Le plafond de Chagall à l'0péra Garnier / M. Auclair & P. Provoyeur / Gourcuff-Gradenigo éditeur
- Par Gourreau Jean Marie
- Le 22/12/2014
- Dans Analyse de livres
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Le plafond de Chagall à l'Opéra Garnier,
par Mathias Auclair & Pierre Provoyeur, 108 pages , 50 photos en couleurs et 4 en N. et B. de Jean-Pierre Delagarde, ouvrage bilingue en français et anglais, 24 x 21 cm (à l'italienne), broché, coédition Gourcuff Gradenigo - Opéra de Paris - AROP, novembre 2014, 19 €.
ISBN: 978-2-35340-199-4
On ne se doute généralement pas des tribulations qui peuvent préluder à la création d'une œuvre d'art aussi grandiose que celle du plafond de Chagall à l'Opéra Garnier, ni des trésors de persuasion qu'il faut déployer pour parvenir à sa réalisation finale. En fait, ni la commande de Malraux à Chagall, ni leur correspondance à ce sujet n'ont été retrouvées. Il semble que tout ait procédé de l'entente tacite, de l'admiration réciproque et de la confiance que les deux hommes se vouaient. L'intérêt de cet ouvrage réside bien sûr dans la description et l'étude de la composition et des sources d'inspiration de cette œuvre mais aussi dans la polémique qu'elle suscita, tant lors des prémices de sa réalisation - Chagall ayant bien failli y renoncer - qu'au cours de son exécution et lors de son achèvement,... Malraux n'a t'il pas été en effet accusé publiquement de vandalisme ? Tant qu’à faire, écrivait André Ferrier dans France Observateur du 16 août 1962, pourquoi aussi ne pas « tout peindre en bleu et habiller les nudités-torchères de robes Fontana ou, même, obliger l’orchestre à jouer en mesure ? Tout cela serait amusant peut-être, inattendu en tout cas, moderne, en un mot »… Bref, malgré la violence des critiques, l’œuvre, qui respectait le plafond originel de Lenepveu, sera inaugurée en grande pompe le 23 septembre 1964, remportant l’adhésion totale du public.
Ce « bouquet de rêves en pétales » comme le nommera Mathias Auclair est en fait une ronde picturale composée de cinq « pétales », panneaux associant à une couleur définie deux compositeurs. C’est ainsi que le blanc est apparié à Rameau et à Debussy, le vert à Berlioz et Wagner, le jaune à Tchaikovski et Adam, le bleu à Mozart et Moussorgski, le rouge, à Ravel et Stravinski, tandis que l’anneau central est dévolu à Bizet, Beethoven, Gluck et Verdi. Un magnifique ouvrage qui reproduit avec une parfaite exactitude le travail de Chagall, en particulier cet effet de vitrail qui est la caractéristique de l’œuvre.
J.M.G.
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