy-marin-prokhoris.jpgLe fil d’Ulysse

     Retour sur Maguy Marin

     

    Par Sabine Prokhoris, 392 pages, 29 ill. en couleurs et 1 en N et B + 2 CD (Quand le travail prend la parole et Description d’un combat, films de S. Prokhoris, 180 mn), 19 x 23,5 cm, broché, ed. Les presses du réel, Dijon, 3ème trimestre 2012, 35€.

     ISBN : 978-2-84066-489-5

     

    « L’intrication de l’intime et du plus communément partagé, sur le mode non de la confidence complaisante, mais du questionnement jamais clos, voilà sans doute le moteur le plus profond de la danse de Maguy Marin. »  Ces quelques lignes de Sabine Prokhoris, psychanalyste à qui l’on doit également Fabriques de la danse qui reçut en 2007 le prix du meilleur livre de danse décerné par le Syndicat de la critique, résument de façon concise mais précise l’art, la ligne de conduite et les motivations de l’une des chorégraphes les plus prisées de l’hexagone. Et de préciser également dans la préface de cet ouvrage les interrogations de Maguy en une seule phrase : « La vie, la vie malgré tout, malgré les forces de destruction qui peuvent ravager des existences, ou menacent de les rendre inhumaines, comment s’y prendre pour en témoigner ? »

    Cet ouvrage, écrit à un moment clef de la carrière de la chorégraphe, est un travail personnel très argumenté reflétant la grande culture de son auteur. Il débute par une analyse raisonnée, voire une dissection minutieuse de quelques unes des œuvres les plus récentes de la chorégraphe, entre autres de Turba, pièce créée en 2007 sur des textes de Lucrèce et qui évoque la cruauté de la guerre, de Cortex, réflexion sur les cinq sens, de Description d’un combat, histoire d’un guerrier tué dans la tourmente de la guerre de Troie, de Salves qui rapporte la caducité des choses, à l’image de la vie, ou de Faces qui retrace la destinée de la masse humaine dont les rythmes et tressaillements ne cessent de parcourir d’incessants séismes.

    La seconde partie évoque le travail de la chorégraphe avec ses interprètes et son compagnon et complice, Denis Mariotte. Elle décrit le travail de la compagnie et la genèse d’une œuvre au travers de divers notes et entretiens. L’ouvrage se termine par la présentation d’un extrait de la partition de Ha ! Ha ! et par le parcours des interprètes de la compagnie.

    J.M.G.

  • Danser / Pierre-Emmanuel Sorignet / La Découverte éd.

    doc241212-0002.jpgDanser

     

    Enquête dans les coulisses d’une vocation,

    par Pierre-Emmanuel Sorignet, 336 pages, broché, 12,5 x 19 cm, 2ème édition (poche N° 367), La Découverte éd., Paris, Avril 2012, 12 €.

     ISBN : 978-2-7071-7390-4

     

    Voilà un ouvrage que tout danseur professionnel se devrait d’avoir entre les mains car il répond à la quasi-totalité des interrogations qui se posent à lui durant sa carrière. La danse est en effet un art un peu à part dans notre société car il se place à l’intersection d’une technique, d’un langage et d’un style de vie. Le geste dansé est l’élément de base d’un langage adopté aujourd’hui par un nombre croissant de jeunes qui souhaitent l’approfondir jusqu’à l’adopter comme mode de vie, du fait, entre autres, des émotions et des plaisirs qu’il procure et du style de vie qui lui est lié, sans se douter que cette « profession » comportera aussi désagréments et difficultés, parfois difficiles à surmonter.

    Durant 10 années, Pierre-Emmanuel Sorignet, sociologue et lui-même danseur, s’est immiscé dans le monde de l’art chorégraphique et en a étudié la sociologie non seulement dans le but d’appréhender les motivations profondes de ceux qui pratiquent cet art jusqu’à en faire un métier mais aussi et surtout de les accompagner dans leur quotidien, tout en répondant à deux questions : pourquoi devient-on danseur ? Et qu’est-ce que créer en dansant ? Ce questionnement l’a conduit à réaliser une vaste enquête au cours de laquelle il a abordé de très nombreux sujets ayant trait à la compréhension fine des mécanismes en jeu dans ce monde artistique, tels que l’influence du chorégraphe sur le mode de vie et le corps, la précarité, les stratégies de recherche d’un emploi et la sélection, le travail de création, le maintien sur le marché, les loisirs du danseur, la reconversion à l’issue de sa carrière, et d’autres, plus intimes, tels ceux qui ont trait à la vocation, l’identité, la fragilité, le statut d’interprète, la sexualité, le destin social, la violence des rapports sociaux, le charisme… Bref, tout ce qu’il faut savoir avant de s’engager dans cette carrière, tout ce qui peut arriver au danseur engagé et, surtout, quelques clés pour se sortir des problèmes qui se sont posés !

    J.M.G.

  • La danse libre / Anne-marie Bruyant / Ch. Rolland éd.

    doc241212-0001-1.jpgLa danse libre

    Sur les traces d'Isadora Duncan et François Malkovsky

    Par Anne-Marie Bruyant, 209 pages, 40 photos en N et B, broché, 16 x 24 cm, Christian Rolland éditions, Collection UltraDanse, Toulouse, Novembre 2012, 24€.

    ISBN : 978-2-9538184-4-4

    Qui n’a un jour éprouvé le besoin d’exprimer sa joie par quelques pas de danse ? Cette danse libre, naturelle et spontanée, dépourvue de toute contrainte, pratiquée depuis la nuit des temps a cependant été révélée au monde et mise en avant par Isadora Duncan au début du siècle dernier. Par la suite François Malkovsky en a dégagé les principes pour les réunir dans une méthode connue et enseignée dans le monde entier.  Car cette danse qui, à l’inverse de la danse académique, ne fait appel qu’aux mouvements naturels du corps humain, s’avère non seulement un véritable langage mais surtout une voie de transformation, de développement personnel et, même, une voie spirituelle. Elle permet entre autres à ses pratiquants d’accroître le bien-être, de gérer le stress. « On voit à la démarche d’un homme s’il a trouvé sa voie : il ne marche plus, il danse » écrivait Nietzsche dans Zarathoustra. La danse libre obéit à des lois qui nous modèlent, qui font partie intégrante de nous. Son action sur notre corps peut être mise en parallèle avec celle du chant qui déclenche des vibrations sonores : chaque note stimule une zone précise de notre corps et influence son fonctionnement. La danse libre permet d’incarner cette harmonie et provoque un état de conscience qui aide à supporter les vicissitudes de la vie quotidienne.

    Cette forme de danse, bien que pratiquée par de nombreux danseurs contemporains, est encore trop méconnue du monde de la danse. C’est parce que la danse libre a transformé sa vie que Anne-Marie Bruyant a rédigé ce livre. Au fil des 9 chapitres, elle évoque ses relations à la musique, à la spiritualité, sa connexion à la religion, son apport aux maux de la civilisation pour terminer par quelques éléments pratiques. Un ouvrage qui offre à tous la possibilité d’acquérir une grande liberté et de s’affranchir des problèmes qui nous pourrissent la vie.

     J.M.G.

  • Swan / Luc Petton / Rosita Boisseau et laurent Philippe

    swan-couverture.jpg

    Swan

     

    Création pour cygnes et danseuses de Luc Petton,

    par Rosita Boisseau & Laurent Philippe, 160 pages, 135 photos en couleur et 5 en N et B, 25,5 x 31 cm, relié, Nouvelles éditions Scala, Octobre 2012, 36€.


    ISBN : 978-2-35988-075-5

     

    On s’en souvient peut-être, Luc Petton et Marilen Iglesias-Breuker avaient présenté Swan au Théâtre National de Chaillot en juin dernier (voir l’article intitulé Luc Petton et Marilen Iglesias-Breuker, La danse des cygnes sur ce même site), dernière des créations de la compagnie "Le Guetteur", un ballet étonnant mettant en scène six cygnes blancs, trois cygnes noirs et six danseuses. Des images fabuleuses, un corps à corps étonnant entre l’Homme et l’animal, laissant entrevoir une complicité réellement fabuleuse, ayant nécessité un énorme travail d’apprivoisement.

    Cet ouvrage relate les différentes étapes de l'élaboration de l'oeuvre, depuis son projet jusqu'à l'aboutissement du ballet et, surtout, celles de la domestication et de l’imprégnation  des oiseaux. Nés à la Ménagerie du Jardin des plantes à Paris, ces animaux ont été élevés à la ferme-théâtre de Lamouzinière où Luc Petton a installé sa volière et son studio de répétition, au contact des humains qui, de ce fait, sont devenus leurs parents adoptifs. C’est toute la vie de ces oiseaux au contact des danseurs et de leurs soigneurs qui nous est contée par le menu, à la fois par le texte et l’image : manœuvres d’approche, processus d’apprentissage, échanges, travail théâtral des cygnes et des danseurs, en gardant bien évidemment à l’esprit le célèbre ballet romantique de Petipa et Ivanov, Le Lac des cygnes.

    Le livre évoque également la précédente pièce de Luc Petton, La confidence des oiseaux, qui mettait en scène non des cygnes mais des corbeaux et qui était en quelque sorte le prélude à Swan. Un très bel ouvrage qui relate non seulement la genèse d’une œuvre chorégraphique hors du commun mais qui se révèle aussi un véritable livre d’art.

    JM. G.

  • Le corps pensant / Mabel Elsworth Todd / Editions Contredanse

    doc061112-0001.jpg

     

    Le corps pensant,

    par Mabel Elsworth Todd, traduit de l’anglais par Elise Argaud et Denise Luccioni, 382 pages, 92 illustrations en noir et blanc, 13,5 x 20 cm, broché, éd. Contredanse, Bruxelles, septembre 2012, 28€.

     EAN : 9782930146348

     

    Publié pour la première fois en 1937 aux Etats-Unis sous le titre « The thinking body, a study of the balancing forces of dynamic man », (le corps pensant, une étude de l’équilibre des forces de l’être en mouvement), cet ouvrage examine en détail les principes fondamentaux de la dynamique corporelle, afin de permettre de projeter sa pensée dans le corps en vue d’acquérir confort et efficacité dans les mouvements, donc une meilleure qualité de vie. Cette méthode, basée sur l’étude des équilibres corporels et du mouvement, aboutit en effet à une efficacité accrue des mécanismes moteurs, améliorant également la manière de se tenir et permettant l’exécution de n’importe quel geste ou activité avec plus d’aisance et d’efficience. En effet, pour cette kinésiologue, le moyen le plus pertinent de conserver l’énergie nerveuse est d’atteindre l’équilibre corporel en respectant les principes de la mécanique. 

    La première partie de cet ouvrage consiste en une analyse minutieuse et exhaustive des fonctions du corps en lien avec leur action. Elle aborde l’interdépendance existant entre les fonctions du corps et leur développement. La seconde partie traite de problèmes pratiques et de l’application des principes présentés. Elle évoque la thérapie par le mouvement et son orientation précise dans tout entraînement physique, quel qu’il soit, insistant sur l’importance d’un contrôle conscient et intelligent des fonctions coordonnées du corps. Le thème de la respiration fait l’objet d’un exposé très complet : il évoque les principes et structures impliqués et apporte des suggestions pour apprendre à mieux utiliser cette fonction respiratoire. A noter, entre autres, un passage particulièrement pertinent sur les questions de douleur, de tension  et de fatigue musculaire, expliquant leur lien avec la fonction respiratoire. Cet ouvrage, qui est plus d’actualité que jamais, a donc pour but d’acquérir la connaissance qui mène à la préservation et à l’utilisation plus efficace de l’énergie humaine.

    J.M. G.

  • Les Casse-noisettes / Alain Germain / Editions Oslo

    couverture-les-casse-noisettes.jpg

     Les Casse-Noisettes

    2 - Les mystères de Londres

     par Alain Germain, 152 pages, 15 x 21 cm, broché, Oslo éditions, Paris, Septembre 2012, 12,95€.

     ISBN : 978-2-35754-089-7

     

    Décidément, Alain Germain excelle dans l’art d’accommoder des petits rats à la sauce polar dans les grands temples de l’art de Terpsichore… Dans le premier tome de cette série intitulé Trois petits rats à l’Opéra, l’auteur contait avec une verve pleine d’allant les mésaventures de trois graines d’étoile, Victor, Diana et Chloé, sur la piste d’un mystérieux parchemin jusque dans les fins fonds de la réserve de costumes de l’Opéra de Paris.

    Dans ce nouvel ouvrage, lui aussi tout spécialement dévolu à la jeune classe, on retrouve nos trois « Casse-Noisettes » mais cette fois au sein de l’Opéra Royal de Londres, encore embarqués bien malgré eux dans une aventure rocambolesque à la recherche d’un collier de diamants qui aurait appartenu à… La Callas ! A nouveau une histoire pleine de mystère et de suspense dont nos trois inséparables seront bien sûr les héros, un polar merveilleusement bien servi par l’écriture et qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page. A déguster par tous ceux, petits et grands, qui rêvent de s’immiscer un jour dans ces grands vaisseaux pleins de mystère que sont les temples de la danse. Gageons que le prochain se déroulera cette fois en Russie, dans les coulisses du Bolchoï…

    J.M. G.

  • Des danses vers la démocratie / Nathalie Yokel / Dominique Rebaud - Camargo

    couverture-livre-d-rebaud.jpg

     

    Des danses vers la démocratie,

    Un regard sur deux décennies de la compagnie Camargo – Dominique Rebaud

    par Nathalie Yokel, textes introductifs de Dominique Rebaud et Arnaud Sauer, 88 pages, 80 photos en couleurs et 53 en N et B, 17 x 25 cm, édité à compte d’auteur, Fontenay aux roses, Octobre 2012, 8 €.

    En vente auprès de  la compagnie Camargo, L’association chorégraphique, 4, rue la Boissière, 92260 Fontenay aux roses.

     

    Vingt ans sans relâche au service de l’art de Terpsichore, ça se fête, notamment par l’édition d’un livre-anniversaire : l’occasion de retracer son parcours, d’analyser sa démarche, de faire le point sur toutes les voies qui s’ouvrent encore sous ses pas… C’est ainsi que Dominique Rebaud  a demandé à Nathalie Yokel de jeter un regard sur son parcours vers un art qu’elle s’est efforcé de rendre toujours plus démocratique, s’engageant à faire en sorte qu’il devienne de plus en plus accessible à l’autre, aux autres.

    Dominique Rebaud est en effet un personnage un peu à part dans ce milieu un peu particulier où chacun cherche à briller de mille feux, à tirer la couverture à soi ; son charisme, sa générosité, son besoin de faire participer le plus grand nombre l’ont conduit sur une voie différente, et si elle est devenue chorégraphe, si elle a tenté de réunir tous les arts ensemble sur un même plateau, c’est bien pour faire découvrir et partager avec les autres son ressenti envers un art ou, plutôt, un ensemble de disciplines artistiques qui ont enrichi sa carrière et qui ont été le fil conducteur de sa vie durant plus de vingt ans.

    Tout commence dans sa Catalogne natale où elle s’entiche pour la Sardane, une danse traditionnelle locale qui va la mener tout droit vers la danse moderne qu’elle aborde à Lyon sous l’égide de Marie Zighera et de Lucien Mars avant d’entamer des études de lettres à Paris en 1976. C’est là qu’elle rencontre tous ceux qui formeront le G.R.T.O.P., cellule de création dirigée par Carolyn Carlson, puis le CNDC dirigé par Alwin Nikolaïs où elle fera d’ailleurs ses premières armes. Tout ira alors très vite : naissance du groupe Lolita où l’on voit apparaître son goût pour le métissage de l’art de la danse avec les autres arts et où elle manifeste son rejet de l’abstraction au profit du besoin de raconter des histoires… 1993 verra la naissance de la compagnie Camargo avec une de ses pièces les plus célèbres, La gardienne d’oies, qui marque son retour à la littérature et, surtout, la création d’une danse tournée vers les jeunes. Son voyage à Séoul en Corée lui ouvrira de nouvelles portes qui la conduiront peu à peu vers le hip-hop, Suresnes cités danse et, même, l’Opéra de Paris !

    Son souhait « d’emmener la culture là où elle n’est pas » la conduira à créer en 2005 « l’Association chorégraphique », une structure d’accueil et, aussi, un laboratoire permettant à des artistes de tout poil de se rencontrer et de dialoguer pour mettre en commun, dans un même élan, diverses pratiques, devant aboutir à l’émergence de nouvelles formes artistiques, comme ces « danses partagées » dont les auteurs assument les singularités mais dont les spectateurs sont parfois aussi les acteurs. Et de laisser la conclusion à Séverine Adamy, l’une des danseuses de la compagnie : « La danse se vit intimement puis se partage, s’offre, s’échange au gré des magnifiques rencontres humaines et artistiques des Parcours ».

    J.M.G.

  • Christian Lacroix, La Source, Ballet de l’Opéra de Paris / Editions Actes Sud - CNCS

    couv-la-sourceok.jpg

     

    Christian Lacroix, La Source, Ballet de l’Opéra de Paris

     

    Par Thierry Le Roy, Brigitte Lefèvre, Jean-Guillaume Bart, Martine Kahane, Clément Hervieu-Léger, Eric Ruf, Christian Lacroix et Delphine Pinasa, 192 pages, 120 illustrations en couleur et 8 et N et B, 22,2 x 28 cm, relié, . coédition Actes Sud - C.N.C.S, Juin 2012, 35€.

    ISBN : 978-2-330-00994-6

    Ouvrage publié à l’occasion de l’exposition « Christian Lacroix, La Source, Ballet de l’Opéra de Paris », présentée au Centre national du costume de scène et de la scénographie (CNCS) à Moulins, du 16 juin au 31 décembre 2012.

     

    Comme le dit fort justement Thierry Le Roy, président du CNCS, dans sa préface, ce centre est décidément un « établissement original, inclassable, porté à étonner son public en le conduisant sur les multiples chemins de la création théâtrale ». Ce musée consacré aux costumes et décors de scène (voir l’ouvrage « L’envers du décor » qui vient d’être publié aux éditions Gourcuff-Gradenigo) organise régulièrement des expositions sur les arts du spectacle, tout spécialement ceux du théâtre et de la danse. Chacune des expositions qui y sont présentées donne lieu non pas à un simple catalogue mais à un véritable ouvrage qui, bien sûr, relate en détail tous les objets exposés ainsi que leur histoire mais il les replace aussi dans leurs contextes passé et présent, ce qui est le cas pour La Source, ballet du XIXè siècle « revisité » en octobre 2011 par Jean-Guillaume Bart à l’Opéra de Paris. L’originalité de cet ouvrage tient au fait qu’il montre « le ballet en train de se faire, dans toutes ses dimensions ». Chacun des protagonistes de l’œuvre évoque à sa manière le cheminement de cette re-création : Brigitte Lefèvre pour le montage du projet, Marine Kahane pour la truculente histoire du ballet à travers les siècles, Jean-Guillaume Bart pour sa chorégraphie, les sources d’inspiration et les recherches afférentes à celle-ci, Clément Hervieu-Léger pour sa dramaturgie et la transposition du livret originel de 1866, Eric Ruf pour les décors et la scénographie, Christian Lacroix pour l’élaboration des costumes pour chacun des interprètes et Delphine Pinasa pour leur réalisation (ainsi que celle des accessoires) dans les ateliers de couture du Palais Garnier. Tous, autant les uns que les autres, nous racontent de truculentes histoires qui rendent la lecture de ce livre passionnant. Un de ses autres attraits est sa splendide et remarquable illustration, révélant d'une part des images du passé que les ballétomanes n'ont encore jamais eu l'occasion de voir à ce jour parce que jamais sorties des cartons de la bibliothèque, d'autre part le travail fabuleux des "petites mains" des ateliers de couture, dont on n'aurait jamais soupçonné la minutie. Ce fabuleux ouvrage se termine bien évidemment par un rappel de l’argument de ce ballet remis au goût du jour.

    J.M. G.

  • L'envers du décor à la Comédie-Française et à l'Opéra de Paris au XIXè siècle

    l-envers-du-decor-couverture-1.jpg

     

    L’envers du décor

    à la Comédie Française et à l’Opéra de Paris au XIXè siècle

    Ouvrage sous la direction Catherine Join-Diéterle, avec la collaboration de  Mathias Auclair, Alain Batifoulier, Cécile Coutin, Pauline Girard, Noëlle Guibert, Simon de Tovar, Jacqueline Razgonnikoff, Agathe Sanjuan et Olivia Voisin, 192 pp., 98 photos en couleurs et 87 en N et B, 24 x 22 cm, relié à l’italienne, éd. Gourcuff Gradenigo, Montreuil, Janvier 2012, 29 €.

    ISBN : 978-2-353340- 123-9

     

    C’est à la faveur de l’exposition L’envers du décor à la Comédie française et à l’Opéra de Paris au XIXè siècle au Centre national du costume de scène et de la scénographie (CNCS) en janvier dernier que ce fort bel ouvrage, largement illustré,  a pu voir le jour. L’art de la mise en scène, des décors et des costumes, né dans les années 1730, atteignit cependant son apogée à l’époque romantique, ce que retrace cet ouvrage qui dévoile les révolutions scéniques, artistiques et techniques apparues à cette période, lesquelles ont influencé tous les arts de la scène jusqu’à nos jours. Au fil des pages, le lecteur pourra découvrir une centaine d’esquisses et de maquettes de décor choisies parmi les spectacles majeurs du XIXè siècle, pour la plupart issues du département des Arts du spectacle du fonds de la Bibliothèque Nationale de France, de la Bibliothèque-musée de L’Opéra National de Paris et du fonds de la Comédie-Française. Le grand intérêt de ce livre, outre de faire une rétrospective historique de cet art, est de présenter en miroir aux décors, des restitutions de ceux-ci en volume, ainsi que des dessins et des images animées, explicitant le fonctionnement des mécanismes de la machinerie nécessaire à la fabrication de l’illusion et de la féérie.

    Sont également abordés dans cet ouvrage quelques notions sur l’histoire de l’Opéra et de la Comédie-Française au XIXè siècle, ainsi que sur les décorateurs, chefs machinistes et régisseurs qui y ont exercé leur art. Les chapitres les plus captivants, Secrets de coulisses et Trucs et curiosités, dévoilent d’une part tout ce qui a permis des effets merveilleux, les illusions et transformations « à l’envers du décor », d’autre part tous les artifices des décorateurs et machinistes qui ont donné lieu à la réalisation d’effets étonnants. L’ouvrage se termine par un chapitre sur le décor proprement dit et son évolution. Un document que tout amateur d’art lyrique, chorégraphique ou théâtral se doit de posséder.

    J.M. G.

  • La danse contemporaine, une révolution réussie ? / Patrick Germain-Thomas

    couverture-livre-la-danse-contempraine.jpg

    La danse contemporaine, une révolution réussie ?

    Manifeste pour une danse du présent et de l’avenir,

    par Patrick Germain-Thomas, 199 pages, 16,5 x 23 cm, broché, coéd. Arcadi - de l’attribut, Juin 2012, 14,50 €.

     

    Née dans les années 1970, la danse contemporaine a, jusqu’à présent, été considérée comme le parent pauvre des politiques culturelles. Elle dépendait en effet de deux parents, « la musique qui la nourrissait (…) et le théâtre qui la logeait », pour reprendre l’image d’Anne-Marie Reynaud. Toutefois, à la fin des années 1990, elle sort de l’ombre grâce à la création de 19 Centres Chorégraphiques Nationaux (CCN) financés par l’Etat et les collectivités locales, ainsi que celle du Centre National de danse de Pantin (CND). Parallèlement à ce mouvement d’autonomisation, elle devient catégorie d’intervention à part entière, enseignée dans les conservatoires et programmée dans les réseaux de diffusion nationaux. Toutefois, nombre de chorégraphes peinent encore à trouver des débouchés, et les compagnies se voient réduites à faire appel presque uniquement à des danseurs intermittents.

    L’ouvrage de Patrick Germain-Thomas, en s’interrogeant sur le devenir de la danse contemporaine en France, évoque les trois composantes déterminantes de son avenir : l’action publique, le marché du spectacle et les formes d’emplois. Une enquête approfondie au sein du monde chorégraphique prenant en compte à la fois les points de vue tant des compagnies de danse que  des structures de diffusion, des instances publiques nationales et locales, et des critiques, lui permet de répondre au moins partiellement à la question posée. La première partie expose les raisons de l’initiation d’un soutien public à la danse contemporaine en France et les étapes de la construction d’une politique dans ce domaine. La seconde étudie la réalité concrète des interactions entre les artistes, les diffuseurs et les tutelles. La troisième explore les éventuels prolongements de la lutte pour une véritable reconnaissance de la danse contemporaine dans toute sa spécificité.

    J.M.G.

  • Dance is a weapon / NDC 1932 - 1955 / Centre National de la danse

    dance-is-a-weapon.jpg


    Dance is a weapon, NDG 1932-1955

    La danse est une arme,

    Catalogue de l’exposition (17 janvier - 05 avril 2008) du Centre national de la danse, par Victoria P. Geduld, 128 pages, 87 photos en N. et B., et 11 en couleurs, 21 x 27 cm, broché, éd. du Centre national de la danse, Janvier 2008, Pantin, 23 €.

    ISBN : 978-2-914124-34-8

     

    Fondé en 1932 à New York par six étudiantes en danse moderne, le New Dance Group est un collectif qui, en s’identifiant à la classe ouvrière, va dénoncer les atrocités de la guerre, l’injustice sociale, la famine, la misère et les discriminations raciales. Cette formation a joué un rôle essentiel dans le développement de la danse moderne aux Etats-Unis, des artistes comme Jane Dudley, Charles Weidman ou Anna Sokolow en en ayant fait partie. En resituant le New Dance Group dans son contexte historique, Victoria P. Geduld rappelle ses liens politiques avec la gauche radicale et donne à voir dans toutes ses dimensions le parcours de chorégraphes ayant marqué l’histoire de la danse tant aux Etats-Unis qu’en Europe, comme Mary Anthony, Eve Gentry, Jean Erdman, Valerie Bettis, Anna Sokolow, Sophie Maslow, Pearl Primus, Hadassah Spira, Charles Weidman, Helen Tamiris, Daniel Nagrin, Donald McKayle ou Jane Dudley. Après avoir évoqué l’histoire de ce groupe qui débute avec l’afflux en Amérique d’immigrés venus chercher non seulement « des rues pavées d’or » mais aussi l’accès à l’éducation et la liberté religieuse, l’historienne évoque, à la suite de l’assassinat du jeune Harry Smith, la création de leur slogan « l’art est une arme de la lutte des classes » et la démultiplication du groupe originel en 12 unités. En 1935, Franklin Roosevelt crée la Works Progress Administration à laquelle adhèrent les danseurs du New Dance Group. Ils fondent bientôt une école qui adopte et enseigne la technique de Martha Graham. La ferveur révolutionnaire s’évanouit peu à peu mais la politique reste très présente. En 1940, son répertoire s’élargit tout en devenant plus éclectique et la compagnie s’engage à promouvoir et à soutenir le travail des noirs dans tous les domaines de la création, accueillant des danseurs afro-américains. La danse qui célèbre la liberté, la créativité et le pouvoir de l’individu fait désormais partie de l’arsenal artistique des Etats-Unis. C'est une arme culturelle idéale, contre l’Union soviétique notamment. Mais les idées communistes de ses protagonistes vont bientôt les desservir: les artistes étant soupçonnés d’âtre des agents à la solde de l’étranger mettent en danger l’ensemble de la population. Le groupe sera dénoncé et s’effritera peu à peu en 1955.

    C’est l’histoire passionnante et le cheminement incroyable de ce groupe qui nous sont contés au fil de ces pages, groupe qui a formé certains des chefs de file les plus remarquables de la danse américaine. Ceux-ci sont parvenus, grâce à leur adaptabilité, à associer la danse moderne à des idéaux politiques, reflétant la vie quotidienne du peuple américain pendant plus de 20 ans.

    J.M.G.

  • Ida Rubinstein, le roman d'une vie d'artiste/ Donald Flanell Friedman

    img-0004.jpgIda Rubinstein

     

    Le roman d’une vie d’artiste, par David Flanell Friedman, 320 pages, 5 photos en couleurs en un cahier, 15 x 22,5 cm, broché, éditions Salvator, Paris, Novembre 2011, 22 €.

     

    ISBN : 978 – 2-7067-0859-6.

     

    Comme son nom l’indique, cet ouvrage n’est pas une véritable biographie de la célèbre artiste puisqu’il s’agit d’un roman, remarquablement traduit de l’américain par Monique Briend Walker d’ailleurs. Mais l’auteur qui s’est substitué à l’artiste puisqu’il écrit à la première personne, a étudié toutes les sources documentaires possibles pour évoquer avec une étonnante réalité certains des épisodes de la vie tumultueuse, trépidante et mouvementée d’Ida Rubinstein, à tel point qu’il est difficile, à la lecture de l’ouvrage, de différencier la réalité de la fiction. Tout pourrait être pris pour argent comptant, bien que ces textes aient été écrits 50 ans après la mort de l’artiste. Mais ils semblent brûlants de véracité, et pourraient avoir réellement été recueillis de la bouche même de l’artiste. Nombre de faits et sentiments évoqués, avec un langage empreint d’une grande poésie, semblent avoir été réellement vécus, tant et si bien que ce travail peut être considéré comme une référence sur ka vie de l’artiste. 

    Un ouvrage qui complètera utilement celui de Jacques Depaulis, Ida Rubinstein, une inconnue jadis célèbre, paru chez Honoré Champion à Paris en 1995.

    J.M.G.

  • Dialogue avec Rothko / Carolyn Carlson / Editions Invenit

    carolyn-carlson.jpgDialogue avec Rothko,

    (Dialogue with Rothko), par Carolyn Carlson, traduit de l’américain par Jean-Pierre Siméon, 56 pages, 13 x 21 cm, broché avec rabats, éditions Invenit, 4ème trimestre 2011, 12 €.

    Une lecture de Untitled (Black, Red over Black on Red) (1964), Mark Rothko, Paris, musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou. En français et anglais.

    ISBN :  978-2-9186-9827-2

     

    De son vrai nom Marcus Rothkowitz, Mark Rothko est un peintre américain né en Lettonie en 1903 qui émigre vers les Etats-Unis à l’âge de 10 ans, s’y établit et devient professeur de dessin en 1929. Sa carrière artistique ne débute véritablement que dans les années 1950 grâce à l’engouement de certains collectionneurs pour son œuvre. Plusieurs musées américains ou anglais feront l’acquisition de quelques unes de ses toiles dans les années soixante.  Malheureusement, un anévrisme de l’aorte l’empêchera de poursuivre son œuvre comme il le souhaitait et il finira par se suicider en 1970 à New York, ville dans laquelle il s’était établi.

    C’est une toile de ce peintre intitulée Black, Red over Black on Red qui a inspiré Carolyn Carlson et qu’elle s’est efforcée de faire parler. Elle en fait une lecture personnelle, tentant d’en décrypter les plus intimes secrets. A t’elle connu Rothko ? On pourrait le croire à la description poétique qui surgit de ses lignes mais, en fait, c’est au sein du pigment rouge et noir imbriqué sur la toile qu’elle a pu lire dans l’âme de l’artiste, le retrouver pour s’unir en pensée à lui comme en rêve, dans un élan visionnaire passionné. Elle s’est fondue dans son tableau : il en ressort un élan de pure poésie.

    J.M.G.

  • La danse des femmes / Rosina-Fawzia Al-Rawi / Editions Almora

    la-danse-des-femmes.jpgLa danse des femmes,

     

    Rituels et pouvoirs de guérison de la danse orientale, 

     

    par Rosina-Fawzia Al-Rawi,  traduit de l’anglais par Monique Arav, 256 pages, 35 photos en N. et B., 14 x 22 cm, broché,  éd. Almora, Paris, Septembre 2011, 17 €.

    Ce livre a été initialement écrit en allemand en 1996 sous le titre Der Ruf der Grossmutter.

     

    ISBN : 978-2-35118-061-7

     

    Née à Bagdad, en Irak, Rosina-Fawzia Al-Rawi s’est initiée dès sa plus rendre enfance aux danses orientales, à la danse du ventre en particulier. Chemin faisant, elle s’est rendue compte que ses mouvements, affectant le psychisme, permettaient non seulement la découverte de soi mais avaient également des effets curatifs. C’est donc un voyage à la découverte de la sagesse corporelle qu’elle nous propose au travers de cet ouvrage visant à la découverte de soi, à aider les femmes à se rapprocher de leur corps, à approfondir la compréhension du sens de la danse. C’est également une sorte d’autobiographie, l’auteur évoquant ses souvenirs d’enfance et son apprentissage de la vie au travers de son art. A sa lecture, on devine que son seul but en écrivant ces lignes était de partager avec ses lecteurs non seulement les bases de son art mais également le plaisir et les joies éprouvées par sa pratique.

    La danse du ventre s’ancre dans une tradition millénaire. Ses mouvements affectant le psychisme, elle possède une signification spirituelle indéniable. L’ouvrage débute par un chapitre très personnel dans lequel Rosina-Fawzia évoque son initiation à cet art et son besoin de le faire découvrir au travers d’un vécu passionnel. Puis elle en dresse un panorama historique, tant chez les grecs, les romains que dans le monde arabe, évoquant les danses primitives liées à la fertilité, lesquelles servaient entre autres à renforcer l’énergie sexuelle, faire naître la joie et célébrer les mystères de la vie. Ces danses permettaient donc aux femmes d’exprimer leurs états d’âme, leurs sentiments, leurs aspirations, leurs souffrances et leurs joies. Le chapitre suivant, consacré à la pratique, est une étude sommaire des différents mouvements, depuis la tête jusqu’aux pieds, en insistant bien évidemment sur le ventre et le bassin, analysant les sensations et effets procurés à la fois sur le corps et le psychisme. Son intérêt pour le profane tient surtout aux propositions d’exercice qui les accompagnent. L’ouvrage se termine par l’évocation des différents types de danse orientale, celles du bâton, du voile, de la naissance, de la menstruation, de transe et du deuil entre autres. Un livre montrant comment retrouver par la danse orientale une véritable harmonie intérieure.

    J.M.G.

  • Angelin Preljocaj, de la création à la mémoire de la danse / éd. Les Belles lettres- Archimbaud

    img-0002.jpgAngelin Preljocaj : de la création à la mémoire de la danse

     

    Par Dany Lévêque, 192 pages, 55 figures et 10 photos en N et B de Jean-Claude Carbonne,

    13,5 x 20 cm, broché, éditions Les belles lettres / Archimbaud, Paris, Septembre 2011, 21 €.

     

    ISBN : 978-2-251-44418-5

     

    Rares à l’heure actuelle sont les chorégraphes qui font appel à un choréologue pour garder la mémoire de leurs œuvres dans le but de les retransmettre intactes aux générations futures. Nombre d’entre eux se contentent d’enregistrements vidéo ou cinématographiques ; mais ceux-ci peuvent-ils transmettre par ce moyen l’esprit insufflé à l’œuvre par son créateur ? La réponse est malheureusement négative. Chaque créateur utilise en effet ses propres images, son propre langage pour faire comprendre, au-delà des pas et des figures chorégraphiques, l’essence de son propos. Tous en sont parfaitement conscients mais, lorsque l’on sait qu’il faut de 8 à 10 heures de travail pour noter 1 minute de danse, on imagine tout de suite que seules les grandes compagnies peuvent se permettre le luxe de faire appel à un choréologue. Certains chorégraphes - et Angelin Preljocaj en fait partie - le jugent indispensable : « Pour moi, écrit-il, la danse doit acquérir sa propre littérature, à l’égal de tous les autres arts. Elle ne peut continuer à vivre indéfiniment dans l’amnésie »…  La choréologie est en fait complémentaire de la vidéo ou du cinéma, et non une concurrente.

    Angelin Preljocaj est un des rares chorégraphes actuels à s’être acquis, et ce, depuis presque vingt ans, le concours d’une choréologue en la personne de Dany Lévêque dont le rôle n’est pas seulement de transcrire des notes sur une partition mais aussi de faire une analyse de la création, d’en assurer une mémoire globale. A l’inverse de la danse classique qui peut être transmise de danseur à danseur par le langage des signes sans trop en compromettre l’esprit, la danse contemporaine n’a pas de lexique déterminé. Il existe aujourd’hui plusieurs systèmes de notation du mouvement : le plus usité, celui créé par Rudolf Benesh en 1955, est aussi celui adopté par Dany Lévêque. Dans cet ouvrage, elle en donne les fondements au travers de nombreux exemples, tout en en montrant l’intérêt et l’importance dans son utilisation quotidienne au sein de la compagnie : c’est ainsi qu’elle permet de recueillir et retranscrire toutes les composantes d’un ballet, non seulement sa chorégraphie, sa musique et sa mise en scène mais aussi son sens profond, permettant ainsi, lors de sa reprise, le respect de l’état d’esprit de son auteur lors de la création de l’œuvre.

    J.M.G.

  • Fanny de Chaillé / Yvane Chapuis / Editions du Centre Pompidou-Metz

    img-0001.jpgFanny de Chaillé

     

    Entretien avec Yvane Chapuis, préface de Matthieu Goeury, 64 pages, portfolio de 58 photos en couleurs, 13 x 19,5 cm, broché, Editions du Centre Pompidou-Metz, Octobre 2011, 12 €.

     

    ISBN : 978-2-35983-012-5

     

    Artiste pluridisciplinaire – vidéographe, auteur de théâtre, chorégraphe – engagée autant politiquement que socialement, Fanny de Chaillé travaille autant sur le théâtre, la performance et l’écriture que sur la chorégraphie. Elle s’intéresse cependant surtout au rapport que l’Homme entretient avec la langue dans laquelle il s’exprime, de cette langue issue du corps qui la fabrique et qui pour elle, devient matériau de prédilection. Nombre de ses œuvres ont pour base des textes qu’elle a retravaillés, par exemple en remplaçant un mot par son synonyme. Ces pages sont pour elle l’occasion d’évoquer, relativement brièvement tout de même, ses œuvres récentes, telles Bibliothèque vivante, Course de lenteur, Gonzo conférence ou Je suis un metteur en scène japonais au sein desquelles la parole est décalée dans le temps ou l’espace par rapport à l’image, afin de la rendre audible. Mais, ce qui primera au bout du compte, c’est l’espace qui sera créé par la parole. L’ouvrage se termine par un portfolio d’images ainsi que par une liste commentée de ses œuvres.

    J.M. G.

  • Danseur / Christian Lartillot / Editions Verlhac

    img-0003.jpgDanseur

     

    Etoiles et premiers danseurs de l’Opéra national de Paris

     

    Par Christian Lartillot, 160 pages, 95 photos en couleurs et 5 en N et B, 30 x 23 cm, relié sous jaquette, éditions Verlhac, Paris, Octobre 2011, 49 €.


    ISBN : 978-2-91-6954-90-5

     

    Christian Lartillot est plus connu comme photographe de cinéma, de cirque ou d’escrime que comme photographe de danse. C’est en fait à l’occasion d’un voyage à Broadway avec Lionel Hoche et l’un de ses danseurs que Christian découvrit le monde de la danse. Huit ans plus tard, l’occasion lui fut donnée, lors d’un reportage pour un magazine, de faire la connaissance de Brigitte Lefèvre, directrice de la danse à l’Opéra national de Paris : c’est ainsi qu’il prit contact avec le monde de la danse au Palais Garnier, univers qui le séduisit aussitôt. Très vite, il acquit la confiance et la complicité des danseurs qui font l’objet de ce magnifique ouvrage. Ceux-ci interprétèrent devant son objectif quelques extraits du répertoire de leur choix, instants d’énergie et d’expressivité fascinants que l’on retrouve au fil de ces pages. Mais du fait de leur emploi du temps extrêmement chargé, Christian dut jongler avec les cours du matin, les répétitions de l’après-midi et les spectacles du soir  pour parvenir à de rares instants à saisir, le temps d’un cliché, leur âme. Le lecteur pourra ainsi appréhender l’essence de quelques gestes et l’envol de quelques-uns des plus grands danseurs de l’Opéra, sur une toile de fond monochrome devant laquelle se succèdent Jérémie Belingard, Laëtitia Pujol, Marie-Agnès Gillot, Hervé Moreau, Dorothée Gilbert, Agnès Letestu, Myriam Ould Braham, Stephane Phavorin, Josua Hoffalt, Isabelle Ciaravola, Eleonora Abbagnato, Karl Paquette, José Martinez, Clairemarie Osta, Aurélie Dupont, Alessio Carbone, Mathias Heymann, Mélanie Hurel, Benjamin Pech, Nolwenn Daniel, Ludmila Pagliero, Florian Magnenet, Mathieu Ganio, Muriel Zusperreguy, Vincent Chaillet, Christophe Duquenne, Stéphanie Romberg, Emilie Cosette, Stéphane Bullion, Nicolas Le Riche, Eve Grinsztajn et Yann Bridard.

    J.M. G.

  • Le Songe / Jean-Christophe Maillot / Ballets de Monte-Carlo / Editions Somogy

    le-songe.jpg

    Le songe

    Jean-Christophe Maillot

     

    Par les Ballets de Monte-Carlo

     

    120 pages, 45 photos en couleurs et 33 en N et B, 23 x 23 cm broché, couverture à rabats, contenant un DVD, éditions d’art Somogy, Paris, Juillet 2011, 29 €.

    ISBN : 978-2-7572-0413-9

     

    Le 27 décembre 2005, les Ballets de Monte-Carlo donnaient, dans la salle des Princes du Grimaldi Forum de Monaco, la première représentation du Songe, dans la chorégraphie de Jean-Christophe Maillot, la musique de Mendelssohn - complétée par des œuvres symphoniques de deux musiciens contemporains, Daniel Teruggi et Bertrand Maillot, - la scénographie d'Ernest Pignon-Ernest et les costumes de Philippe Guillotel. Le succès fut tel qu’il trouva un écho dans le monde entier.

    L'édition d'un livre accompagnée de celle d’un DVD sur l’un des plus grands ballets classiques de notre époque, voilà un exemple que tous les grands théâtres devraient suivre. Peu de gens en effet – et seulement les plus fortunés – ont l’occasion d’admirer dans d’excellentes conditions les grands chefs d’œuvre du répertoire, du fait du petit nombre de représentations et, surtout, du  prix de leurs places. Cet ouvrage – un livre et  surtout, un DVD présentant le film chorégraphique du ballet – permet de goûter ou de revivre à loisir ce chef d’œuvre, en toute tranquillité et, qui plus est, pour un prix très modeste, bien confortablement assis dans son salon. Les moyens techniques actuels permettent en effet la réalisation d’images d’une qualité quasi-équivalente à celles que l’on peut obtenir au cinéma, de plus accompagnées par un son parfait. Et si l’on ne peut encore restituer l’atmosphère qui règne dans une salle de spectacles, le film aura toutefois l’avantage de mettre l’accent, par le truchement du zoom, sur les scènes qui le nécessitent, donc de donner davantage de portée à l’action en évitant de la noyer dans des détails souvent inutiles.

    Le Songe de Jean-Christophe Maillot est sans doute l’un des ballets les plus aboutis de ce chorégraphe. Son synopsis, son histoire et sa réalisation sont bien évidemment relatés par le menu dans un livre-programme bilingue fastueux, largement illustré par les plus belles images du spectacle prises au cours de son élaboration ou lors de sa représentation finale sur scène. Outre l’intrigue et ses trois univers, on trouvera également plusieurs chapitres biographiques sur le chorégraphe, les trois musiciens, le scénographe, le costumier, les éclairagistes et les deux chefs d’orchestre qui se sont partagés la direction musicale lors des différentes représentations.
    Un ouvrage que se doivent de posséder tous les amateurs de ballet classique, et qui met parfaitement en valeur l’exceptionnel talent de l’un des derniers chorégraphes classiques de notre génération.

    J.M.G.

  • Chorégraphie - calligraphie / Anne Blayo / L'Harmattan

    choregraphie-calligraphie.jpg

    Chorégraphie – Calligraphie,

    Danse – Pensée

     

    Par Anne Blayo, 158 pages, 11 photos en N et B, 13,5 x 21,5 cm, broché, éd. L’Harmattan, Paris, Novembre 2011, 15,50 €.

     

    ISBN : 978-2-296-54552-6

     

    Calligraphie et chorégraphie sont deux arts au cheminement parallèle qui peuvent s’interpénétrer et se répondre. « Ce n’est pas seulement la main, c’est tout le corps qui s’exprime dans l’acte d’écrire et libère un savoir antérieur, longtemps accumulé », écrivait Hassan Massoudy. Et de poursuivre : « La calligraphie devient la parole du corps, c’est la vitalité bondissante d’un groupe de danseurs sous la direction du chorégraphe. J’aimerais être chorégraphe de mes lettres ».

    Suivant ce précepte, l’ouvrage évoque et analyse un travail pédagogique de 5 années né de la rencontre de l’auteur, Anne Blayo, écrivain et peintre, avec une chorégraphe, Maïa Artheix Althabegoïty : son point de départ fut un spectacle de Nikolaïs qui insistait sur le surgissement du geste, moment où le danseur révèle son identité. Au fil des pages, Anne, qui se définit comme « passeur artistique », montre comment elle accompagna la chorégraphe tout au long de son processus de création autour de certains thèmes, la Nature, l’énergie, le bleu volatil, l’Haïku et l’accumulation. Une association destinée à développer ces thèmes - Les Arts mêlés - dont le but principal était la diffusion de la danse contemporaine, fut rapidement créée. De là naquit l’Atelier E (E pour écriture mais aussi élan et expression) réunissant au départ des enfants de 8 à 12 ans et qui avait pour mission de procurer aux élèves la capacité d’inventer et d’improviser puis de les aider à s’extérioriser, à prendre conscience de leur corps et d’eux-mêmes. C’est ce processus créatif réalisé à partir de travaux sur la lettre et les signes calligraphiés par ces « médiatrices de la danse contemporaine » qui est relaté dans ces lignes : l’une comme l’autre, chacune dans son domaine, ont su partager leur expérience en laissant place au talent créatif de chacun, en exacerbant leur désir d’exprimer leur propre monde intérieur, en cherchant à retrouver la véracité du geste par l’improvisation et le jeu.

    L'auteur présente également en cinq variations l'idée que la danse serait à l'origine même de la pensée archaïque, une Danse-Pensée qui nous éveillerait au monde par les volutes du corps dans les tâtonnements, bercements, mouvements du nourrisson. Elle développe aussi le fait que la danse contemporaine soit liée à tous les arts et première sans doute dans les rites primitifs, revenant aujourd'hui dans l'art social.

    J.M.G.

  • Janine Solane / Zaïna Falco / Editions l'Harmattan

    janine-solane.jpgJanine Solane

    Parcours artistique d’une danseuse, chorégraphe, pédagogue… 1912-2006

    par Zaïna Falco, 394 pages, 171 illustrations en N. et B., cm, broché, éd. L’Harmattan, Paris, Novembre 2011, 39 €.

    ISBN : 978-2-296-55795-6

     

    Qui, aujourd’hui, se souvient encore de Janine Solane ? Et pourtant, de 1930 jusqu’à 1960 au moins, son nom fut synonyme de danse en France… Il était alors sur les lèvres de tous les ballétomanes et l’on accourait de tous les horizons pour admirer ses spectacles. N’a-t-elle pas, à l’instar d’un Béjart, rempli 10 soirs de suite la grande salle du Palais de Chaillot ? Sa troupe n’a-t-elle pas compté, entre 1946 et 1960, de 50 à 60 (et même 90) danseurs, tout cela sans aucun sponsoring ? Fervente admiratrice d’Isadora Duncan dont elle adopta en partie le style mais qu’elle compléta par des apports de danse classique et de danse moderne qui lui permirent de se façonner un style très personnel, aisément reconnaissable et totalement original, elle remua les foules par sa simplicité, son humanité, son naturel et sa sincérité. L’école qu’elle créa, la Maîtrise Janine Solane, fut l’école de danse la plus importante de France entre 1948 et 1960. Si cette école subsiste encore aujourd’hui, la troupe, quant à elle, disparut peu à peu, victime de problèmes financiers, ce que l’on peut aisément comprendre quand on sait qu’une œuvre comme La Pastorale qui faisait appel à 60 danseuses (et 140 costumes), ainsi qu’à un orchestre, ne bénéficia pas moins de 86 répétitions avant que son auteur ne la considère comme réellement au point ! Le plus étonnant est que Janine Solane parvenait toujours à rémunérer ses danseurs, musiciens, chefs d’orchestre, accessoiristes, costumiers, éclairagistes, régisseurs… pas réellement à la mesure de leur talent, il est vrai, mais tout cela sans subventions, ce qui serait absolument inimaginable de nos jours ! Heureusement pour elle, la presse fut souvent dithyrambique à son égard mais, comme tout grand artiste, elle eut aussi ses détracteurs, lesquels ne réussirent cependant pas à modifier d’un poil sa ligne de conduite…

    Janine Solane forgea son style et son esthétique sur sa volonté de dépouiller la danse de toutes ses "complications physiques", ce en s’abreuvant à trois courants différents : classique, libre et expressionniste. Pour elle, la danse n’était ni le geste, ni la musique mais la projection humaine de la musique au travers du geste, sa transcription charnelle dans l’espace. Tout, en elle, donnait l’impression de facilité, d’élégance et d’un grand raffinement. A l’instar  d’Isadora, elle chercha à libérer les corps des dogmes religieux imposés par des siècles de domination chrétienne, bien que, dans la seconde moitié de sa vie, elle réalisât des œuvres religieuses et sacrées.

    C’est tout cela que raconte cet ouvrage, écrit par une de ses anciennes danseuses, et qui se lit réellement comme un roman. S’il est rédigé avec ferveur et passion, il relate surtout avec beaucoup d’exactitude et une foultitude de détails ce que fut la vie et l’œuvre de cette grande artiste, fort injustement oubliée de nos jours. Il analyse en profondeur son parcours, depuis ses premiers pas, son ascension grâce aux concours et, surtout, à la rencontre de Pierre Aldebert, l’un de ses grands admirateurs qui devint l’un des premiers directeurs du Théâtre populaire de Chaillot ; il dissèque en outre avec soin ses principaux ballets, tout spécialement La Fugue, La Passacaille et Saint-Sébastien sous les flèches et consacre également de nombreuses pages à son Ecole et à son enseignement. Un travail réellement passionnant qui aurait cependant pu aller encore plus loin en replaçant l’art de cette grande Dame de la danse dans le paysage chorégraphique de son époque.

    J.M.G.

  • Lizica Codréano, une danseuse roumaine dans l'avant-garde parisienne / Doïna Lemny / éd. Fage

    lizica-codreano.jpgLizica Codréano,

    une danseuse roumaine dans l’avant-garde parisienne

     par Doïna Lemny, 116 pages, 84 illustrations, broché, 16,5 x 23,5 cm, éditions Fage, Lyon, Sept. 2011, 20 €.

     ISBN : 978-284975-240-1

     

    Beaucoup moins connue que ses contemporaines Isadora Duncan et la Loïe Fuller, Lizica Codréano n’en a pas moins sa place au sein de celles qui ont révolutionné l’art de Terpsichore au début du XXè siècle. Découverte par Brancusi en 1922, cette jeune danseuse, sans avoir fait une carrière exceptionnelle, n’en a pas moins laissé son nom parmi les artistes de l’époque.

    Née en 1901 dans une riche famille de Bucarest, Lizica manifeste dès son plus jeune âge un attrait pour la musique, les Beaux-Arts et la danse et quittera la Roumanie pour Paris en 1919. Elle fera très rapidement la connaissance de ses compatriotes Mihalovici, Enesco et, surtout, Brancusi qu’elle fréquentera durant une trentaine d’années. Mais aussi nombre de personnalités du monde artistique tels Eric Satie, Florent Schmitt, Sonia Delaunay, Ida Rubinstein, Fernand Léger, Paul Poiret, Sacha Guitry, Hans Bellmer pour ne citer que les plus célèbres. Ses premiers spectacles, des improvisations surtout, se déroulent dans les salons, les cercles d’art, les galas de charité puis dans le cadre d’expositions artistiques. Son style très libre et sa gestuelle qui la mettait en harmonie autant avec le monde qu’avec elle-même, la rendent vite célèbre mais elle refuse de s’embrigader dans une compagnie. Elle s’essayera toutefois au cinéma (Le p’tit parigot, 1926) en y apportant une touche personnelle. La maladie la contraindra à se soigner par la psychanalyse et le hatha yoga dont elle deviendra une adepte. Elle en arrivera à définir une « psychologie viscérale », précepte qu’elle explicitera dans un ouvrage : Sagesse et folie du corps. Sa notoriété la conduira à accueillir au sein du cabinet qu’elle avait ouvert, 8 rue d’Anjou à Paris, diverses personnalités comme le duc et la duchesse de Windsor, le comte de Paris, Grâce de Monaco, Coco Chanel…

    Bref, une vie passionnante racontée avec passion dans un ouvrage abondamment illustré qui lève en outre le voile sur un côté encore méconnu de la vie artistique de la première moitié du XXè siècle.

    J.M.G.

  • Danse contemporaine, mode d'emploi / P. Noisette / Flammarion

    dansemodemploi-cove-001.jpg

    Danse contemporaine, mode d’emploi 

     

    Par Philippe Noisette, 256 pages, 247 photos en couleurs et 14 en N et B pour la plupart dues à Laurent Philippe, 19,3 x 23 cm, broché, couverture avec rabats, éd. Flammarion, Paris, Mars 2010, 24,90 €.


    ISBN : 978-2-0812-3748-3

     

    Voilà un ouvrage que tout amateur de danse contemporaine se doit de posséder dans sa bibliothèque car il offre un panorama de la danse actuelle en France de façon quasi exhaustive, l’explicitant sous forme de questions-réponses d’une très grande pertinence grâce à une écriture à plusieurs niveaux. Tant et si bien que le lecteur peut y trouver de façon quasi immédiate une réponse aux grandes questions qu’il se pose. Une synthèse qui, bien sûr, ne peut réellement aborder en détail les sujets évoqués mais qui permet de décrypter et largement illustrer l’évolution que cet art a subi ces cinquante dernières années, évolution qui révèle un langage en perpétuelle mutation.

    Cet ouvrage se compose de 9 chapitres, le premier tentant une définition de la danse contemporaine. L’auteur y répond par une périphrase, à savoir que l’on peut pratiquement tout se permettre dans cet art mais qu’il n’est pas synonyme de chaos. Bien au contraire, le jeu de tout chorégraphe consiste à créer une harmonie dans un désordre apparent. Nous voilà fixés : explosés les cadres autrefois imposés, la danse contemporaine peut désormais présenter toutes les formes possibles et imaginables et investir tous les lieux.

    Les autres chapitres viennent compléter et expliciter cette doctrine, en particulier les raisons de son existence, ses origines, ses multiples facettes, ses langages, son intérêt, en ne perdant jamais de vue que, comme tout art, elle est et restera le reflet de notre époque, sans jamais devenir élitiste.

    Ce travail se termine par une série de portraits en commençant par ceux qui ont marqué l’évolution de cet art mais aussi d’une trentaine de chorégraphes choisis parmi les plus représentatifs de la danse d’aujourd’hui dans notre pays.

    J.M.G

  • Le hip hop / Marie-Christine Vernay / Actes Sud Junior

    img-0007.jpgLe hip hop,

    par Marie-Christine Vernay, 64 pages, 6 photos en couleurs, 11 x 17,5 cm, broché, éd. Actes Sud Junior, Septembre 2011, 9,90 €.

    ISBN : 978-2-330-00042-4

     

    Voilà un petit ouvrage qui a le mérite, en 6 courts chapitres, de résumer de façon claire et concise l’histoire du hip hop en France. Cet art « du déplacement et de l’esquive », né dans le Bronx dans les années soixante dix pour lutter contre le racisme et la violence, a été popularisé grâce à la télévision en 1984. Il a vu pour la première fois le jour en France à Vénissieux l’année suivante, grâce notamment à Kader Attou et Mourad Merzouki auxquels l’auteur consacre d’ailleurs un court chapitre. Sa popularité en fera très vite un art à part entière avec ses codes et son propre répertoire, tant et si bien que des chorégraphes, tant classiques que contemporains, Blanca Li ou José Montalvo par exemple, ainsi que des ciracassiens le feront évoluer vers de nouveaux horizons. C’est ainsi qu’il acquerra ses lettres de noblesse, conquérant des théâtres et des lieux prestigieux, faisant son apparition dans des festivals comme celui de Montpellier, obtenant même le label "National".

    J.M.G.

     

  • Degas et les danseuses, l'image en mouvement / R. Kendall / J. Devonyar / Skira Flammarion

    ess-degas-et-les-danseuses.jpg

    Degas et les danseuses, L’image en mouvement

    Par Richard Kendall et Jill Devonyar, 276 pages, 161 photos en couleurs et 108 en N et B, relié toile sous jaquette, 25 x 28 cm, éd. Skira Flammarion, Paris 2011, 45 €

     

    ISBN : 978-2-0812-6667-4

     

    Cet ouvrage vient d’être édité à l’occasion des expositions Degas et le nu au Musée d’Orsay du 3 avril au15 juillet 2012, et Degas and the ballet à la Royal Academy of Arts de Londres, du 17 septembre au 18 décembre 2011.

     

    Les catalogues d’exposition sont aujourd’hui devenus de prestigieux ouvrages d’art qui rassemblent, illustrent et commentent la quasi-totalité des pièces présentées au public lors des grandes manifestations artistiques. Tel est le cas de ce magnifique album richement illustré qui retrace non seulement la vie et l’amour de Degas pour la danse et les danseuses mais qui est aussi le témoignage de l’une des facettes de la vie scientifique de l’époque, celle relative à la photographie à grande vitesse et à l’étude du mouvement. C’est surtout en  cela que réside  l’originalité de cet ouvrage, jetant les ponts entre deux arts, celui de  la peinture et celui de la photographie. Si l’on connaît généralement Degas au travers de sa peinture, on ignore bien souvent sa fascination pour la photographie : en effet, dès l’acquisition de son premier appareil en 1895, bien peu savent qu’il s’adonna à la photographie quasiment jour et nuit, réalisant le portrait de ses ballerines préférées dans les poses les plus diverses et sous toutes les coutures. De là peut-être la justesse de leurs attitudes tant sur la toile et le papier que dans le marbre.

    L’ouvrage – on n’ose prononcer le mot de catalogue – est divisé en quatre parties : la première est consacrée aux contacts initiaux entre danse et photographie ; la seconde, judicieusement appelée « L’œil mobile », a trait aux dessins réalisés par Degas aux différents temps d’une leçon de danse, et en particulier à la célèbre petite danseuse de 14 ans ; le chapitre suivant, intitulé « La bête humaine », est une étude de son travail en atelier, et le quatrième est consacré aux dernières années de sa vie, plus précisément axées sur ses relations avec la photographie et le cinéma.

    Une chronologie des liens entre Degas et la photographie ainsi qu’une importante bibliographie complètent ce magnifique travail rédigé par deux des plus grands spécialistes anglais de ce peintre, Richard Kendall étant co-auteur des ouvrages Degas et la danse et Degas sculpteur, parus respectivement aux éditions La Martinière et Gallimard il y a quelques années.

    J.M. Gourreau

  • Tiago Guedes / T.B. Costa / Editions Centre Pompidou-Metz

    Tiago Guedes

     

    Par Tiago Bartolomeu Costa, 72 pages, 26 photos en couleurs, broché, 13 x 19,5 cm, éd. du Centre Pompidou - Metz, Coll. Instantanés, Mars 2011, 12 €.

    I.S.B.N. : 978-2-35983-010-1

    Danseur et chorégraphe portugais, Tiago Guedes est encore peu connu en France. C’est à l’occasion de la programmation des « Instantanés Tiago Guedes » initiée par le Centre Pompidou de Metz et présentée en janvier 2011 au FRAC de Lorraine, à l’Ecole supérieure d’art de Lorraine et au Centre Pompidou de Metz que ce livre a été édité en deux langues, portugais et français. La carrière de ce chorégraphe avant-gardiste a été retracée par le critique Tiago Bartolomeu Costa, lequel a également tenté d’expliciter les fondements, tenants et aboutissants de son œuvre depuis sa première création, Um solo, en 2002.

    Dès ses premières œuvres, le chorégraphe a cherché à « délivrer le spectacle total défendu par Rainer des codes stricts de la discipline ». Pas de récit donc mais une œuvre visuelle dans laquelle les interprètes créent leurs propres codes corporels, traduction contemporaine de multiples expressions artistiques. Des pièces souvent minimalistes, construites sur et avec leurs interprètes, se référant parfois à Béjart, Cunningham ou Pina Bausch, mais transformant certains gestes perçus antérieurement en d’explosifs mouvements festifs et incontrôlés. Ce faisant, le chorégraphe déplace notre regard de la forme vers le contenu, révélant un vaste champ de références qui parviennent à cohabiter sans porter atteinte au sens, montrant l’autre côté d’un miroir que nous nous sommes toujours refusé de traverser.

    Une liste des œuvres de ce chorégraphe, avec leurs dates et lieux de création, leurs compositeur, scénographe et interprètes complètent utilement ce travail.

                                          J.M.G.

  • Trois petits rats à l'Opéra / Alain Germain / Editions Oslo Jeunesse

    Trois petits rats à l’Opéra, les Casse-Noisettes

     

     

    par Alain Germain, préface de José Martinez, 184 pages, 14,5 x 21 cm, broché, éditions Oslo Jeunesse, Paris, Mars 2011, 9,95 €

    ISBN : 978-2-35754-033-0

     

     

    Diable d’homme ! On le savait metteur en scène de génie, directeur de compagnie, chorégraphe, costumier, peintre-décorateur, librettiste, architecte, romancier et, également, auteur d’un remarquable ouvrage sur Janine Charrat… Il fallait encore qu’il se livre à conter quelques belles histoires aux enfants, ce qui, d’ailleurs n’est pas tout à fait nouveau puisqu’on lui doit déjà plusieurs  romans pour la jeunesse, entre autres Les origines de l’Homme ou Les Aventures du Professeur Coppensius, Fantômes d’Opéra et Le dernier fantôme de l’Opéra, ainsi que La ville invisible !

    Trois petits rats à l’Opéra, son dernier roman pour la jeune classe, est à la fois un polar et une évocation de la vie mythique des petits rats de l’Opéra, personnages chers à son cœur qu’il aurait sans doute aimé être et qu’il n’a jamais pu devenir.

    L’ouvrage est fascinant car ses trois « Casse-Noisettes » sont en fait trois enfants à l’image de tous ceux qui veulent rentrer (et qui entrent) dans ce lieu quasi inaccessible qu’est l’Ecole de danse de l’Opéra : plus réels que réels dans leur comportement, ils vont vivre une histoire passionnante au sein de ce temple légendaire de la danse qu’est le Palais Garnier ! Or cette histoire, loin d’être un conte de fées, n’est pas si loufoque que cela, bien que teintée de surréalisme et de surnaturel. En outre, comme tout polar qui se respecte, il tient en haleine jusqu’au bout, ne livrant la clé de l’énigme qu’au tout dernier acte. Quant au style, il est vivant, alerte et gai, plein de jeunesse et d’allant, réellement à l’image de son auteur...

    Un ouvrage par conséquent à mettre entre toutes les mains, qui se lit avec beaucoup de plaisir et qui ravira, à n’en point douter, autant les petits que les grands !

    J.M. G.

  • Une reine en exil / Jean-Paul Chabrier / Editions Actes Sud

    Une reine en exil,

     

     

    un tombeau de Philippine Bausch, par Jean-Paul Chabrier, 64 pages, 10 x 19 cm, broché, Actes Sud éd., Arles, Mai 2010, 10 €.

    ISBN : 978-2-7427-9090-6

     

    Voilà un ouvrage étrange et fascinant, évocation d’une vie imaginaire et rêvée de Pina Bausch par un écrivain qui a revêtu sa peau au travers d’un personnage, Philippine Bausch, sur scène peu avant sa disparition. Rien qui ne soit vraiment autobiographique mais rien non plus qui ne le soit pas. En effet, l’œuvre replace toujours l’artiste dans sa propre histoire et ses aspirations, avec ses secrets, son dialogue avec le quotidien, sa sensibilité « à fleur de mystère », son questionnement artistique.

    C’est au cours d’une répétition de Uraufführung que Pina quitta notre terre, le 30 juin 2009, des suites d’un cancer généralisé dont elle ignorait encore peu de temps auparavant l’existence. Ce « tombeau », - une pratique littéraire ancestrale dont l’objet est de recueillir certaines célébrations poétiques en hommage au personnage disparu – évoque certes de façon imaginaire certaines des sensations qu’elle a pu éprouver au cours de sa vie mais il s’appuie sur certains éléments de ses spectacles, pour ne pas dire de leur essence. Il est d’ailleurs mis en parallèle avec une biographie fort intéressante qui constitue la seconde partie de l’ouvrage, ces deux éléments étant curieusement de même longueur…

    Bref, un ouvrage qui offre un éclairage inhabituel, voire nouveau, sur une chorégraphe célèbre dans le monde entier et qui a toujours gardé secrète la majeure partie de ses pensées et de son existence.

     

    J.M.G.

  • Danse l'étreinte / Tristan Jeanne-Valès / Christian Gattinoni / éditions Aréa

    Danse l’étreinte,

     

     

    Par Tristan Jeanne-Valès et Christian Gattinoni,

    96 pages, 16 x 24 cm, 45 photos en couleurs et 14 en N et B, broché, éd. Aréa, Paris, Février 2011, 15 €.

    ISBN : 9782844461926

     

    Tristan Jeanne-Valès hante les salles de spectacle, particulièrement celles de danse, comme photographe indépendant depuis plus de 20 ans. Le recueil qu’il nous offre aujourd’hui rassemble une série de clichés qui ont trait aux duos amoureux ou à des pas de deux charnels et qui ont fait l’objet d’expositions dans différents pays, en France, en Bolivie, en Macédoine et au Kosovo notamment. Ces images sculpturales, souvent poignantes et judicieusement choisies, évoquent l’aventure humaine, l’imagination et le talent de certains chorégraphes d’aujourd’hui, tels Pina Bausch, Lia Rodriguès, Régine Chopinot, Josef Nadj, Christine Bastin, Odile Duboc, Maguy Marin, Catherine Diverrès, Angelin Preljocaj, Edouard Lock, Sidi Larbi Cherkaoui… entre autres, tous des chorégraphes qui ont su, chacun à leur manière, faire parler et résonner la chair.

    Cet ouvrage qui, comme le dit l’auteur, « constitue son album amoureux », est judicieusement accompagné par des textes poétiques de Christian Gattinoni, critique d’art et enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. Regrettons cependant que ce livre, qui se veut un album de photographies, n’ait pas fait l’objet, à l’image de nombreux autres livres d’art, d’une impression dans un format plus conséquent…

     

    J.M.G.

  • Corps à corps, vision du cirque contemporain / Marc Moreigne / éd. de l'Amandier

    Corps à corps,

    visions du cirque contemporain

     

     

    Par Marc Moreigne, 286 pages, 52 photos en couleurs (dans deux portfolios) et 26 en N. et B. de Dominique Colin, 15 x 21,5 cm, broché, éd. de l’Amandier, Décembre 2010, Paris, 20 €.

    ISBN : 978-2-35516-124-7

     

    Certes, il ne s’agit pas d’un livre sur la danse à proprement parler puisqu’il retrace les caractéristiques et les tendances du « nouveau cirque » depuis sa création dans les années 1970 en France. Mais les évolutions de cet art du mélange des genres et des univers, des écritures et des esthétiques, qui est devenu art à part entière, marquent une volonté délibérée de rupture avec le cirque traditionnel. En effet, le cirque contemporain glisse petit à petit vers le happening, la performance, le living théâtre et… la danse. Les passerelles entre ces deux arts se multiplient, tendant tous les deux vers une recherche esthétique et formelle de plus en plus sophistiquée. Ainsi deux des chapitres sont-ils consacrés l’un à Josef Nadj, l’autre à Héla Fattoumi et Eric Lamoureux.

    En fait, ce passionnant ouvrage propose non une analyse ou une explication pédagogique des diverses formes et contenus que revêtent les spectacles de cirque contemporain mais plutôt un regard sur eux, sans doute partial. C’est une synthèse au travers des cinq dimensions qui font le cirque aujourd’hui : le corps de l’artiste, le collectif, la transversalité et le croisement des champs artistiques, les différentes étapes du processus de création et le rôle de la mise en scène. Ces différentes approches sont illustrées par cinq portraits d’artistes contemporains (le jongleur François Chat, la contorsionniste Angela Laurier, l’acrobate Mathurin Bolze, la trapéziste Pénélope Hausermann et l’équilibriste Johann le Guillerm) qui, chacun, apportent leur témoignage personnel et leur vécu, tant de l’art que de la création. Il ne s’agit donc ni d’un état des lieux, ni d’une histoire du cirque contemporain mais bien « d’une traversée en images et en mots des corps, des pensées, des désirs, des actes artistiques » de ces êtres hors norme que l’auteur a pu rencontrer au cours de ses  multiples pérégrinations à travers ce monde fascinant.

    J.M. G.

  • Danse et art contemporain/ Rosita Boisseau - Christian Gattinoni / Editions Scala

    Danse et art contemporain,

     

    Par Rosita Boisseau et Christian Gattinoni, 128 pages, 90 photos dont 73 de Laurent Philippe, 16,5 x 20cm,  broché, Nouvelles Editions Scala, Collection Sentiers d’art, Paris, Mars 2011, 14,90 €.

    ISBN : 978-2-35988-028-1

     

    Comme l’indique son titre, il ne s’agit pas d’une énième histoire de la danse, ni d'un nouveau panorama de cet art. Mais bien d’un travail mettant en avant les relations entre danse et arts plastiques contemporains, disciplines qui ont de nombreux points en commun et qui se complètent également souvent parfaitement. Il ne faut pas perdre de vue en effet qu’un spectacle chorégraphique est la résultante non seulement de danse et de musique mais aussi de nombreux arts de la scène tels que décors, costumes, lumières, accessoires, sans oublier l’esprit du lieu dans lequel il est produit.

    Il était bien sûr totalement utopique d’envisager de présenter l’infinité des relations pouvant exister entre ces différents arts. C’est pourquoi les deux auteurs de cette étude, la journaliste et critique de danse, Rosita Boisseau et le critique d’art, Christian Gattinoni, ont choisi de présenter les principales relations entre ces arts au travers d’œuvres significatives majeures, depuis l’avènement des Ballets Russes jusqu’à nos jours, en les répartissant dans quatre catégories : « Plus ou moins indépendant », « Plus ou moins construit », « Plus ou moins ensemble » et « Plus ou moins de corps ». Chacune de ces parties repose sur une balance qualitative qui penche tour à tour du côté dansé ou du côté plastique. Dans ces cohabitations, échanges et collaborations autour des questions du décor ou de la scénographie apparaissent en effet avec plus ou moins d’indépendance, de construction, d’ensemble ou de corps…

    Les chorégraphes choisis ont été classés selon leur démarche, leur esthétique, leur appartenance à un courant artistique ou géographique défini. Des hors-textes thématiques qui abordent d’autres problèmes plus particuliers comme la performance, le stylisme ou, encore, la vidéo, complètent ces approches. Sont principalement évoqués A. Nikolaïs, P. Découflé, M. Donata d’Urso, M. Cunningham, T. Brown, L. Childs, P. Bausch, R. Hoghe, S. Waltz, J. Fabre, J. Nadj, C. Rizzo, A. Platel, S. Larbi Cherkaoui, W. Vandekeybus, W. Forsythe, F. Verret, M. Stuart, H. Robbe, O. Duboc, R. Chopinot, A. Preljocaj, B. Charmatz, A. Buffard, La Ribot, M. Chouinard, J. Montalvo, R. Orlin, B. Lachambre, H. Umeda et Dumb Type. Ce choix délibéré reflète en fait la diversité et la complexité de la conjonction de différents arts aujourd’hui en pleine expansion et, en même temps, donne une idée de la formidable évolution de l’art de Terpsichore au XXème siècle.

    J.M.G.

  • Compagnie Marie Chouinard Company / Editions du Passage

     

    Compagnie_Marie Chouinard_Company  

     

    par Marie Chouinard, Rosita Boisseau, Michael Crabb, Elisa Guzzo Vaccarino, Tatsuro Ishii, Andrée Martin, Philippe Noisette, Chantal Pontbriand et Rober Racine, 178 pages, 100 photos en couleurs et 3 en N. et B., bilingue (français et anglais), 31,5 x 27cm, relié sous jaquette, éditions du passage, Québec, Canada, 2010, 50€. 

    Diffusion pour la France : Librairie du Québec, 30 rue Gay Lussac, 75005 Paris.

    ISBN : 978-2-922892-39-0

     

    Les quelques incursions de Marie Chouinard et de sa compagnie en France ont marqué les esprits à tel point que les hommages qui lui sont rendus au travers de ce magnifique ouvrage ont entre autres été rédigés par deux éminents critiques de danse français, Rosita Boisseau et Philippe Noisette. C’est dire tout l’impact de la danse de cette artiste québécoise sur l’art de Terpsichore en France !

    Cet album marque le vingtième anniversaire de sa compagnie, fondée en 1990, et retrace le parcours de cette singulière et étonnante artiste qui débuta sa carrière par une série de solos qui avaient pour particularité d’exposer le corps sous toutes ses facettes avec puissance animale et virtuosité. Ce faisant, elle a inventé de nouvelles manières de faire et d’être qui ont radicalisé la scène de la danse. Sa source a toujours été le corps et, surtout, « le silence et le souffle qui composent cette matière ». Sa technique, très particulière, consiste à réveiller en tout premier lieu la colonne vertébrale et la respiration « qui sont les canaux à la base de la vie ». Ce n’est que par la suite qu’elle étend ces sensations et ces mouvements à l’œil, au sexe, au cœur et à l’esprit, les mettant tous au même diapason. Sa réputation de « provocatrice » a franchi toutes les frontières. Il faut dire que dès ses premiers solos, Marie Chouinard a violé toutes les conventions pour mieux s’en départir par la suite. Mais si certains esprits ont pu être choqués, il n’y avait cependant rien de gratuit dans ses propos : faisant preuve d’un érotisme subtil, elle était simplement un peu en avance sur son temps, transformant l’art « en moteur de jouissance ».

    Sont passés en revue dans cet ouvrage les grandes œuvres de sa carrière, souvent explicitées par elle-même et illustrées par de splendides photos fréquemment en pleine page, Le Sacre du printemps, Le prélude à l’après-midi d’un faune, L’amande et le diamant, Des feux dans la nuit, Les 24 préludes de Chopin, Etude N° 1, Body-Rémix/Les variations Goldberg, Orphée et Eurydice, Le nombre d’or, ainsi que quelques installations et vidéos. L’album est complété par une biographie sommaire et une abondante bibliographie.

     J.M. G.

     

    Lire la suite

  • Mémoires et histoire en danse / I. Launay, S. Pagès / Editions de L'Harmattan

    Mémoires et histoire en danse

    ouvrage collectif sous la direction d’Isabelle Launay et Sylviane Pagès, 456 pages, illustrations en N et B, broché, 15,5 x 24 cm, L’Harmattan éd., collection Arts 8, Paris 2010, 39,50 €.
    I.S.B.N. : 978-2-296-13239-9,

     

    Cet ouvrage rassemble les résultats des travaux de quelques chercheurs et enseignants de l’Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis consacrés à la mémoire et à l’histoire de la danse. Bien souvent en effet, les travaux issus de masters ou de doctorats demeurent confidentiels alors que leur originalité et les perspectives qu’ils ouvrent méritent d’être plus largement diffusées.

    L’ouvrage comporte 5 parties, la première étant consacrée à la mémoire des œuvres chorégraphiques, la seconde à l’analyse du geste chorégraphique, la troisième aux pratiques d’écriture et de lecture, la quatrième au portrait de l’artiste en danseur et à la construction d’une figure, et la dernière à l’historiographie. Les textes sont signés d’Isabelle Launay et de Sylviane Pagès bien sûr mais aussi de Cyril Lot, Paola Secchin-Braga, Olivier Normand, Raf Geenens, Christine Roquet, Marie Glon, Ninon Prouteau, Marina Nordera, Laetitia Doat, Sanja Andus l’Hotellier, Claude Sorin, Federica Fratagnoli, Anne-Sophie Riegler, Ramsay Burt, J.-C. Paré et Bertrand d’At. Les recherches et travaux portent entre autres sur Isadora Duncan, La Guimard, Peter Van Dyck, Fokine, WaslavNijinsky, Bronislava Nijinska, Lucinda Childs, Jérôme Bel, Rudolf von Laban, André Lévinson, Marie-Madeleine Guimard, Lucinda Childs etc. Ils rendent compte d’une part des avant-gardes chorégraphiques et critiques, d’autre part de la construction de la figure du danseur-interprète et de sa parole, en s’appuyant sur des types de sources très divers. « Toutes ces études entendent placer au cœur de la démarche historique l’analyse de la mouvance des œuvres aux prises avec leurs interprétations, ainsi que la construction du geste. In fine, c’est à une autre façon de penser et d’écrire l’histoire de la danse que le lecteur est convié ».

    J.M. G.

  • De l'une à l'autre / Comprendre, apprendre et partager en mouvements / éd. Contredanse

    De l’une à l’autre,

     

    Composer, apprendre et partager en mouvements.

     

    Ouvrage collectif (Simone Forti, Lawrence Halprin, Dominique Boivin, Arlette Streri, Steve Paxton, Bonnie Bainbridge Cohen, Anna Halprin, F. Matthias Alexander, Walter Carrington, Joan Skinner, Lila Greene, Daria Halprin, Mathias Poisson, Thomas Lehmen, Rudolf Laban, Denise Luccioni, Myriam Gourfink, Laurence Louppe, Thierry Bae, Julie Salgues, Norah Zuniga Shaw, François Raffinot, Liz Lerman, Art Becofsky, Janet Adler, Carla Bottiglieri, Patricia Kuypers, Robert Ellis Dunn, Lisa Nelson, Melissa Borgman), 320, pages, Broché, 17 x 24 cm, 130 illustrations, éd. Contredanse, Bruxelles, décembre 2010, 28 €.

     

    EAN : 9782930146324 

     

    Pas moins de 30 auteurs pour évoquer le processus créatif et les pratiques de la danse ! La redécouverte du livre de Lawrence Halprin, le mari d’ Anna Halprin a amené Baptiste Adrien à identifier quelques structures possibles du processus créatif, s’adressant tant aux différentes formes artistiques qu’à l’ensemble des activités humaines. Cet ouvrage résulte de la réflexion de quelques artistes et chercheurs sur leur pratique du mouvement à différents stades de la création. La résultante tourne autour de trois mots clés : apprendre, composer et partager.

    J.M.G. 

  • Chopinot / Annie Suquet / éd. Cénomane

    Chopinot,

     

     

    par Annie Suquet, 130 pages, 12 x 21 cm , broché, éd. Cénomane, Le Mans, Juin 2010, 18 €.

    ISBN : 978-2-916329-33-8

     

    Prêtresse de la Nouvelle danse du début des années 80, Régine Chopinot doit sa célébrité à son atypisme. Premier prix au Concours de Bagnolet, alors dirigé par Jaque Chaurand en 1981, cette chorégraphe fera à nouveau parler d’elle quatre ans plus tard lors du Défilé qu’elle réalisera avec la collaboration du couturier tout aussi atypique qu’elle, Jean-Paul Gaultier. Dès lors, les choses iront très vite : l’année suivante la retrouvera à la tête du Centre chorégraphique de Poitou-Charente, succédant au Théâtre du Silence que dirigeait Brigitte Lefèvre. 1988 sera l’année de KOK, une œuvre très contestée, pas autant cependant que Végétal, œuvre sans argument sur le ralentissement et la raréfaction du mouvement, dans laquelle « la danse se propage par cercles concentriques menaçant  d’englober le spectateur dans son orbite énergétique ».

    Cet ouvrage retrace donc la carrière de cette artiste chorégraphique depuis la création de sa première pièce, Ma grand’mère hippocampe, en 1978, jusqu’à sa dernière, Cornucopiae en 2008, année qui marque également son départ de La Rochelle et la fondation de sa nouvelle compagnie.

    Le travail d’Annie Suquet, historienne de la danse, conférencière et chercheur dans diverses universités, notamment à Paris VIII et Genève, décortique l’art de cette admiratrice du mouvement Dada et analyse ses œuvres, vectrices de sa puissance mais aussi de sa fragilité.

     

    J.M.G

  • Catherine Diverrès / Mémoires passantes / L'oeil d'or - CND / Nov. 2010

    Catherine Diverrès  Mémoires passantes

     

    Par Irène Filiberti,

    160 pages, 4 photos en couleurs et 41 en N et B, 15 x 21 cm, broché, couverture avec rabat, coédition CND (coll. Parcours d’artistes) – L’œil d’or (coll. Formes et figures), Paris, Nov. 2010, 26 €.

    ISBN : 978-2-913661-39-4

     

    Voilà plus de 25 ans qu’Irène Filiberti, journaliste passionnée de danse, suit le parcours de Catherine Diverrès et de son compagnon de route Bernardo Montet, quasiment depuis leur première création, Instance, qui reçut le premier prix du concours international de chorégraphie de Nyon, jusqu’à Encor, créée cette année à la Biennale de Danse de Lyon. Vingt cinq ans au cours desquels elle a suivi pas à pas le travail de ces artistes hors du commun depuis leur sortie de Mudra, leurs questionnements, leur appréhension d’un nouveau langage, plus en phase avec notre quotidien. S’il fut très inspiré par l’expressionnisme allemand et la danse postmoderne américain, il le sera surtout par leur rencontre avec Kazuo Ohno, le fondateur du butô blanc qui leur fit prendre conscience de l’essence de la danse et de l’importance de l’abstraction dans cet art. Jamais Catherine Diverrès n’oubliera ce maître qui restera toujours présent dans sa mémoire et auquel elle rendra sans faillir hommage tout au long de ses œuvres. 

    Ces vingt cinq années ont été l’occasion de tisser des liens très étroits entre la chorégraphe et la journaliste, de réaliser de nombreuses interviews et échanges d’idées. Cet ouvrage en est le fruit. Il évoque bien sûr le parcours de la chorégraphe, depuis la création de la compagnie jusqu’à son départ en 2008 du CCN de Rennes qu’elle a dirigé pendant 14 ans… Il évoque aussi ses pensées et ses idées au travers d’un abécédaire rédigé à partir d’entretiens ou de textes écrits par la chorégraphe elle-même, par ses danseurs ou des amis de longue date. Il témoigne enfin de ces « mémoires passantes » que l’œuvre dans sa globalité, par définition éphémère, a pu tracer.

     

    J.M.G.

  • John Neumeier / Trente ans de ballets à l'Opéra de Paris / éd. Gourcuff-Gradenigo

     John Neumeier

    Trente ans de ballets à l’Opéra de Paris

     

    Par Jacqueline Thuilleux, 96 pages, 36 photos en couleurs, 24 x 21,5 cm (à l’italienne), broché avec couverture à rabats, éd. Gourcuff-Gradenigo, Montreuil, Octobre 2010, 25 €.

     

    I.S.B.N. : 978-2-35340-089-8

     

    Directeur du Ballet de Hambourg depuis 1973, John Neumeier n’a pas présenté moins de onze ballets à l’Opéra de Paris, l’un d’entre eux, Sylvia, ayant été créé sur la scène du Palais Garnier le 30 juin 1997 avec Manuel Legris, Nicolas Le Riche, Monique Loudières, José Martinez et Elisabeth Platel dans les rôles principaux. Lui rendre hommage par un ouvrage rappelant cette épopée était sinon une nécessité, du moins un travail d’une très grande utilité. Jacqueline Thuilleux l’a fait avec simplicité, évoquant en une double page pour chacun des ballets les circonstances de sa création, son synopsis et quelques anecdotes gravitant autour de l’œuvre. Bien évidemment, chacun de ces onze ballets est illustré par deux ou trois photos aussi caractéristiques que marquantes, choisies avec soin dans la photothèque de l’Opéra.

    En ouverture de cet ouvrage, se trouvent deux textes, l’un du chorégraphe lui-même, l’autre de Brigitte Lefèvre, Directrice de la danse de l’Opéra. Dans le premier, Neumeier évoque sa découverte, en 1063, du Palais Garnier, puis les débuts de sa collaboration – mouvementée – avec cet établissement et les diverses péripéties qui ont suivi. Brigitte Lefèvre quant à elle se remémore ses diverses rencontres avec ce de ce chorégraphe, « homme de la raison et de la passion, (…) qui sait si bien conjuguer la complexité du ballet classique et la liberté de la danse contemporaine ». L’ouvrage se termine par une brève biographie de ce chorégraphe qui rayonne, aujourd’hui encore, sur tout le ballet néo-classique.

    J.M.G.                                                                                                                                           

     

  • Christian Rizzo / Quelque chose suit son cours / M.T. Champesme / CND

    Christian Rizzo

    Quelque chose suit son cours

    Une année d’entretiens avec Marie-Thérèse Champesme

     

    176 pages, 21 photos en couleurs en un cahier, broché, 15 x 21 cm, éd. Centre national de la danse, Coll. Parcours d’artistes, Paris, Nov. 2010, 17€.
    ISBN : 978-2-914124-42-3

     

    Christian Rizzo est un artiste atypique, multidisciplinaire. On le connaît comme danseur, chorégraphe et metteur en scène de ses spectacles. Mais sait-on que c’est également un rockeur, un vidéaste, un costumier, un plasticien et qu’il a, de ce fait, aussi touché à la mise en scène d’opéras, sans oublier également qu’il a été commissaire d’exposition ? Lorsqu’il fonde l’ « Association Fragile » en 1996, la danse y tient certes une place assez grande mais les arts plastiques une place non moins importante. Il se nourrit de tout, aussi bien des formes des nuages qui passent et qu’il aime à contempler que des réalisations plastiques de ses congénères, qu’ils soient artistes ou non. Ses sujets touchent tous les domaines de la vie, ses références sont multiples. Rien n’est prémédité, tout est bon pour être détourné, tout est prétexte à créer, à improviser.

    Cet ouvrage, fruit d’interviews réalisés par une historienne de l’art durant quasiment une année, montre bien les diverses facettes du personnage. Il est original en ce sens que ces entretiens, qui abordent une foultitude de sujets, ont été réalisées à différents instants de la vie de l’artiste et dans des états psychologiques différents. Bien qu’orientés (mais non interprétés), ils sont ici retranscrits bruts de décoffrage, ce qui permet une lecture à deux niveaux, d’où leur plus grand intérêt. Ce travail se termine bien évidemment par une biographie et une liste de ses œuvres.

     

    J.M. Gourreau

  • Guide du Flamenco / Luis Lopez Ruiz / L'Harmattan

    Guide du Flamenco 

    par Luis Lopez Ruiz, traduit de l’espagnol par Anne Wetzstein, 3ème édition, 240 pages, broché, 13,7 x 21,5 cm, L’Harmattan éd., Paris, Oct. 2010, 22 €.

     

    ISBN : 978-2-296-12889-7

     

     

    Tout ce que vous voulez savoir sur le flamenco sans jamais avoir osé le demander, suivant l’expression consacrée, se trouve dans cet ouvrage qui en est déjà à sa troisième édition, c’est tout dire ! Il est vrai qu’une telle synthèse faisait défaut dans le paysage de cet art aussi passionnel qu’envoûtant. Comme on peut le lire dans son introduction, ce livre est écrit dans le but précis d’apporter une aide sous une forme simple, claire, rigoureuse, concise et accessible à tous ceux qui seraient intéressés par le sujet. Il est, aujourd’hui encore, très difficile de savoir ce qu’est réellement le flamenco. Ce travail ne cherche pas à en donner la définition mais précise où il se trouve, depuis quand et ce qu’il est devenu. Il a surtout le grand mérite de réfuter l’image que le voyageur traditionnel se fait du flamenco, à savoir un spectacle pour touristes que l’on peut voir dans les tablaos de Madrid ou de Tolède.

    L’ouvrage comporte 11 chapitres : l’origine du flamenco, son évolution, son développement et sa répartition géographique. Les chapitres suivants sont consacrés à l’étude du chant, de la danse et de la guitare et, les derniers aux artistes ayant marqué l’histoire de cet art. Une bibliographie et une discographie choisies complètent utilement ce travail.

     

    J.M. Gourreau

     

  • Café Müller, Une pièce de Pina Bausch / L'Arche éd., 2010

    Café Müller, une pièce de Pina Bausch, Tanztheater Wuppertal

    .

     

    96 pp., 2 photos N et B, 10 x 17,8 cm, broché, L’Arche éd., Paris, Mai 2010, 39 €. L’ouvrage est accompagné d’un CD présentant la pièce dans son intégralité.

    I.S.B.N. : 978-2-85181-727-3

    Textes en français, allemand et anglais.

     

    On se souvient que Pina Bausch passa une grande partie de son enfance à observer le comportement des consommateurs, cachée sous les tables du café que tenaient ses parents. Café Müller, peut-être son œuvre la plus célèbre, est née de ses souvenirs. Six auteurs, Raimund Hoghe ; Norbert Servos, Hervé Guibert, Ralf Borzik, Leonetta Bentivoglio et Etel Adnan se sont penchés sur cette pièce, retraçant ce qu’elle évoquait pour eux.

    A l’origine, Café Müller regroupait cinq pièces de différents chorégraphes créées indépendamment les unes des autres, Kurt Jooss, Gerhardt Bohner, Gigi-Georghe Caciuleanu et Hans Pop autour de Pina Bausch. Il ne subsiste aujourd’hui plus que celle de Pina. Cet ouvrage lui rend un hommage vibrant, d’autant que le CD nous présente la pièce telle qu’elle a été créée, avec ses interprètes originels. Comme l’évoque aussi justement qu’abruptement Raimund Hoghe, cette œuvre est « une plainte d’amour », célébrant le deuil de la danse dans la société, au travers de la quête d’un autre théâtre, d’une autre façon de danser, mettant en avant l’angoisse de la solitude, l’inconnu, le réconfort, le désir de contact et d’amour, la folie qui nous guette. Un essai poignant.

    J.M. Gourreau

  • La danse : des ballets russes à l'avant -garde / Jean-Pierre Pastori

     

    La danse - Des Ballets russes à l'avant-garde

    , par Jean-Pierre Pastori, 160 pages, 12,5 x 17, 8 cm, 77 photos en couleurs et 100 illustrations en N et B, broché, éd. Gallimard, Coll. Découvertes, Paris, Février 2005.
    ISBN : 2-07-030422-1

     

    Cet ouvrage est une réédition revue et augmentée de celui paru sous le même titre en 1997. Son auteur, historien et critique suisse très connu, a résumé d'une façon personnelle fort judicieuse toute l'histoire de la danse moderne et l'essor de la danse contemporaine, depuis l'avènement des Ballets russes. En 5 chapitres, il montre, par le texte et l'image, l'explosion, le cheminement et l'évolution de l'art de Terpsichore pour arriver à la libération des formes et du mouvement que l'on connaît aujourd'hui. Un ouvrage agréable à consulter, non seulement du fait de son contenu mais aussi de sa conception et de sa mise en pages, de fort nombreuses illustrations et encadrés étant imbriqués au sein du texte. Il se termine par quelques documents-clé tirés d'ouvrages ou revues spécialisés qui permettent au lecteur de mieux appréhender la vision de son auteur sur cet art qui a acquis ses lettres de noblesse au XXème siècle.

    J.M. Gourreau

  • Grammaire de la notation Conté / Michelle Nadal

    Grammaire de la notation Conté - Nouvelle présentation du système,

     

    par Michelle Nadal, 144 pages, nombreuses figures en N. et B., 21 x 29,7 cm, Broché, Centre National de la danse éd., Coll. Cahiers de la pédagogie, Pantin, Juin 2010, 28 €.

     

    I.S.B.N. : 978-2-914124-41-6

     

    Parmi les rares auteurs d'un système de notation de la danse, Pierre Conté, musicien avant d'être chorégraphe, fut le seul à se servir d'une partition musicale pour noter le mouvement. Son système repose sur une conception unitaire de la musique et de la danse. De même qu'il avait reconnu quatre facteurs fondamentaux pour la musique, il détermine ceux qui régissent le mouvement physique, à savoir l'espace, le temps, la nuance et l'accentuation, les trois derniers étant des facteurs communs aux deux arts. Le facteur « espace » quant à lui fut décliné en différentes composantes pouvant être combinées à l'infini.
    Cet ouvrage explicite de façon claire et précise les bases de ce système en s'aidant de nombreux schémas et exemples. Il s'adresse autant aux chorégraphes qu'aux danseurs, aux enseignants qu'aux chercheurs. Son auteur, ex-danseuse des ballets de Leonide Massine et Kurt Jooss, a été formée par Pierre Conté lui-même. Elle enseigne aujourd'hui au Conservatoire national supérieur d'art dramatique et à l'Ecole nationale supérieure d'arts et technique du théâtre.

    J.M. Gourreau

  • Danse contemporaine, mode d'emploi / Philippe Noisette / Flammarion

    Danse contemporaine, mode d’emploi,

    par Philippe Noisette, 256 pages, 218 photos en couleurs et 19 en N et B, broché, 19,3 x 23 cm, Editions Flammarion, Collection Mode d’emploi, Paris, Mars 2010, 24,90 €.

     

     

    ISBN : 978-2-0812-3748-3

    Voilà un ouvrage qui répond directement à toutes les questions que se posent autant les amateurs que les détracteurs de la danse contemporaine. Par le texte et l’image. Celles-ci sont d’ailleurs particulièrement bien choisies et bien agencées : dès les premières pages en effet, avant même le sommaire, le lecteur se rend compte de la diversité extrême de cet art grâce à quelques photos saisissantes, pour la majorité de Laurent Philippe, qui lui donnent immédiatement l’envie de regarder les autres. Comme le dit l’auteur, journaliste et critique de danse bien connu, dans la danse contemporaine, « on peut tout se permettre, ou presque : durée, vestiaire, décors, tout semble s’inventer – ou se réinventer – en temps réel ».

     Si dans le premier chapitre, Philippe Noisette tente de répondre à la question : La danse contemporaine, c’est quoi ? il traite dans le suivant de son intérêt en apportant quatre réponses argumentées : ça change du classique, ça reflète notre époque, ça se danse de multiples façons et ça mélange plusieurs expressions artistiques ! Le chapitre suivant, traité avec un brin d’humour lui aussi, apporte un démenti aux détracteurs : non, il n’y a pas rien à voir dans la danse contemporaine, ce n’est pas un art élitiste, il y a et il n’y a pas de vraies vedettes, elle est l’apanage de tout le monde et les danseurs qui la pratiquent peuvent être gracieux et non pas uniquement des sportifs. Voilà, vous êtes prévenus. Et si, par goût, vous préférez l’érotisme, la nudité, le minimalisme, une belle architecture, la danse de rue, l’afro-jazz, le virtuel, le classique, le traditionnel ou, tout simplement, la danse qui danse, vous  trouverez tout cela dans les spectacles d’aujourd’hui.

    Les derniers chapitres de ce livre passionnant traitent de quelques évènements majeurs classés par ordre chronologique, de quelques chorégraphes qui ont osé introduire le hasard en danse, déformer les corps, dynamiter les codes, utiliser les arts plastiques, le cirque et la mode par exemple… L’ouvrage se termine par le portrait d’une trentaine de chorégraphes contemporains avec deux mots clé pour chacun : qui est-il et quel est son style.

    Un ouvrage de référence, du moins remarquable, sur la danse contemporaine qui, bien que condensé, permet de se faire une opinion circonstanciée sur les multiples facettes que cet art revêt aujourd’hui dans le monde.

                                                                                                                                                                                                                                 J.M.G.

  • Anna Halprin / Mouvements de vie / Editions Contredanse

    Mouvements de vie

    60 ans de recherches, de créations et de transformations par la danse, traduit de l’anglais par Elise Argaud et Denise Luccioni, 346 pages, 110 illustrations en N et B, broché, 17,5 x 22,5 cm, éd. Contredanse, Bruxelles, 2009, 28 €., par Anna Halprin,

     

     

     

    ISBN : 978-2-93014-631-7

     

    L’ouvrage original, Anna Halprin, mowing toward life – Five decades of transformational dance date de 1995. La célèbre chorégraphe américaine y évoquait sa démarche, ses recherches et son parcours. Rompant les liens avec la Modern Dance, Anna Halprin fonde sa compagnie, le San Francisco Dancers’ Workshop en 1959 pour répondre au besoin des artistes qui souhaitaient redécouvrir les fondements de la pratique de la danse en se libérant des contraintes scéniques du théâtre à l’italienne. Peu à peu naît une danse dépouillée permettant de ré-insuffler une émotion et une motivation individuelles plus importantes conférant à la danse une véritable raison d’être dans l’existence. Le travail au sein d’une collectivité l’amène à investir la vie quotidienne des participants et à faire naître la créativité en eux. La force puissante de la vie qui les animait était alors devenue source d’inspiration. Pour Anna, danser était simplement adopter un processus créatif et analyser ce qui pouvait en découler. L’improvisation était devenue exploration.

     Sa confrontation avec le cancer approfondit encore sa réflexion. Son travail tourna alors autour de l’esprit et du pouvoir de l’art en tant que vecteur de guérison. Son approche du mouvement s’appuya sur les structures naturelles et organiques du corps plus que sur des formes et des styles imposés artificiellement. En 1978, elle fonde le Tamalpa Institute consacré à l’étude des diverses art-thérapies, des processus créatifs, des mythes, des rituels et de la création collective. Son approche de la danse aboutit à un épanouissement personnel et artistique tout à la fois, permettant de libérer la créativité, véhicule de guérison et de transformation, redonnant sa vitalité à l’individu tout entier en unissant les dimensions physique, émotionnelle, mentale et spirituelle.

     

    J.M.G.

  • Les Ballets Russes de Serge de Diaghilev / Editions Gourcuff Granedigo

    Les Ballets Russes de Serge de Diaghilev, sous la direction de Mathias Auclair et Pierre Vidal, avec la collaboration de Catherine Massip, Cristina Barbero, Martine Kahane, Philippe de Lustrac, Marie Avril et Claude Arnaud, 280 pages, 350 illustrations en couleurs, 24 x 21 cm, broché, éd. Gourcuff Granedigo, 2009, 39 €

     

     

     

     

     

    ISBN : 978-2-35340-067-6

    Cet ouvrage accompagne l'exposition sur le même sujet qui se déroulera à la Bibliothèque Musée de l'Opéra de Paris (Palais Garnier) de novembre 2009 à mars 2010. Il s'inscrit dans le cadre du centenaire des ballets russes (1909 / 2009) et de l'année France Russie (2010). Dés leur première saison à Paris,en 1909, au Châtelet, les ballets russes de Serge de Diaghilev rencontrent le succès et provoquent une révolution de l'art du décor, par la place donnée à la couleur et la participation de peintres modernistes. Pendant vingt ans ils triomphent dans l'Europe toute entière.

    Diaghilev réunit autour de lui des décorateurs russes de grand talent: Benois, Bakst, Larionov, Goncharova,… des peintres avant-gardistes : Picasso, Juan Gris, Braque, Chirico,… des danseurs : Nijinsky, Ida Rubinstein, des photographes : Man Ray, Bragaglia, tous les artistes et les créateurs les plus innovants de son époque.

    Très documenté, l'ouvrage est le véritable livre de référence sur le sujet et donne une série d'informations concrètes et précises sur la liste des représentations, le répertoire, la composition de la troupe, les collaborations… avec en fin d’ouvrage un inventaire des sources conservées à la Bibliothèque du Musée de l'Opéra.

  • Carolyn Carlson, Paris Venise Paris / Claude Lê-Anh / Actes Sud

    Carolyn Carlson, Paris-Venise-Paris, photographies de Claude Lê-Anh, 314 pages, 120 photos en N et B et 39 en couleurs, 21,5 x 32 cm, relié, éd. Actes Sud, Arles, Mars 2010, 49 €.

     

     

     

     

    ISBN : 978-2-7427-7891-1

     

    Voilà un fort bel ouvrage qui sort à point nommé, juste au moment où Carolyn Carlson présente deux de ses dernières pièces au Théâtre National de Chaillot, Blue lady (revisited) et Eau. Si ce livre retrace le parcours de cette artiste depuis 1973, date à laquelle Rolf Liebermann l’invite à l’Opéra de Paris avec le titre d’Etoile-chorégraphe, jusqu’à nos jours, il entre aussi de façon très subtile dans son intimité, quelques images de son fils Aleksi émaillant ces pages. Au fil du temps, Claude Lê-Anh, photographe d’origine vietnamienne qui a consacré un partie de son temps à la photographie de danse, s’est liée d’amitié avec la chorégraphe dont elle a pu apprécier le talent depuis 1975. Cet ouvrage, réalisé de connivence, en est le résultat. Une œuvre qui, certes, évoque par l’image les créations les plus emblématiques de Carolyn mais qui révèle aussi d’autres facettes de son talent, entre autres la calligraphie et la poésie, ce qui montre, si besoin l’était encore, que tous les arts sont étroitement liés !

    L’ouvrage est divisé en cinq parties, emportant le lecteur dans une série de voyages aller-retours de Paris à Venise, ville chère à la chorégraphe qui y créa entre autres Undici onde, Underwood et Blue lady mais, surtout, qui y mit au monde son fils. Sa maquette, agréable, met parfaitement en valeur les différents éléments qui le composent, les photos bien sûr mais aussi un aperçu des autres arts auxquels s’adonne Carolyn, dressant ainsi un panorama complet de son talent.

     

    J.M.G.

  • Le langage chorégraphique de Pina Bausch / Brigitte Gauthier

    Le langage chorégraphique de Pina Bausch,

    par Brigitte Gauthier, 225 pages, 15 photos N et B de Guy Delahaye, 13,5 x 21 cm, broché, l’Arche éd., Paris, 2008, 16 €.

     

     

     

     

    ISBN : 978-2-85181-689-4

     

    Nul ne le contestera, Pina Bausch a révolutionné l’art chorégraphique de la fin du 20ème siècle en ce sens qu’elle n’a pas créé le mouvement mais l’a laissé émerger de l’intérieur du corps des danseurs, tout en le canalisant. Au travers de cette étude, Brigitte Gauthier  a tenté de trouver les racines de ce courant avant de le décortiquer, d’en faire une analyse aussi poussée que possible, en en mettant en avant ses caractéristiques. Ainsi montre t’elle que l’œuvre de Pina est créée essentiellement à partir d’observations et de souvenirs mais non de sensations, nous en laissant tirer les conclusions par nous-mêmes. « Les gestes et les mots ne sont plus tributaires d’un récit, nous dit-elle, mais ils jaillissent comme des instantanés d’être : abrupts, volcaniques, déstabilisants ». Les mouvements ne sont pas issus d’une écriture codifiée mais, au contraire, naissent de la vie de tous les jours et de l’observation de certains de ses temps forts. S’il y a toujours un thème, le récit est aboli au profit d’idées fortes, souvent réitérées, comme si elle voulait nous les imprimer dans le crâne. Plus de ligne directrice ni de cohérence mais une profusion d’idées dans lesquelles chaque spectateur puisera ce qui le touche le plus.

     

    J.M.G.

  • Serge Lifar La beauté du diable / Jean-Pierre Pastori / Editions Favre

    Serge Lifar, la beauté du diable, biographie,

    par Jean-Pierre Pastori, 207 pages, 15 x 23,5 cm, 113 photos N et B, broché, éd. Favre, Lausanne, Novembre 2009, 17 €.

     

     

     

    ISBN : 978-2-8289-1127-0

    Serge Lifar a été sans doute l’un des plus grands chorégraphes français de la première moitié du XXème siècle. Or, curieusement, il n’existe que peu d’ouvrages sur cet artiste, mis à part les quelques monographies de Jean Laurent, de Gropius, de Schaïkevitch et, bien sûr, ses autobiographies. Les recherches de Jean-Pierre Pastori l’ont mené à se pencher très profondément sur son passé et, grâce à de nombreux documents inédits, qu’il s’agisse de lettres retrouvées ça et là chez des collectionneurs privés ou des archives peu consultées, telles que celles du Ministère des Affaires Etrangères ou, encore, d’un tapuscrit (document tapé à la machine) inédit, il a pu compléter les éléments dont on disposait jusqu’alors. Mais pas seulement. Lifar, on le sait, était mégalomane et, comme tous ces personnages, il avait tendance à arranger faits et choses à son avantage, les embellir, quitte à en déformer la vérité. Cet ouvrage a d’abord le très grand mérite de rétablir l’exactitude des choses. Il fait également la lumière sur la personnalité réelle de ce grand chorégraphe, sur le rôle exact qu’il a joué dans le domaine de la danse entre les années1930 et 1950, notamment à l’Opéra de Paris lors de la dernière guerre. Fourmillant d’anecdotes passionnantes dûment référencées (ce qui en fait sa richesse), c’est aussi un regard sur la vie artistique de l’époque. Il est complété par une bibliographie sélective mais bien fournie, une filmographie et la liste chronologique de ses œuvres.

    J.M.G.

  • Renaissance des Ballets Russes / Jean-Pierre Pastori / Editions Favre

    Renaissance des Ballets Russes,

    Par Jean-Pierre Pastori, 144 pages, 41 illustrations en N et B, 15 x 23,5 cm,  Broché, éd Favre, Lausanne, Février 2009, 17€.

     

     

     

    ISBN : 976-2-8289-1065-5

     

    Le scandale du Sacre du printemps dans la chorégraphie de Nijinsky en 1913 sur la scène du théâtre des Champs-Elysées est encore dans toutes les mémoires. Cette période de l’histoire de la danse fascine toujours autant les ballétomanes d’aujourd’hui, et de nombreux ouvrages relatent la fabuleuse aventure des Ballets russes. Le travail de Jean-Pierre Pastori offre le grand intérêt de compléter cette  bibliographie grâce à de nouveaux éléments en grande partie puisés à la Diaghilev Foundation de New York, et qu’il a pu consulter grâce à l’historienne Pamela Migel Ekstrom. Cette collection, aujourd’hui abritée par l’université de Harvard, comporte en effet de très nombreux documents pour la plupart inconnus des historiens, documents qui ont permis à Jean-Pierre Pastori d’apporter un grand nombre de précisions sur certaines œuvres, leur élaboration ou leur représentation.

    Ce minutieux et passionnant travail retrace donc l’épopée de tous les artistes - musiciens, peintres, décorateurs - qui ont participé à l’aventure de Diaghilev, depuis 1909, date de la présentation des Danses polovtsiennes du Prince Igor au Châtelet  jusqu’à 1929, date de sa mort. Ecrit dans un style alerte et élégant, l’ouvrage fourmille d’anecdotes mais, surtout, de savoureux  détails sur tous les personnages mêlés de près ou de loin à cette épopée, Prokofiev, Strawinsky, Nijinsky, Ansermet, Massine, Fokine, Bakst, Benois Gontcharova et Larionov, pour ne citer que les plus célèbres. Il est en outre illustré de photos pour la plupart inconnues qui ont été prêtées à l’auteur par Valentina Kachouba, une des danseuses de la troupe que Diaghilev avait engagée en 1915 et qui les avait prises au cours des tournées, tant à Lausanne qu’aux Etats-Unis.

    Une bibliographie sélective et une discographie tout aussi sélective complètent cet ouvrage.

    A signaler qu’une première version de ce texte abondamment documenté a été publiée par Luce Wilquin à Lausanne en 1993.

     

    J.M. Gourreau

  • Claude Bessy : Les ballets clssiques de sa vie

    Claude Bessy présente les Ballets classiques de sa vie,

    112 pages, 107 photos en N et B et 15 en couleurs, relié sous jaquette, 23,5 x 29 cm, éd. Hors Collection, Paris, 2009, 29,90 €.

    ISBN : 978-2-258-07839-0

     

    Claude Bessy est l’une des grandes ballerines qui ont marqué le XXème siècle. Tour à tour danseuse étoile, responsable du Ballet de l’Opéra de Paris, directrice de l’école de danse de l’Opéra et chorégraphe, cette artiste a œuvré, pendant plus de 60 ans au développement de l’art de Terpsichore au sein de la « Grande Maison ». Elle y entre en 1942, à l’âge de 10 ans, y fera toutes ses classes et sera engagée en 1946 dans le corps de ballet comme interprète de petits rôles d’anciens ballets remontés par Albert Aveline ou de créations de Serge Lifar. A cette époque aussi, l’occasion lui est donnée de danser les divertissements des opéras comme Faust ou Roméo et Juliette, petites pièces aujourd’hui supprimées. Sa présence, son physique, son abattage exceptionnels firent très vite d’elle une vedette qui gravit rapidement tous les échelons de la hiérarchie et qui gagna ses galons d’Etoile en mai 1957. Sa carrière sera dès lors fulgurante.

    Ce sont les souvenirs les plus marquants de quelques uns des ballets qui ont jalonné son parcours qu’elle nous rapporte aujourd’hui, avec ce mordant et cette pointe d’impertinence qui lui étaient propres durant son activité ! Ainsi sont passés en revue Les Noces fantastiques, Le Lac des cygnes, Phèdre, Giselle, Daphnis et Chloé, L’Atlantide, Coppélia, Casse-Noisette, Pas de dieux, La Fille mal gardée et le célèbre Boléro de Maurice Béjart. Un recueil passionnant sur travail et son art, émaillé d’anecdotes savoureuses retraçant par le texte et l’image les grands évènements de sa carrière avec beaucoup d’humour et d’allant.

    J.M.G.

  • Variations sur l'Après-midi d'un faune, par Christian Dumais-Lvowski / Editions Alternatives

    Variations sur L’après-midi d’un faune,

     

    par Christian Dumais-Lvowski, 64 pages, 20 illustrations N.et B. et couleurs, 10 x 19 cm, Broché, éd. Alternatives, Paris, 12 €

    ISBN : 978 2 86227 6205.

    L’Après-midi d’un faune fut l’une des œuvres qui révolutionna l’art de Terpsichore en 1912 lors de sa présentation au Châtelet, de par son inconvenance et son primitivisme. L’ouvrage proposé ici rassemble le poème de Stéphane Mallarmé, des extraits des cahiers dans lesquels Nijinski nota son ballet, des articles de presse de l’époque (Rodin, Claudel, Calmette, Cocteau), des phototypies d’A. de Meyer qui réalisa quelques photos du ballet au moment de sa création, lesquelles furent d’ailleurs publiées en 1914. Quelques gravures de l’artiste québécoise, Claire Lemay, complètent cette illustration. Cet ouvrage s’avère donc un témoignage de ce que fut l’œuvre à sa création et l’accueil qu’elle en reçut.

    J.M. G.

  • Yano, un artiste japonais à Paris, par Chantal Aubry

    Yano, un artiste japonais à Paris,

    par Chantal Aubry, 384 pages, 51 illustrations en N et B (Anne Nordmann), 15,5 x 22 cm, broché, éd. Centre National de Danse, coll. Parcours d’artistes, Pantin, Juin 2008, 28 €.

     

     

     

    ISBN : 978-2-914124-35-5

     

     

    Hideyuki Yano, est un être un peu mystérieux pour la majorité des amateurs de danse contemporaine. Il naquit à Tokyo en 1943 et mourut très jeune, à 45 ans, du sida, à Paris. Il débarqua dans cette ville au début des années 70, nourri d’une spiritualité orientale à laquelle l’Europe aspirait. Auparavant, au Japon, il goûta à de nombreux arts, la peinture, le théâtre, le piano, le yoga, la danse et, surtout, le mime. Ses premiers spectacles datent de 1968 : il s’agissait de performances appuyées sur des textes poétiques, loin du butô qui prenait alors naissance sous l’impulsion d’Hijikata. A son arrivée en France, Yano rencontre la femme du sculpteur Piotr Kowalski qui lui donne les moyens de monter ses premiers spectacles. C’est aussi par elle qu’il entre en contact avec Elsa Wolliaston. Par la suite, il fera la connaissance de Susan Buirge, Christiane de Rougemont, Lila Greene, Sidonie Rochon, Karine Saporta, Mark Tompkins, François Verret… En 1977 naît le groupe « Mâ, danse théâtre rituel » et le fameux spectacle Rivière Sumida / Folie, duo avec Elsa Wolliaston dans lequel le nô prend une place prépondérante. Les deux pièces suivantes, Géo-chorégraphie et Flux-sape lui apporteront sinon la célébrité, du moins la reconnaissance. Puis ce sera Châteauvallon et Hana avec Elsa, prélude à la dissolution du groupe Mâ. Ses dernières œuvres, Salomé et Ishtar, exploreront les frontières du théâtre et de la danse. En 1986, il deviendra directeur du Centre Chorégraphique National de Besançon - Franche Comté.

    Pour Yano, la danse était l’expression d’un état intérieur dominé par la sensation et le désir. Mais il était aussi hanté par la mort. Celle de son frère en 1980 le marquera à jamais. Sa danse, hors du temps, initiatique, rituelle, était imprégnée par son sens du sacré. Son enseignement aura marqué de nombreux danseurs et chorégraphes de ces dernières années.

    Yano se livrait difficilement. Chantal Aubry et Anne Nordmann ont eu la chance de faire sa connaissance peu de temps après son arrivée en France, de travailler avec lui et de le suivre durant tout son parcours. Cet « impossible portrait » a pu être rédigé grâce à la complicité des nombreux artistes qui ont travaillé avec lui. C’est un témoignage aussi émouvant que passionnant.

    J.M.G.

  • Isadora Duncan, Une sculpture vivante. Catalogue Musée Bourdelle Novembre 2009 - Mars 2010

    Isadora Duncan, une sculpture vivante,

    par Juliette Lafon, Anne Martin-Fugier, Myriam Chimènes, Elisabeth Schwartz, Colin Lemoine, Hélène Pinet, Stéphanie Cantarutti, Sophie Grossiord et Jean-Michel Nectoux, 336 pages, 399 photos pour la plupart en couleurs, 22 x 27 cm, broché, éd. Musée Bourdelle et Paris musées, Novembre 2009, 39 €.

     

     

     


    ISBN : 978-2-7596-0092-2

     

    Les catalogues des grandes expositions sont devenus aujourd’hui de véritables ouvrages d’art. Ainsi en est-il de celui de l’exposition Isadora  Duncan qui se tient au Musée Bourdelle à Paris, depuis le 20 novembre 2009 jusqu’au 14 mars 2010.

    Cet ouvrage, fort conséquent, a été réalisé sous la plume d’historiens, de conservateurs de musées et de chercheurs au CNRS, spécialistes de l’œuvre d’Isadora bien sûr mais aussi de Bourdelle qui lui est indissociablement lié. Il reflète totalement l’exposition mais, bien plus, retrace la vie de cette pionnière de la danse moderne qui a vécu la plus grande partie de sa vie en France. Il se divise en 9 chapitres évoquant successivement la femme libre, ses débuts parisiens à la Belle Epoque, son désir de danser et de transmettre sa danse, ses relations avec Antoine Bourdelle, Paul Poiret et Nijinski et son goût pour l’Antique. Il se termine par une biographie très complète et une bibliographie. Un ouvrage qui fera date dans les annales de la danse.

     

    J.M.G.

    Voir aussi dans cette même rubrique le compte-rendu de l'exposition.

  • Violette Verdy / Florence Poudru / Dominique Delouche / Editions du CND

    Violette Verdy

    , par Dominique Delouche & Florence Poudru, 192 pages, 32 Illustrations en N et B et 7 en couleur, 12,5 x 24,5 cm, relié, éd. Centre National de la Danse, Coll. Parcours d’artistes, Paris, Décembre 2008, 35 €.

     

     

     

    ISBN : 978-2-914124-36-2

     

     

    De son vrai nom Nelly Guillerm, Violette Verdy  partagea sa carrière entre la France et les Etats-Unis, pays où elle passa 18 ans auprès de Balanchine et de Robbins avant de prendre la direction de la Danse à l’Opéra de Paris, succédant à Raymond Franchetti en 1977. Mais cette élève de madame Rousanne et de Victor Gsovsky débuta sa carrière chez Roland Petit à l’âge de 12 ans, dans Le Poète. Quatre ans plus tard, on la retrouve dans la compagnie, les Ballets des Champs-Elysées : elle y danse entre autres, Les Sylphides de Fokine et Le Rendez-vous de Kosma, puis Les Forains et Coppélia. En 1949, elle obtient le rôle principal du film Ballerina puis, en 1951, elle apparaîtra dans le film Olivia aux côtés d’Edwige Feuillère. Entre 1950 et 1956, elle dansera en France, en Italie et en Grande-Bretagne, interprétant notamment la jeune fille du Loup de Roland Petit. Elle n’a alors que 20 ans. C’est au cours de ces années que Balanchine la remarque. Mais elle est d’abord invitée aux Etats-Unis par Lucia Chase pour danser Miss Julie de Birgit Cullberg au sein de l’A.B.T. Elle rejoint le NYCB à l’automne 1958 et y devient très vite « Principal », grade qui correspond au titre d’Etoile. Elle y interprète tous le grands ballets banchiniens mais aussi d’autres œuvres comme Medea de Cullberg, La Sylphide de Bournonville ou Nutcracker de Neumeier, ainsi que Dances at a Gathering et In the night de Jérôme Robbins.

    Son arrivée à l’Opéra de Paris ne se fait pas sans difficultés. Si elle ne réussit pas à imposer Kenneth MacMillan, en revanche, elle y fait triompher certaines œuvres de Béjart (Life, Boléro, Webern opus V ) et de Balanchine (Les 4 tempéraments, Apollon musagète, Le fils prodigue). C’est sous son égide que Patrick Dupond est nommé Etoile. Considérant toutefois qu’elle n’est pas faite pour diriger la « Grande Maison », elle passe le flambeau à Noureev en 1983.

    L’ouvrage se termine par six leçons de danse filmées par Dominique Delouche à des Etoiles à de l’Opéra, à savoir entre autres, Monique Loudières, Isabelle Guérin, Elisabeth Platel, Elisabeth Maurin et Nicolas Le Riche.

     

    J.M.G.

  • Françoise Adret, soixante années de danse / Francis de Coninck

    Françoise Adret, soixante années de danse

     

    Par Francis de Coninck, 128 pages, 73 illustrations en N et B et 12 en couleurs, 21 x 27 cm, broché, éd. Centre National de la danse, Coll. Parcours d’artistes, Pantin, décembre 2006, 28 €.

    ISBN : 978-2-914124-31-7

     

    Grande Dame de la danse, Françoise Adret a été danseuse puis chorégraphe, maître de ballet, directrice de compagnie, créatrice de projets, prospectrice de talents avant de devenir « chef d’entreprise culturelle » et inspectrice de la danse au Ministère. Avant-gardiste, féministe et engagée, on la rencontrait toujours une cigarette aux lèvres mais jamais la langue dans sa poche… Elle avait aussi une poigne de fer. Elle a œuvré pour la danse pendant plus de 60 ans. Et à 86 ans, elle disait encore : « ce n’est pas demain que je vais cesser de danser » !

    Journaliste et critique de danse, Francis de Coninck a connu Françoise en 1980, à Lyon. Une amitié indéfectible est née de cette rencontre et, à l’âge où elle prit un repos bien mérité, il  décida de retracer son peu banal parcours au travers d’entretiens réalisés au cours de ces 25 dernières années.

    Dans son enfance, Françoise était  un véritable garçon manqué mais, toute jeune, elle savait déjà ce qu’elle voulait : devenir danseuse. Elle fit toutes ses classes avec des professeurs russes réfugiés en France, entre autres, Madame Rousanne au studio Wacker. A 19 ans, elle rencontre François Guillot de Rode, son futur mari. C’est grâce à lui qu’elle fera la connaissance d’intellectuels célèbres tels Sartre, Valéry, Artaud ou Boris Vian. Après la Libération, elle entre à l’Opéra de Paris au sein duquel régnait Lifar. Elle y dansera son Pas d’acier. De la même époque date sa première chorégraphie, La conjuration, sur un poème de René Char et une musique de Jacques Porte. Les aventures se multiplient. Françoise est une des premières chorégraphes à travailler pour la télévision et, aussi, l'une des premières à exporter la danse française à l’étranger. En 1959, elle est maître de ballet chez Roland Petit. L’année suivante, on la retrouve à Nice, à l’invitation de Pierre Médecin, pour créer le Ballet de l’Opéra  : elle y montera plusieurs œuvres : Concert Grosso, Le Tricorne, Résurrection, Les amants de Mayerling et bien d’autres encore. En 1963, elle reprend son bâton de chorégraphe, travaillant, entre autres, pour le Marquis de Cuevas, le London Festival Ballet et le Harkness Ballet de New-York. 1968 marque son retour en France. Elle y monte, avec Jean-Albert Cartier, le Ballet Théâtre contemporain d’Amiens dont le but était de mettre en lumière la danse moderne. Ensemble, ils y réaliseront plus de 40 créations. En 1972, le BTC s’installe à Angers, et Françoise en est la responsable chorégraphique. Elle y invite plusieurs chorégraphes américains tels Balanchine, Lubovitch, Tudor ou Butler. Un souffle de liberté envahit alors l’univers codifié et fermé de la danse. En 1978, elle est appelée au Ministère où elle est nommée inspectrice de la danse en charge des conservatoires, à une époque où la danse moderne tenait peu de place dans l’enseignement. C’est elle qui généralisera cette discipline. En 1985, elle prend la direction du Lyon Opéra Ballet. Elle y invite Mats Ek et Kylian mais aussi des jeunes chorégraphes comme Maguy Marin à qui elle confie la relecture de Cendrillon, un des ballets les plus célèbres aujourd’hui. Elle acheva sa carrière en 2000 en tant que directrice du Ballet de Lorraine, bien après l’âge requis pour la retraite…

     

    J.M. Gourreau

  • J'ai fait le beau au bois dormant / Pedro Pauwels

     

    J’ai fait le beau au bois dormant

     

     

     

    Par Pedro Pauwels, 160 pages, 11, 8 x 18 cm, 2 photos en couleur et 3 en N et B, broché, éd. Centre National de la Danse, coll. Parcours d’artistes, Pantin, Juin 2009, 12 €.

    ISBN : 978-2-914124-38-6

     

    « Vendredi 21 mai 2004, 7 heures du matin… En un clin d’œil, tout bascule… Cinq personnes s’activent autour de moi… Des regards se croisent, des questions fusent face à mon corps allongé sur un brancard, entouré du Samu qui m’emmène… L’hôpital… Très vite, les visages se cachent derrière les masques. Une voix me dit : C’est gravissime, Monsieur, nous allons vous endormir. Ce sera plus commode pour les soins… » Il restera endormi deux mois.

    Dans le milieu de la danse, nul n’ignore que Pedro Pauwels s’est sorti de justesse d’une grave méningite, non sans séquelles d’ailleurs puisqu’il a fallu lui greffer un rein et que, dès le début de sa maladie, il a dû être amputé de la quasi-totalité des doigts de ses mains et, aussi, de ceux du pied gauche. Pas facile de reprendre des activités de danseur à la sortie de l’hôpital, six mois plus tard…

    Aujourd’hui, si Pedro n’a pas retrouvé totalement l’usage de ses mains, il n’en mène pas moins repris une vie active, tant dans le domaine de la danse que dans son engagement à soutenir ceux qui, comme lui, ont failli ne jamais s’en sortir. Mais la vie vaut la peine d’être vécue, même si l’on se sent physiquement et psychologiquement diminué. « Je vis, je me sens comme une personne normale, entière, et je me comporte (pourtant) comme un être traqué, ayant toujours à l’esprit le besoin de dissimuler quelque chose ».

    Cinq ans se sont écoulés depuis ce terrible accident cérébral et Pedro éprouve maintenant le besoin de parler de son histoire, laquelle peut sans doute être utile à ceux à qui, malheureusement, adviendrait la même chose.

    Ces pages sont un témoignage poignant mais, surtout, très émouvant de son vécu à l’hôpital, des épreuves endurées, une analyse extrêmement fidèle de la réalité, écrits avec beaucoup de simplicité, de sincérité et une grande sobriété. Ce n’est pas toujours facile de trouver les mots pour décrire les pensées et sentiments qui vous étreignent dans les moments de détresse, les peurs inconsidérées, les envies de survivre… ou de mourir, les relations que vous pouvez avoir avec les gens qui vous soignent, médecins, infirmières ou aides-soignantes, « le fait de se sentir comme un animal exposé en vitrine au regard des médecins », les moments de reconnaissance aussi. Pedro a su le faire avec sérénité, et ses mots touchent car ils sont réels et vrais. Il n’a pas cherché, au travers de ces lignes, à ce que l’on s’apitoie sur son sort. En revanche, ce qui vient à l’esprit, c’est un sentiment d’admiration pour son courage, sa force de caractère, sa volonté. Ce dramatique accident a forgé un autre homme qui se tourne désormais vers les autres certes par la danse mais, aussi, par une approche plus directe, plus fraternelle, plus humaine.

     

    J.M. Gourreau

     

    Ala fin de l'ouvrage, le lecteur trouvera quelques témoignages du monde médical apportant un éclairage plus scientifique sur la maladie et le travail de rééducation, ainsi que celui d'une danseuse de sa compagnie évoquant la façon dont cet "accident" a changé le travail du chorégraphe.

  • Danses et identités / De Bombay à Tokyo

     

    Danses et identités. De Bombay à Tokyo

     

     

    Ouvrage collectif traduit de l’anglais par Catherine Delaruelle et publié sous la direction de Claire Rousier, 272 pages, 11 photos en couleur et 25 illustrations en N et B, 16 x 24 cm, broché, éd. Centre National de Danse, Pantin, Coll. « Recherches », Juin 2009, 30 €.

    ISBN : 978-2-914124-39-3

     

    Textes de Claire Rousier, Sheema Kermani, Sophiline Cheam Shapiro, Ea Sola, Ong Keng Sen, Kim Hyunjung, Uchino Tadashi, Sal Murgiyanto, Chao Chi-Fang, Lin Yatin, Ting-Ting Chang, Liu Feng-Shueh, Sunil Kothari, Ananya Chatterjea, Avanthi Meduri et Martine Chemana.

     

     

    Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les danses asiatiques ne tirent pas toutes leurs racines d’une tradition séculaire. Né des lendemains d’Hiroshima, le butô en est un bon exemple. En fait, les danses « modernes » de ce continent et même certaines danses traditionnelles ont connu de multiples transformations et réappropriations, eu égard aux bouleversements engendrés par la pénétration occidentale, tout comme l’influence du courant américain sur l’Europe. Nos connaissances sur l’art de Terpsichore dans les pays asiatiques sont très fragmentaires, les danses sacrées de l’Inde et le butô mis à part. Et encore !

    Si cet ouvrage tente en partie de combler cette lacune, son propos est davantage de répondre à des questionnements présents, entre autres à savoir l’influence de l’orientalisme en Asie sur l’esthétique de certaines danses, la manière de faire entendre, à travers le corps, d’autres discours, politiques en particulier ou, encore, la façon dont les danseurs ont contribué à (re)construire leur identité nationale. La plupart des textes de ce recueil ont pour point commun de s’inscrire dans le champ des études post-coloniales apparues dans les années 1970. L’ouvrage emmènera le lecteur du Pakistan à l’Inde, en passant par la Chine, l’Indonésie et Taïwan. Il recueille de nombreux témoignages et analyses d’œuvres contemporaines ou modernes.

     

    J.M.G.

  • Serge Diaghilev et les Ballets Russes : Etonne-moi !

     

    Serge Diaghilev et les Ballets russes : Etonne-moi !

     

     

     

    Catalogue établi sous la direction de John E. Bowlt, Zelfira Tregulova et Nathalie Rosticher Giordano à l’occasion de l’exposition « Etonne-moi », Serge Diaghilev et les Ballets Russes, Nouveau Musée National de Monaco, 9 juillet – 27 septembre 2009.
    352 pages, 24 x 28 cm, 300 illustrations en couleur et 100 en N&B, Cartonné sous jaquette plastifiée, coéd. Skira – Flammarion – NMNM, 2009, 49 €.

    ISBN : 978-88-572-0091-0

     

     

    Il n’est pas rare de nos jours que les catalogues d’exposition soient de véritables œuvres d’art. Tel est le cas de ce magnifique ouvrage publié à l’occasion de l’exposition célébrant le centenaire de la création des fameux Ballets Russes à Monaco en 1909, exposition qui rassemblait presque 300 œuvres – peintures, dessins, sculptures, maquettes, costumes, programmes, affiches, photographies de l’époque, lettres, notes chorégraphiques – de tous ceux qui ont fait la gloire des Ballets russes pendant 20 ans. Monaco, on le sait, accueillit Diaghilev dès 1911, et l’exposition, donc ce livre qui en est le fidèle reflet,  retrace la fulgurante aventure des Ballets Russes depuis leur création en 1909, jusqu’en 1929, date de leur dissolution et de la mort de Diaghilev.  Les pièces présentées proviennent de très nombreuses collections publiques et privées ainsi que de différents musées dont celui du Nouveau Musée National de Monaco, du Musée d’Art Moderne et du Musée National de l’Opéra de Paris, ainsi que de plusieurs musées américains, britanniques et russes dont celui du Théâtre de Saint-Pétersbourg qui abrite la collection Fokine. Elles ont été rassemblées par divers spécialistes des Ballets Russes, tels John Bowlt, Zelfira Tregulova et Nathalie Rosticher Giordano. Nombre d’entre elles n’étaient pas connues des ballétomanes. On y retrouve bien évidemment tous les grands noms des artistes de l’époque, que ce soit ceux des peintres comme Bakst, Benois, Braque, Chirico, Derain, Ernst, Gontcharova, Larionov, Miro, Picasso ou Juan Gris, ceux des musiciens, tels Stravinsky, Debussy, Fauré, Moussorgsky, Poulenc, Prokofiev, Ravel, Auric ou Satie, ceux des chorégraphes Serge Lifar, Mikhaïl Fokine, Serge Golovine, Léonide Massine et Balanchine, et ceux des grands danseurs, Karsavina et Nijinsky en particulier. C’est ainsi que l’on peut revivre au fil des pages les fastes et la splendeur des grands ballets de l’époque tels Schéhérazade, Les danses polovtsiennes du Prince Igor, Les Sylphides, L’oiseau de feu, Le spectre de la rose, L’oiseau de feu, Petrouchka, L’après-midi d’un faune, Daphnis et Chloé, Le Sacre du printemps, L’oiseau de feu, Jeux, Le coq d’or, Parade, Les noces, Le tricorne, Pulcinella, Chout et Le train bleu pour ne citer que les plus célèbres.


    L’exposition a été réalisée en partenariat avec la Fondation Culturelle « Ekaterina » de Moscou. Elle aura également été présentée à la Galerie Nationale Trétiakov de Moscou, partenaire du projet.

     

    J.M. Gourreau

  • Jean-Christophe Maillot / D'une rive à l'autre / Jean-Marie Laclavetine

    Jean-Christophe Maillot, d'une rive à l'autre 

     

     

    Par Jean-Marie Laclavetine, ouvrage bilingue (français et anglais), 168 pages, 150 photos pour la plupart en couleur, relié sous jaquette, 25 x 29cm, Somogy éd., Paris, Mars 2009, 35 €.

    ISBN 978-27-572-0198-5

     

    Voilà un ouvrage qui était attendu avec impatience par les aficionados de la danse classique. Jean-Christophe Maillot est en effet un des rares - et aussi un des derniers - chorégraphes français à perpétuer, avec beaucoup de bonheur, la tradition du ballet classique. Aussi était-il juste qu’un hommage lui soit rendu à l’heure où il se trouve au sommet de son art.

    C’est un accident malheureux qui conduisit le jeune danseur du ballet de Hambourg à s’essayer à la chorégraphie. Nous nous retrouvons à Tours au début des années 80. Le chausson était à son pied : très vite l’artiste s’y sentit parfaitement à l’aise, bénéficiant alors de la complicité de son père. Son énergie, son charisme, sa curiosité insatiable, son intelligence subjuguèrent son entourage : à 23 ans, Titoyo - c’était son surnom à l’époque - crée sa compagnie après avoir bourlingué sur toutes les grandes scènes internationales comme soliste chez Neumeier. Au fil des ans, son style s’affirme, sa réputation aussi. Sous son impulsion le petit théâtre municipal de Tours deviendra bientôt Centre Chorégraphique National. Sa connaissance de la musique et de la peinture, son goût très sûr pour tous les arts du spectacle, son audace aussi conduiront très vite Jean-Christophe vers la notoriété. En 1993, il accepte l’invitation de la Princesse Caroline de Monaco. On connaît la suite : Monaco est devenu un des hauts lieux de la danse en Europe. Sous son impulsion également naît le Monaco Dance Forum.

    C’est toute cette aventure que nous conte Jean-Marc Laclavetine, ami de longue date du chorégraphe. L’accent, il est vrai, est mis sur les années monégasques, avec des œuvres fétiches comme Roméo et Juliette, Cendrillon, La belle, tous ces contes qui expriment les réalités de la vie, l’amour, la cruauté, la mort…

    L’ouvrage est magnifiquement illustré, essentiellement avec des photos de ses dernières œuvres, et c’est peut-être le seul reproche que je ferai à ce livre splendide mais qui, finalement, en relatant moins le passé que le présent, ouvre une fenêtre sur l’avenir.

     

    J.M. Gourreau

     

                                         

  • Panorama de la danse contemporaine, R. Boisseau

     

    Panorama de la danse contemporaine

     

     

     

    par Rosita Boisseau, 608 pages, 700 documents en quadrichromie, broché, 17 x 23 cm, éditions Textuel, Paris, Novembre 2006, 59 €.

     

     

    Critique de danse au Monde et à Télérama, Rosita Boisseau est également l’auteur de deux monographies sur des chorégraphes de renom, Régine Chopinot et Philippe Decouflé. Elle s’est employée aujourd’hui à dresser un panorama de la danse contemporaine dans le monde. Tâche ardue s’il en est une, et nécessairement arbitraire : 90 chorégraphes, parmi lesquels 43 français, ont fait l’objet de son choix, suivant « l’impact flagrant de leur patte chorégraphique ». Ce panorama, dressé en toute objectivité, montre bien qu’à l’heure actuelle, la France, où l’on dénombre quelque 500 compagnies, est bien le creuset de la danse dite contemporaine, bien que sa patrie d’origine restât les Etats-Unis.

    L’originalité de cet ouvrage réside dans sa conception. Il était bien évidemment impossible d’écrire une monographie sur chacun des artistes présentés. C’est pourquoi l’auteur a soumis chacun d’eux à un petit questionnaire à la Proust, révélant son intimité et sa pensée. Ce questionnaire fait suite à un court texte d’une page résumant sa biographie d’une manière très personnelle, voire orientée, et d’une page présentant la photographie du chorégraphe à deux instants de sa vie : dans l’enfance et à l’âge adulte. Il est également suivi de quelques photos de ses œuvres les plus marquantes. Un regard sur la danse d’aujourd’hui qui ne manque, certes, pas d’intérêt.

     

                                                                                                                                   J.M.G.

  • Le chemin des étoiles, N. Hochman

     

     Le chemin des Etoiles

     

     

    par Natacha Hochman, 160 pages, 145 photos en couleur, 25,5 x 32 cm, relié sous jaquette, éditions Alternatives, Paris, Novembre 2006, 39 €.

     

     

    Voilà un superbe cadeau de Noël qui ravira tous ceux et celles qui rêvent  de mettre un jour leurs chaussons dans la célèbre école de danse de l’Opéra de Paris ! Après avoir dévoilé la vie des petits rats dans Itinéraires d’étoiles paru chez le même éditeur il y a tout juste dix ans, Natacha Hochmann nous livre à nouveau un merveilleux ouvrage sur le même sujet, plus particulièrement axé cette fois sur l’Ecole de danse de Nanterre. De fabuleuses images et des textes issus de propos et conversations recueillis sur le vif qui nous font découvrir et partager, tout au long des six ans que dure l’enseignement, les espoirs et les joies qui sont le quotidien des enfants mais aussi les difficultés permanentes  et les luttes qui les attendent au cours de ce dur apprentissage de la vie.

     

                                                                                                                                                J.M.G.

  • La Danse, M. Costiou

     

    La danse

     

     

    Reportages graphiques, par Michel Costiou, préface de Jean Guizerix, 142 pages, 60 dessins originaux sur papier d’art, 28,4 x 20,5 cm, relié, éd. iDLivre, coll. La vie en mouvement, Octobre 2006, 25 €.

     

     

    Il faut le voir dans la pénombre, une feuille de papier Canson sur les genoux, la course folle de son pinceau traduisant fidèlement les arabesques de la danseuse que son œil vient à l’instant de saisir sur la scène. C’est ainsi que je découvris ce peintre de l’éphémère et de la fulgurance il y a une bonne quinzaine d’années maintenant, assis à mes côtés, au premier rang d’une salle de spectacle. Cinq à six dessins à la minute : c’était époustouflant…
    Aujourd’hui, universellement connu, il a plusieurs dizaines de milliers de dessins à son actif, tant des plus grands danseurs que des plus grands circassiens. Mais aussi des artistes du théâtre, de l’opéra, de la musique, du music-hall, de l’équitation, des arts martiaux, du tennis…

    La Danse et Le Cirque sont les deux premiers ouvrages d’une collection qui se poursuivra en mai 2007 avec Cabarets et Music-Hall, sur le célèbre cabaret du Moulin Rouge et en juin avec Musiques et danses celtes. Le recueil sur La Danse est un  florilège des dessins que l’artiste a pu réaliser dans des lieux aussi variés que l’Opéra de Paris, le Théâtre de la Ville, le C.N.D., le Théâtre de la Bastille, le Palais de Chaillot, le Centre Pompidou, le Regard du Cygne, Mandapa et bien d’autres encore. Ils sont le reflet de l’image rétinienne fidèle de cet art ô combien éphémère, celui de Terpsichore.

     

                                                                                                                                                J.M.G.

  • Françoise Adret, Francis de Coninck,

     

     

    Françoise Adret, soixante années de danse

     

     

     par Francis de Coninck, 128 pages, 13 photos en couleurs et 75 en noir et blanc, 21 x 27 cm, broché, éd. Centre national de la danse, Pantin, Janv. 2007, 28 €.

    ISBN : 978-2-914124-31-7

     

      

    Tour à tour danseuse-interprète de grands chorégraphes, notamment de Serge Lifar, chorégraphe elle même de plus de 50 œuvres, maître de ballet du Nederlandische Opera et de la compagnie de Roland Petit, fondatrice du Ballet National du Panama et du Ballet de Nice puis co-fondatrice du Ballet-Théâtre Contemporain avec Jean-Albert Cartier avant de devenir directrice du Lyon Opéra Ballet puis directrice artistique du Ballet du Nord et de celui de Lorraine, Françoise Adret est l’une des grandes figures du ballet du XXè siècle. L’initiative du journaliste et critique de danse lyonnais Francis de Coninck vient donc à point nommé pour rappeler tout l’apport de cette grande dame qui n’a cessé de servir la danse sous toutes ses formes durant ses soixante ans de carrière. Les entretiens qui sont la base de cet ouvrage sont complétés par les souvenirs rapportés par de grandes personnalités de la danse, tels Gérard Lemaître, Dominique Mercy, Françoise Joullié, Régis Obadia ou Guy Darmet. Une liste argumentée de ses œuvres complète utilement cet hommage.

     

     

                                                                                                                                                    J.M.G.

  • Tango, musique et poésie, A.Pau

    Tango, musique et poésie

     

     par AntonioPau, traduit de l’espagnol par Frédéric Pic, 288 pages, Broché, éd. Christina Pirot, St Cyr sur Loire, 3ème trimestre 2006, 20 €.

     

     

     

     

    Juriste et écrivain, passionné de tango, Antonio Pau dévoile dans cet ouvrage les arcanes de la musique et de la poésie du tango ainsi que l’histoire émouvante et souvent tragique des personnages à l’origine de cet art dont Satie disait qu’il était la danse préférée du diable. Ce travail est en fait le recueil de textes radiodiffusés régulièrement par l’auteur durant un an et demi, 23 heures au total, sur l’indicatif FM 90.3. Il conte le développement de cet art nostalgique avec Carlos Gardel et Astor Piazzola en 1935, lequel n’avait que 13 ans à l’époque ; il nous fait revivre ses étonnantes pérégrinations dans toute l’Argentine, l’Amérique du Sud puis l’Europe au travers d’anecdotes plus truculentes les unes que les autres évoquant les grands noms du tango mais aussi ceux de compositeurs occidentaux tels Satie, Stravinski, Milhaud, Albeniz ou Kurt Weil. On apprendra ainsi qu’Augustin Magaldi, mort en 1938, enregistrera très officiellement Siempre es carnaval en novembre de la même année…

     

                                                                                                                                                  J.M.G.

  • Nijinsky, G. de Sardes

     

    Nijinsky, sa vie, son geste, sa pensée

     

     

     

     

    Par Guillaume de Sardes, 248 pages, 3 photos en couleur et 23 en Net B, 14 x 21 cm, broché, éditions Hermann, Paris, Avril 2006, 25 €.
    ISBN 2-7056-6490-4

     

    De nombreux ouvrages ont été écrits sur Nijinsky, tous rapportant avec plus ou moins de bonheur certains épisodes de sa vie, ses facultés, sa philosophie. Il manquait un ouvrage de synthèse. C’est désormais chose faite grâce à Guillaume de Sardes, danseur et écrivain, docteur en histoire de l’art, qui a pu avoir accès à tous les documents publiés sur celui que l’on a pu appeler le dieu de la danse. En particulier à son fameux « Journal », publié il y a peu dans une version non expurgée, ainsi qu’à toutes les précieuses archives conservées à l’Opéra de Paris. L’ouvrage qu’il nous livre se divise en trois parties : la première évoque la vie et la carrière du danseur, en en reprenant de manière concise et synthétique les principaux épisodes ; la seconde est une étude de ses talents d’interprète et de chorégraphe ; la dernière, sans doute la plus intéressante car très novatrice, se veut une réflexion sur sa pensée, sa philosophie, sa folie. Ce travail, basé en partie sur des éléments tirés de son Journal et qui nous étaient encore inconnus, est la vision sans doute la plus fidèle de la réalité. Elle apporte un éclairage nouveau sur cet être qui, à la fin de sa vie, s’était confondu par la pensée avec Dieu.

     

                                                                                                                                                        J.M. G.

  • Serge Lifar à l'Opéra, G. Mannoni et L. Guilbert

     

    ,
    Serge Lifar à l’Opéra

     

     

     

    ouvrage sous la direction de Gérard Mannoni et Laure Guilbert, 128 pages, 73 photos N et B, 21,5 x 28,5 cm, broché, éd. La Martinière, Paris, Octobre 2006, 29 €

     

    Il y a tout juste vingt ans disparaissait Serge Lifar, figure légendaire de la danse néoclassique, qui régna pendant près de trente ans sur la danse en France, notamment à l’Opéra de Paris, au sein duquel il œuvra en tant que danseur, chorégraphe, maître de ballet et professeur, de 1929 à 1944 d’abord, de 1947 à 1958 ensuite. A l’occasion des 20 ans de sa disparition, Brigitte Lefèvre souhaita lui rendre hommage en lui consacrant un ouvrage rassemblant une soixantaine de documents iconographiques d’époque agrémentés de textes et d’interviews, témoignages de danseurs et personnalités de la danse rassemblés par Gérard Mannoni et  Laure Guilbert. C’est ainsi que l’on trouvera les souvenirs de grands noms de la danse comme Yvette Chauviré, Claude Bessy, Maurice Béjart, Cyril Atanassoff, Pierre Lacotte, Nina Vyroubova, Liane Daydé, Jacqueline Rayet ou Paulette Dynalix qui ont côtoyé l’homme et l’artiste, mais aussi les impressions de danseurs de la nouvelle génération, tels Aurélie Dupont, Kader Belarbi, Elisabeth Platel, José Martinez ou Agnès Letestu pour n’en citer que quelques uns, lesquels ont été marqués par son passage dans la « Grande Maison ».

     

                                                                                                                                               J.M. G.

  • Anthropologie de la danse, Andrée Grau et G. Wierre-Gore

     

    Anthropologie de la danse. Genèse et construction d’une discipline,

     

     

     

    ouvrage collectif sous la direction d’Andrée Grau et de Georgiana Wierre-Gore, 320 pages, 24 illustrations N et B, 16 x 24 cm, broché, éd. Centre National de la danse, Coll. Recherches, Pantin, décembre 2005, ISBN : 2-914124-28-7, 28,50 €.

     

    Cette anthologie qui rassemble 14 textes écrits par des chercheurs anglophones tente de répondre à une seule question : Comment concilier la diversité des regards divergents qui ont été portés jusqu’ici sur l’anthropologie, l’ethnologie et l’ethnographie de la danse ?

    Au delà de sa volonté de rendre compte de la genèse de cette discipline, ce travail remet en question quelques poncifs sur les sociétés et leurs danses et offre un cadre méthodologique et conceptuel pour une meilleure appréhension de la danse et des pratiques dansées. Il révèle que la danse est un « fait social total » qui mérite d’être étudié de la même manière que la politique ou la religion.

     

                                                                                                                                                J.M.G.

  • Les danses exotiques en France, Anne Décoret-Ahiha

     

    Les danses exotiques en France, 1880 – 1940,

     

    par Anne Décoret-Ahiha, 318 pages, 4 photos couleur et 100 N. et B., 16 x 24 cm, éd. du Centre National de la Danse, Coll. Recherches, Juin 2004, 28 €.

     

     

     

     

    ISBN : 2-914124-22-8

     

    Les premières représentations en France de danses exotiques – par opposition aux danses occidentales – eurent lieu au Théâtre des Variétés en 1938. Elles prirent leur essor lors de l’exposition universelle de 1889 puis dans les exhibitions ethnologiques. Bals, salons et spectacles de music-hall devinrent ensuite leurs principaux espaces de représentation. Durant les 40 premières années du 20ème siècle, ces danses suscitèrent un véritable engouement, tant chez les spectateurs que chez les danseurs, du fait sans doute de leur caractère érotique manifeste et de leur évocation de l’ailleurs. Des spectacles entiers leur furent consacrés. Certains danseurs occidentaux, en quête de nouveaux langages chorégraphiques s’en inspirèrent pour réaliser des danses « exotisantes ». Une quarantaine de danseurs ou de chorégraphes parmi lesquels Joséphine Baker, Toshi Tomori, Uday Shankar et Féral Benga  ont ainsi été répertoriés et leur parcours analysé par Anne Décoret-Ahiha, anthropologue de la danse, au cours de sa thèse d’université. Cet ouvrage qui mesure l’impact de ces rencontres sur les pratiques sociales et artistiques de la danse en est le prolongement et l’aboutissement.

     

                                                                                                                                                            J.M. G.

  • Fabriques de la danse, Simone Hecquet et Sabine Prokhoris

     

     

    Fabriques de la danse,

     

     

     

    par Simon Hecquet et Sabine Prokhoris, 222 pages, broché, éd. PUF, Coll. Lignes d’art, Paris, Juin 2007, ISBN : 978-2-13-055555-1, 16 €.

     

    La danse est-elle un art à part, reclus dans l’ineffable présence du corps du danseur, point d’origine et raison ultime de l’exception chorégraphique ? C’est ce qui ressort de la plupart des discours tenus aujourd’hui sur la danse, de façon exacerbée dans le champ de la danse contemporaine et de la performance. Conséquence de cette position : sous la « modernité » revendiquée, le partage de cet art et sa transmission relèveront d’une expérience et d’une tradition plutôt religieusement connotées que d’opérations à valeur critique et esthétique. Cet ouvrage entend interroger une position devenue dominante qui apparaît aussi comme une position de repli, en prenant, pour levier de cette entreprise, l’analyse d’objets bien étranges, tels les systèmes graphiques de transcription du mouvement, lesquels permettent de réaliser des partitions pour la danse.

     

                                                                                                                                                       J.M.G.

  • Poétique de la danse contemporaine, Laurence Louppe

     

    Poétique de la danse contemporaine, la suite,

     

     

     

    par Laurence Louppe, 180 pages, broché, éd. Contredanse, Bruxelles, Avril 2007, ISBN : 2-930146-27-3, 22 €.

     

    Il y a maintenant un peu plus d’une dizaine d’années, Laurence Louppe, bien connue comme historienne spécialisée en esthétique de la danse, écrivait un ouvrage intitulé « Poétique de la danse contemporaine » : c’était une sorte de manifeste dans lequel elle livrait sa déception face à une danse fondée davantage sur des processus élus par chaque artiste qu’un véritable mouvement comme celui qui était né dans les années 20 ou 60 aux Etats-Unis. A cette époque cependant s’ébauchait un nouveau courant porté par des chorégraphes tels Odile Duboc, Boris Charmatz, Dimitri Chamblas, Régine Chopinot, Emmanuelle Huyn ou, encore, Jérôme Bel. Ces artistes semblaient alors vouloir rompre avec les conventions esthétiques et les normes qui leur étaient imposées par la tradition. Ils furent assez rapidement suivis par d’autres artistes qui élargirent le champ d’investigations, aboutissant à la notion de « corps critiques », c’est à dire d’artistes utilisant leur corps pour élaborer une pensée sur le monde ou pour mettre en échec les habituels schémas de représentation de soi. C’est cette évolution qui fait l’objet de cet ouvrage mais aussi la suite de son histoire personnelle dans la danse et par rapport à elle, au travers des nombreuses expériences qu’elle a pu traverser.

     

     

                                                                                                                                                      J.M.G.

  • Feuillets pour Terpsichore, M.-J. Louison-Lassablière

     

     Feuillets pour Terpsichore, La danse par les textes du XVè au XVIIè siècle,

    par Marie-Joëlle Louison-

     

     

     

    Lassablière, 244 pages, broché, éd. L’Harmattan, Coll. Univers de la danse, Paris, Mars 2007.

    ISBN : 978-2-296-03096-1, 21 €.

     

    Il est étonnant d’apprendre que Terpsichore put inspirer non seulement moult pirouettes mais aussi de si nombreux écrits ! Docteur es lettres et chercheur à l’UMR C.N.R.S.5037, Marie-Joëlle Louison-Lassablière a réuni dans cette anthologie des textes fondateurs de l’art chorégraphique écrits de 1455 à 1715 et qui analysent l’évolution du ballet et du bal de cour, de la Renaissance au Grand Siècle. Les plus récents, forts intéressants, évoquent le crépuscule du Roi-danseur. Au cours de ces quelques deux siècles et demi furent inventés la pédagogie et la notation chorégraphiques, l’orchésographie et l’orchestique, à l’origine de la Belle Danse. L’ouvrage retrace en fait les étapes chorégraphiques de cette mutation par une mise en perspective des contextes politiques, esthétiques, religieux et sociaux qui en furent le prélude. La première partie qui évoque la Renaissance, englobe le règne des Valois et s’achève avec celui d’Henri IV. La seconde a trait au Grand Siècle, celui des Bourbons jusqu’à la mort de Louis XIV.

     

                                                                                                                                               J.M.G.

  • Danser avec l'évolution, Pascal Pick et Michel Hallet-Eghayan

     

     Danser avec l'évolution

          

     

     

    par Pascal Picq et Michel Hallet Eghayan, 112 pages, 23 photos Net B de Henriette Ponchon de Saint-André, 13,5 x 20 cm , broché, co-édition Le Pommier – S.C.E.R.E.N., Grenoble, Sept. 2007, 10 €.

    ISBN : 978-2-7465-0353-3

     

    Il y a fort longtemps que Michel Hallet Eghayan s’intéresse aux origines de l’Homme, à son évolution. Aussi s’est il allié un paléo-anthropologue en la personne de Pascal Picq pour mettre au point une suite de conférences dansées, évoquant la naissance de l’homme et son cheminement à travers les siècles. Ainsi naquit en 2004 le premier volet d’une trilogie, « Danser avec l’évolution » suivi de « Which side story », spectacles comportant 20 séquences dansées, mettant en scène l’anthropologue et le chorégraphe au milieu des danseurs. C’est l’ensemble de ce projet, intitulé « Arborescence », en fait un formidable outil pour comprendre en profondeur ce qu’est l’évolution, qu’évoque ce petit ouvrage pédagogique, destiné tant aux jeunes qu’aux éducateurs ou aux parents.

     

                                                                                                                                                J.M.G.

  • La danse du ventre, Roberta Bongini et Gaia Scuderi

     

     

     

    La danse du ventre, Théorie et pratique de la plus fascinante des danses arabes,

     

     

    par Roberta Bongini et Gaia Scuderi, 144 pages, 197 photos Net B et 19 dessins anatomiques, accompagné d’un CD, Coll. Bibliothèque des arts, éd. Gremese, Rome, 2007, 25 €.

    ISBN : 978-88-7301-637-3

     

    Voilà un ouvrage d’enseignement qui faisait cruellement défaut : D’origine florentine, Roberta Bongini et sa fille, Gaia Scuderi, jettent, dans cet ouvrage abondamment illustré les bases fondamentales de la danse arabe, revisitée et hissée au rang de véritable discipline artistique. Tous deux sont professeurs de danse arabe mais aussi danseurs, acteurs ou chorégraphes, aux parcours croisés mais complémentaires. S’ils ont respecté la tradition millénaire, ils ont aussi su la transgresser pour aller de l’avant, cette danse comme toutes les autres d’ailleurs n’étant pas stéréotypée. Ce livre est composé de deux parties, la première concernant la technique de la danse arabe et une analyse sur les caractéristiques des mouvements. La seconde illustre les éléments fondamentaux d’un travail pratique dirigé vers l’hybridation du langage de la danse et du théâtre, en tant que poésie du corps en mouvement.

     

     

                                                                                                                                                J.M.G.

     

  • Béjart secret, Marcel Imsand et Jean-Pierre Pastori

    Béjart secret,

     

    par Marcel Imsand, texte de Jean-Pierre Pastori, 104 pages, 65 photos N et B, 27,7 x 24,5 cm relié, éd. Favre, Lausanne, Octobre 2007,

    ISBN : 976-2-8289-0967-3

     

    Ce sont une série de portraits d’art de ce grand artiste trop tôt disparu que nous livre Marcel Imsand, photographe que les ballétomanes et artistes du spectacle – entre autres Barbara et Brel – connaissent bien pour ses illustrations de programmes de spectacles. Ami de Béjart de longue date, il nous montre ici le chorégraphe sous de multiples facettes, au studio, en coulisse, sur scène, dans la vie de tous les jours, voire dans son appartement. Un portrait qui n’est pas celui du danseur ou du chorégraphe – il le laisse à d’autres – mais celui d’un être plus intime, plus profond qui révèle peut-être le philosophe au regard dru et perçant, troublant et attachant.

                                                                                                                                                      J.M.G.

  • La danse à l'American Ballet Theatre, Nancy Ellison et Hanna Rubin

     

     

    La danse à l’American Ballet Theatre. Son histoire, sa technique, ses artistes et ses spectacles,

     

     

     par Nancy Ellison et Hanna Rubin, adaptation française de Flavia Pappacena, traduction de l’anglais par Martine Capdevielle, 270 pages, 156 photos en couleur et 251 en N et B, broché, 21,5 x 28 cm, éd. Gremese, Rome 2006, 30 €.

         ISBN 88-7301-619-7.

     

    Plus qu’un magnifique livre de photos, cet ouvrage évoque l’aventure quotidienne d’une des plus grandes compagnies de ballet américaine, et pas seulement son histoire, son répertoire et ses plus grandes étoiles. Nancy Ellison, faut-il le rappeler, est l’une des plus grandes photographes américaines de danse : elle est l’auteur de plusieurs livres sur ce sujet. Hanna Rubin quant à elle a écrit de nombreux articles sur la danse et le ballet, notamment pour Dance Magazine et The Village Voice. 

                                                                                                                                          J.M.G.

     

  • Alain Vincenot, Un temps pour danser

     

    Un temps pour danser

     

     par Alain Vincenot, 264 pages, broché, 14 x 22 cm, éd. du Rocher, Monaco, Sept.2007, 17  €.

    ISBN 978-2-268-06333-1

    Les Français n’ont jamais cessé de danser. Toujours et partout. Malgré les vicissitudes de la vie. Nombre de témoignages sont là pour le démontrer. C’est un besoin, une question d’énergie, et contribue à l’épanouissement de celui qui pratique cet art. « Le plaisir du mouvement est un plaisir primitif : il précède la parole », disait Anne Minot. Ce n’est pas une histoire de la danse que rapporte Alain Vincenot à travers ces lignes mais plutôt ce qui pousse les hommes à danser, du menuet baroque de la cours de Louis XIV au hip-hop des cités, en passant par le tango argentin, les danses yiddish, tziganes, asiatiques ou africaines. La danse a brisé les barrières entre individus et générations, et les cours de danse, véritables sociétés secrètes, n’ont jamais été aussi florissants. Que dissimule donc ce phénomène de société ?

     

                                                                                                                                                J.M.G.

     

  • Frédéric Flamand and &

     

     

     

    Frédéric Flamand and & 

    par Rafaël Magrou, Bernard Degroote, Fernando et Humberto Campana, Paul Virilio, Diller + Scofidio, Gilles Deleuze, 240 pages, nombreuses photos N et B et couleur, 19,6 x 25,5 cm, éd. Actes Sud, Arles, Janvier 2008, 45 €.

     

     

     

     

    ISBN : 978-2-7427-7269-8.

    Directeur général et principal chorégraphe du Ballet National de Marseille et de son école de danse depuis 2004, Frédéric Flamand est un artiste un peu à part dans le domaine chorégraphique car il a toujours cherché à conjuguer et croiser l’architecture et la danse, deux arts de la structure de l’espace, donnant à ses spectacles une dimension jamais égalée jusqu’alors. Nul mieux que Rafaël Magrou, auteur spécialisé en architecture et urbanisme ne pouvait mieux comprendre et défendre le travail de ce chorégraphe qui s’est allié quelques uns des plus grands architectes mondiaux, tels Diller et Scofidio, Zaha hadid, Jean Nouvel ou Dominique Perrault pour donner un nouveau souffle à l’art de Terpsichore.

    Cet ouvrage s’articule en deux parties, l’une rétrospective présentant les derniers spectacles du chorégraphe, l’autre étant consacrée à sa dernière création : les Métamorphoses d’Ovide.

     

                                                                                                                                                J.M.G.

     

  • Noureev, les images d'une vie

    Rudolf Noureev

    Les Images d’une Vie

    Préface de Vladimir Malakhov

     

    Parution 13 mars 2008

     

     

    “Le livre de référence sur le plus illustre danseur du XXème siècle depuis Nijinksy.”

     

    Né dans un train en Sibérie dans les pires moments des années staliniennes, la vie de Rudolf Noureev (17 mars 1938 - 6 janvier 1993) ne fut rien d’autre qu’extraordinaire.

     

    A 17 ans, Noureev réalise son rêve en intégrant le corps de ballet du Kirov. Lorsque ce ballet se produit à Paris en 1961, Noureev est la coqueluche du public français, et les autorités soviétiques le réprimandent déjà pour cette familiarité. C’est à ce moment que Noureev échappe à la surveillance du KGB et demande l’asile politique en France. Quelques années plus tard, Noureev était l’invité des plus célèbres compagnies de la planète.

     

    Seules 5 ou 6 millions de personnes ont réellement vu Noureev danser, pourtant un tiers de la planète connaît son visage, le roman de sa vie ou encore le mythe qui en a décou­lé. Beauté, génie, gloire, fortune: le destin lui accorda tout.

     

     

    Rudolf Noureev les Images d’une Vie - 25x29cm relié, 10 photos libres de droit disponibles sur simple demande. Contact: presse@verlhaceditions.com, +336 6234 0298

     

     

     

    Verlhac Editions propose avec «Rudolf Noureev: Les Images d’une Vie» en près de 160 images un récit visuel moderne et dynamique de la vie publique et l’intimité de la première superstar du ballet, à travers notamment les regards d’Henri Cartier-Bresson, René Burri, Ron Galella, Francette Levieux, Frederika Davis, Jacques Cuinières, Erich Auerbach et bien d’autres.

     

     

     

    Verlhac Editions 41 rue d’Artois - 75008 Paris

    www.verlhaceditions.com